L
es bonnes fées ont dû oublier de se pencher sur le berceau du petit Victor, l’émissaire de Dame Nature en particulier. Mais non content d’être court sur pattes, il est aussi particulièrement bas du front : palper du nichon et tâter de la fesse comme unique objectif dans la vie, c’est plutôt limite. Difficile dans ses conditions de prendre de la hauteur et surtout de mettre des filles dans son lit. La première qui succombera n’est d’ailleurs peut-être pas encore née. Avec son physique de radio, Lalouz anime un « talk » à succès sur smack FM, ces émissions où la parole est donnée à tous à propos de tout et… surtout n’importe quoi.
Diego Arapega avait régalé les amateurs de mauvais esprit avec trois tomes de Focu (Paquet) en alignant notamment les « avant tu pensais, maintenant tu diras » avec une absence de finesse assumée hautement jubilatoire. Avec En route vers la gloire, à partir des mêmes bases, il présente son nouvel anti-héros absolu, totalement obsédé, inconséquent au possible, définitivement coincé dans sa bulle remplie de fantasmes et de psychoses. Pourtant, il consulte et c’est l’occasion de savoureuses séances chez le psy, peut-être les meilleurs moments de l’album (excellent strip 56 !). Le gnome vit dans son petit monde, son entourage s'en amuse sans s’étonner outre mesure du succès qu’il peut rencontrer auprès de ses auditeurs du moment qu’ils en tirent eux aussi un bénéfice. Ce brocardage en règle a-t-il un autre dessein que celui – énorme – de faire rire ? En tout cas, au premier degré comme aux autres, impossible de s’attacher à ces personnages trop crétins, ce qui fait dire qu'il y a au moins une faute de goût qui est évitée dans ce florilège.
La formule du strip en 6 cases impose d’aller droit à l’essentiel. A part pour le "héros" et le psy plus carré et statique, le physique des personnages, calqué sur une version zombifiée de la poupée Betty la Malice, répond lui aussi à ce cahier des charges : corps fil de fer, grosse tête plate, grands et épais pieds, rangées de dents rectilignes et exagérément nombreuses. On n’est pas là pour faire dans la gravure de mode, pas plus que dans le concours d'architecture !
Un peu – beaucoup ? – bête et un poil méchant Victor Lalouz ? Soit, mais ce n’est pas perdu pour tout le monde. Surtout pour ceux qui aiment « rire lourd » et la lecture à petites rasades de tranches de misérable vie pour éviter d’être saoulés. Les trompettes de la renommée devraient sonner aux grandes oreilles décollées du nabot radiophonique s’il poursuit dans cette voie.
Moi, j'ai beaucoup aimé l'amour particulier de cet album.
Le personnage central est lourd, bête, égoïste, laid, naïf. MAIS cela donne de très bonnes scènes avec des rencontres improbables, des discussions pleines de quiproquos. 1er degré, second, troisième, pourquoi pas?
En tout cas, un très bon moment passé!
Présenté avec enthousiasme et doté d'une couverture sensiblement accrochante, le premier tome de cette nouvelle série est armé des outils nécessaires pour lui assurer quelques parts des ventes en librairie... jusqu'à ce que le bouche à oreille entre en jeu!
Alors que le concept de gags en demi-planches est à la base du succès de séries humoristiques fort appréciées telles que Gaston Lagaffe et Retour à la Terre, ce moyen de présentation peut aussi agir au détriment des ventes d'un album. En effet, un aperçu du contenu de l'album est rapidement communiqué au consommateur qui en feuillette quelques pages, et prend sa décision basée sur sa première impression.
Dans le cas de ce tome, seules quelques pages suffisent à ennuyer complètement le lecteur, et terminer l'album demande beaucoup de patience et de détermination. Avec un style de dessin n'évoquant aucune expression de la part des protagonistes et un humour publicisé tristement absent, il est difficile de ressentir une émotion autre que la déception après avoir effectué une lecture complète de l'album.
En bref, un nouvel ouvrage de Diego Aranega toujours fidèle à son style d'humour gras et bien bas, illustré avec une absence totale d'esthétisme. Pour amateur de ce genre uniquement.
Ca faisait longtemps que je n'avais pas ri à haute voix en lisant un album. Victor Lalouz est un faiseur de bonne humeur alors pourquoi s'en passer !