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okyo est la cible d'attaques terroristes kamikazes occasionnées par des hommes-éprouvettes capables de s'«auto-exploser». Dans ce contexte vient au monde un enfant hors normes capable de voler. Le monde scientifique est immédiatement aux aguets et le nourrisson, baptisé Icare, est isolé sous le couvert du secret défense. Vivant en cage, complètement coupé du monde, il sera docilement un sujet d'étude pendant vingt ans. Mais il est impossible de canaliser éternellement un être doté d'un tel pouvoir...
Icare est une histoire imaginée par Moebius il y a maintenant quinze ans. Curieux de collaborer avec des auteurs japonais, il écrivit à l'époque une immense saga autour d'un enfant volant, dans un univers extrêmement riche. Lorsqu'il fut présenté à Jirô Taniguchi, le projet se concrétisa rapidement. Le mangaka a alors retravaillé le scénario, repensant par exemple l'approche sexuelle beaucoup plus trash à l'origine (sadomasochisme, scatologie), et les premières pages furent publiées en 1997 dans une revue hebdomadaire. Mais, le succès n'étant pas au rendez-vous, l'entreprise ne put être menée correctement à son terme et Taniguchi dut se contraindre à quelque peu accélérer l'histoire et y apporter une conclusion abrupte. Ainsi, Icare est construit sur un univers dense et complexe, regorge de très bonnes idées, mais en fin de lecture, de nombreuses questions restent sans réponses et la frustration est inévitable. Malgré cela, l'histoire est passionnante d'un bout à l'autre.
Le récit d'un enfant aux pouvoirs exceptionnels tenu au secret par des scientifiques fait évidemment penser à Akira. Une référence totalement assumée et renforcée par un style graphique très proche de celui d'Otomo. Taniguchi montre en effet une nouvelle étendue de son talent. Lui qui nous avait habitué à un style très posé, lent et contemplatif, il nous surprend ici avec des scènes d'action de toute beauté et d'une rare efficacité. La pudeur et la retenue qu'on lui connaît laisse aussi la place à la sensualité, même si elle est traitée avec beaucoup de sensibilité, loin de l'idée première que devait s'en faire Moebius. Le résultat est donc moins personnel et représentatif du répertoire de Taniguchi, mais ça n'en est pas moins une réussite totale et un vrai régal pour les yeux.
Icare est un album très plaisant à lire mais la dernière page tournée, on ne peut supporter ni admettre que ce soit terminé. L'ouvrage se termine alors sur une longue interview de Moebius détaillant toutes les étapes de cette aventure. Des explications dont on retiendra essentiellement les mots suivant au sujet des éditeurs japonais : «ils sont prêts, je pense, à entreprendre la publication de la suite. C'est plus ou moins dans l'air. En tout cas, avec Taniguchi, on en a reparlé comme d'une éventualité. Je lui ai donné mon feu vert. Il a une masse de scénarios sur lesquels travailler».
On croise les doigts...
Le dessin de Taniguchi est élégant et bien mis en valeur par la taille des pages. Le scénario, conçu par Moebius et adapté par Taniguchi, démarre plutôt bien dans une ambiance de science-fiction/fantastique mais ne tient pas du tout ses ambitions. Certes, il est inachevé, puisqu'il y aurait dû y avoir une suite si le manga avait rencontré du succès au Japon. Cela fait que des intrigues ne sont pas clôturées ou superficielles. Mais il est aussi peu intéressant, avec un protagoniste qui tente de s'échapper par 2 fois et tombe amoureux, et c'est à peu près tout
L'album promettait mieux à la lecture des noms de Taniguchi et Moebius. Mais peut-êtres ces 2 légendes n'étaient-elles pas faites pour travailler en symbiose. D'ailleurs dans la post-face, on réalise que Moebius avait fait un scénario beaucoup plus long et très débridé au niveau sexuel notamment ; il a été très modifié par Taniguchi pour être plus cohérent avec son univers habituel.
Scénario de Moebius raconté par Taniguchi, ce ne peut être que du tout bon. Et l'histoire de l'histoire apporte un plus, dommage que la pudeur japonaise n'ait pas permis d'aller au bout des fantasmes de Gir. Tel quel ce réci reste touchant même si la fin ambiguë nous laisse sur notre faim, avec un goût d'inachevé.
Que choisir entre jubilation et déception, ces sentiments mélangés que l'on ressent en parcourant les pages d'Icare.
