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roisième et dernier tome de la série Kwaïdan.
Ce récit baigne dans un Japon médiéval et féerique.
La jeune Setsuko, belle mais née sans visage, est à la recherche d'un lac légendaire qui pourrait enfin la guérir et lui permettre de ne plus vivre masquée. Son destin est étroitement lié à celui de Seminaru, peintre aveugle, qui l'accompagne dans sa quête. Leur périple les mène au plus profond des croyances japonaises peuplées de Kwaïdans (fantômes) où le merveilleux rejoint la réalité.
La grande force de cette bd vient sans conteste du somptueux graphisme de Jung. C'est le résultat d'un travail minutieux d'une extrême finesse. En premier lieu, c'est la mise en couleurs directes qui donnent le ton : impression immédiate de chaleur et de douceur à l'ensemble. Par ailleurs, tout est très détaillé, tant au niveau des personnages que des décors, mais l'action se déroulant essentiellement dans de vastes paysages, les planches restent très aérées et lisibles. Il s'en dégage une telle complexité accompagnée d'une telle sensibilité qu'on ne peut que tomber sous le charme et aborder cette lecture avec la certitude de se régaler, au moins des yeux.
Quant à l'histoire, après un très prometteur premier tome et un deuxième surprenant car très mystique, ce troisième opus redonne du rythme. La première satisfaction vient de la clarté qui est donnée à quelques éléments jusqu'alors plutôt flous comme par exemple l'importance prise par l'étrange petit garçon du deuxième tome. Ensuite, le scénario est bien construit, la fin est cohérente et rien n'est laissé sans réponse. On regrettera uniquement des dialogues par moment un peu lourds et confus qui n'aident pas à la compréhension, comme souvent dans les récits féeriques, et qui rendent la lecture par moment fastidieuse.
Cette série offre un intéressant voyage au Japon du XVème siècle à travers un joli conte magnifiquement mis en images. Il serait dommage de passer à côté !
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