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dgar Saint-Preux, écrivain de son état, cherchait un lieu isolé, propice à l’inspiration. Il s’installe donc à demeure à « L’Auberge du bout du monde ». Il vy découvre d’étranges diablotins et un propriétaire qui lui narre par le détail l’histoire bien étrange du village de Trébernec. Le jeune yann Korwen a sauvé son amie d’enfance, la belle Iréna. Le mutisme de cette dernière n’empêche par les deux jeunes gens de retrouver leur amitié d’enfance, mais la belle n’est plus la même qu’autrefois, elle possède des dons, notamment celui de guérir. Les superstitions n’ont jamais fait bon ménage avec la religion, et elle est vite comparée à une sorcière. Que s’est-il donc passé pendant ces onze années d’absence ?
L’Auberge du bout du monde est basée sur un manuscrit du véritable Edgar Saint-Preux, un écrivain disparu à la fin du XIXe siècle. Tiburce Oger s’est donc fortement inspiré de ce roman et, comme il l’explique dans la préface, il n’a pas réussi à situer clairement le village de Trébernec. Qu’importe qu’il soit dans le Finistère ou les Côtes d’Armor, l’important est que le récit ait lieu en Bretagne, terre de légendes par excellence. Car c’est bien de cet univers fantastique qu’il s’agit ici, fidèle aux contes d’antan. Une dose de créatures maléfiques et obscures, une pincée de petits êtres aux allures de korrigans, une jeune femme aux pouvoirs mystérieux, le tout raconté par un vieil homme, la recette fonctionne bien. Rien de novateur ni de surprenant, mais une histoire assez classique plaisante à lire.
La force de cette bande dessinée repose sur un scénario relativement bien rythmé mais également sur un dessin magnifique à l’aquarelle, propice à retranscrire les ambiances propres au genre. Son trait a évolué vers plus de précision depuis son travail sur Fol. Les personnages sont bien campés et les décors somptueux. Que demander de plus face à un tel travail ? Rien, car c’est un vrai plaisir de parcourir chaque case.
Des pas sur le sable est une suite bien agréable, mais souffre comme souvent de cette position de tome intermédiaire, les vraies révélations ne venant que dans le prochain, même si on en sait un peu plus sur l’absence de la jeune Iréna. Vivement l’épilogue pour lever enfin le voile sur ces dernières zones d’ombres !
Ce deuxième album a des contours bien plus fantastiques que le premier aux tonalités plus policières.
Comme souvent, mais pas toujours, le deuxième album d'un triptyque est le plus faible du lot puisqu'il fait la soudure entre une genèse et un épilogue et que le developpement central est souvent un art difficile.
Cela étant l'ensemble est fort plaisant même si en retrait par rapport au précédent.
Cet avis vaut pour les 2 tomes.
Une superbe histoire, qui comportera 3 tomes, dans les décors mystiques de la Bretagne profonde.
Le dessin, avec ses couleurs directes, rend particulièrement bien et s'accorde parfaitement avec le récit.
Une dose de surnaturel vient saupoudrer le tout!
A recommander !