Quoi qu'on en retienne, c'est une oeuvre rare, et qui mérite donc de l'attention. La collaboration d'elle même pousse à la curiosité. Je me réjouissais déjà, en lisant "Moebius/Taniguchi" sur la couverture : promesse d'un savant mélange entre une folie du scénario et de l'imaginaire maîtrisée, et une superbe poésie de l'illustration.
J'ai appris l'histoire d'Icare en fin de BD, dans les suppléments. Comme beaucoup, je regrette que l'adaptation originale n'ai pas vue le jour. Cependant, nous avons par contre la chance d'avoir un aperçu de ce que ces deux grands auteurs ont imaginé, et ça n'a pas de prix !
Même si elle est incomplète, cette oeuvre est tellement magnétique que j'en garderai un long souvenir. Taniguchi à su adapter son graphisme de façon tout à fait surprenante et remarquable. Quant au scénario, certes, on ne fait que l'entre-voir, mais la post-face permet de comprendre pourquoi, et de laisser justement cours à notre imagination !
Personnellement, je préfère voir en cette BD/Manga un bel héritage. Et les dessins sont magnifiques...
Icare a été beaucoup critiqué, et ce dès sa sortie, à cause de son côté "non-
fini". J'attache pour ma part en général plus d'importance au "resentit" qu'à
l'histoire, et ce côté ne m'a donc jamais gêné. Je comprends néanmoins tout à
fait que cet album ne fasse pas l'unanimité.
L'étrangeté du scenario y contraste avec la rationalité et la précision des
dessins de Taniguchi. Ce dernier s'est d'ailleurs surpassé, nous offrant sans
doute les plus belles images qu'il ait jamais dessiné, maîtrisant parfaitement
son noir-blanc-gris. Grâce à un découpage plus que soigné, ces 280 pages
souvent muettes sont sublimes. La douce poésie de Taniguchi est poussée à
son paroxysme, cotoyant la mélancolie, la tristesse et la cruauté.
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Une association entre deux artistes n’est pas forcément payante.
On a l’exemple avec ce titre : Icare.
Jiro Taniguchi qui met en scène,et crayonne le récit de Moebius.
Nous avons donc affaire à une commande, c’est là que l’on va s’apercevoir du réel talent de Jiro Taniguchi.
Parce qu’un projet qui vous tient à cœur c’est ( plutot !) facile. Préparer une œuvre écrite par un autre, dans un tout cloisonné , se mettre sous pression pour tirer le récit et le dessin vers une œuvre aboutie et complète.
Voilà qui relève de la gageure ! !
Et force est de constater la réussite à la fois précise et claire des planches de Jiro Taniguchi. Avec moult superbes pages, et doubles pages, le mangaka tient haut la main son pari graphique, il faut dire que le format y est pour beaucoup.
Par contre qu’est devenu le récit, franchement au bout de la lecture, on se le demande. D’ailleurs ou commence-t-il ? Lors de la naissance d’Icare ?20 ans plus tard lorsqu’il est un jeune adulte et qu ‘il exprime sa sexualité, et la seule émotion du récit : « l’amour ».
C’est tout de meme un peu court pour créer un récit interessant dans sa conception.
Icare : c’est l’histoire d’un garçon qui a cette capacité unique : « celle de voler sans ailes ». Enfermé dans un entrepot ( entendez une cage à oiseau !), il s’échappera pour voler de ses propres ailes. ( c’est le cas de le dire !).
Ce qu’il y a d’interessant à première vu c’est qu’il ne soit pas un ange puisqu’il tombe amoureux d’une scientifique…( L’ange étant un monstre asexué, une anomalie de la nature archi-parfaite donc divine !)
Au final, ce n’est pas tant la frustration car des œuvres qui se finissent sur l’amour, il y en a des tonnes. Mais plutot une totale absence d’humour, un traitement poussif et balourd avec des sauts dans le futur terriblement brutaux pour le lecteur , un manque cruel de cohésion littéraire, et une étonnante absence de consistance des personnages, bref une quete de soi sexuelle qui peine à nous faire monter au septieme ciel.
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Dommage... l'idée étais bonne, le scénario intéressant et le dessin est ce qu'il est, personnellement il me plaît, mais un tome ne suffisait pas à raconter tout ce qui l'a était. Résultat : des idées non exploitées, et beaucoup ... une désagréable impression de rester sur sa faim
Moebius, Taniguchi … Incroyable mélange mais malheureusement pas dans le sens souhaité. QUELLE DECEPTION ! L'histoire est plaisante à lire mais la fin est bâclée et laisse l'impression d'un scénario sans matière … QUEL GACHIS !