E
n récompense de ses services, le pharaon Mer-em-Ptah offre un somptueux domaine à Papyrus. Très vite pourtant, notre jeune héros va se retrouver prisonnier de sa nouvelle résidence et comprendre que le pharaon l'a volontairement éloigné de sa fille Théti-Chéri, qu’il destine à un prince hittite.
Papyrus est une série que l’on ne présente plus tant elle devenue, à côté des séries mythiques comme Spirou et Fantasio ou Cédric, une valeur sûre du catalogue Dupuis. Sans trop de didactisme et en laissant toujours la porte ouverte au rêve et au fantastique, le petit monde de Papyrus a réussi à initier, depuis déjà 27 ans, de nombreux jeunes lecteurs aux aventures historiques et donc à l’histoire avec un grand H. Tout comme les albums précédents, l’intrigue de ce numéro remplit à merveille ce contrat tout en laissant apparaître parfois une certaine naïveté tant dans son propos que dans son dessin. Loin d’être dérangeante, cette caractéristique, qui pourrait apparaître comme une maladresse de l’auteur, apporte une certaine fraîcheur au récit.
Comme la couverture le fait remarquer, la grande originalité de cette histoire réside dans le fait que les personnages principaux de la série, Papyrus et Théti-Chéri, abandonnent la relation amicale teintée d’érotisme qu’ils entretenaient depuis 27 albums afin de laisser libre cour à leurs sentiments amoureux. De Gieter ose donc faire la grand pas. Il n’hésite pas ainsi à rompre le gentil consensus de sa série pour la faire évoluer : ses personnages grandissent et lui échappent, l’auteur en étant le premier surpris (il prend même le lecteur à témoin).
Quelle direction prendra cette série maintenant que la romance s’est définitivement installée ? Comment arrivera-t-elle à retranscrire cette relation amoureuse ? Quelle influence cela va-t-il avoir sur les aventures de Papyrus ? Ce choix scénaristique pose donc de nombreuses questions quant au futur de la série. On espère de tout cœur que de Gieter saura se montrer à la mesure de ce nouveau défi.
Mais pour le moment, on ne peut qu’applaudir ce pari audacieux d’autant que c’est assez rare pour ce type de séries, celles s'adressant à un public familial étant généralement frileuses et plutôt conservatrices en matière d’évolution des personnages principaux.
Grosse déception à partir de cette album. Si jusque là le sujet de la série était l’Égypte, ses réalisations, ses constructions, sa mythologie, son histoire, avec des débordement sur le pourtour méditerranéen, ce qui n'est pas du tout abscons, ici on bascule sur une amourette banale qui, j'en ai bien peur, va nous escorter jusqu'à la fin et nous emmener sans trop d'inventivité vers la sortie. Par la petite porte.
Laissez moi deviner. Au dernier album, on va voir Papyrus se réveiller en petit pêcheur qui se rend compte avoir rêvé des aventures extraordinaires ? Ne bougez pas, je me divulgâche ça vite fait... Hé bien oui. C'est tout à fait ça.
Cet album est un tournant dans la série.
Il tient toutes ses promesses, entrevues en regardant la couverture.
La relation Papyrus/Théti-Chéri progresse brusquement, mais pour qui a lu le tout 1er tome de la série, ce n'est pas une surprise.
Mais surtout, au delà d'un dessin préservé, il y a beaucoup d'émotions dans cette histoire. Ce n'était plus arrivé depuis longtemps, et cette fois, le drame prend l'ascendant sur la comédie.
Je remarque aussi que cette série n'est pas si naïve que cela ; la violence est terrible, tout au long des aventures de Papyrus, comme dans les 1ers Tintin, ou le héros risquait vraiment sa peau à chaque album.
Un très bel album, que je recommande chaleureusement.
Lucien De Gieter, égyptologue toujours aussi précis dans sa documentation et ses références pour la conception des aventures de Papyrus, met en veille le côté historique dans ce vingt-huitième album au profit d'une histoire où les sentiments des deux jeunes protagonistes prennent le premier plan, et offre à ses lecteurs une version légère et plus humoristique du célèbre classique Roméo et Juliette de William Shakespeare.
Dessiné et mis en couleurs tout aussi fidèlement que les albums précédents, ce nouveau tome permet à l'auteur de faire progresser son personnage fétiche vers un niveau de maturité qui lui permettra ensuite d'entamer de nouvelles possibilités jusqu'à présent inaccessibles. De plus, dans ce nouveau tome, l'auteur en profite pour présenter son dernier-né: Phoetus! Ce nouveau personnage, envoyé par Seth pour mettre des bâtons dans les roues de Papyrus et Théti Chéri, fait donc sa première apparition, et si l'on se fie à l'épilogue de Les Enfants d'Isis, cela ne sera pas la dernière fois qu'on le verra!
En bref, ce tome est un bel album au style classique et consiste en un pivot important dans l'évolution des personnages principaux de la série. Agréable à lire, il est recommandable pour tous les amateurs de bandes dessinées jeunesse.
C'est sûr que l'évolution de la relation Papyrus/Théti a de quoi surprendre. C'est ce qui fait le charme de cet album. Maintenant il n'y a plus qu'à espérer que ça ne va pas tourner en "Amour, Gloire et Beauté".