5 histoires courtes, 5 héroïnes confrontées à l'amour, le plus souvent dans le cadre d'une relation homosexuelle.
Delcourt découvre avec Après l'amour, la sueur des garçons a l'odeur de miel le monde du jôsei, ou manga destiné aux jeunes femmes. Plus explicite que le shojo, le jôsei ne se contente pas de suggérer l'amour, il nous le montre à travers des baisers mais aussi des relations sexuelles. Tout en restant bien sûr très éthéré, comme de coutume.
Les héroïnes de Mari Okazaki sont à cet âge troublant où elles sortent de l'adolescence pour entrer de plain-pied dans l'âge adulte. comportements enfantins, désirs de "grandes". Les hommes les attirent, mais elles préfèrent généralement les femmes, leur douceur, leur odeur, leur similitude aussi. Et qu'elle soit femme-fleur, ancienne baby-sitter ou compagne de lycée, l'objet d'amour est toujours énigmatique. Il fait même un peu peur... Le dessin simple et sensuel accompagne à la perfection ces histoires douces et ouatées, qui ne laisseront pas forcément la lectrice indifférente. Car ces relations entre filles, ces hanches dénudées, ces poitrines offertes sont porteuses d'une bonne dose d'érotisme, même si elles ne sont pas faites pour exciter, et il est difficile de rester de glace devant ces beaux corps qui découvrent le plaisir.
Quelle joie de voir enfin un album légèrement érotique écrit par une femme, pour les femmes ! Les lectrices françaises sont plus habitués aux derrières de Druuna qu'aux tendres scénarios saphiques, et un travail de grande qualité, comme celui de Mari Okazaki, dont la sensibilité fait merveille, ne pourra que les réjouir. A réserver cependant à un public habitué à ce type d'histoire, car le néophyte pourrait très vite s'ennuyer à la lecture de ces aventures de jeunes filles en fleur.
Encore une fois, je ne vais pas y aller par 4 chemins. On pourra certes indiquer que l'auteur dénude les sentiments humains avec sensibilité et sensualité au cours de ces cinq histoires différentes dans une vision poétique et décalée du quotidien. Je dirai qu'avec un titre aussi pompeux et bizarre, je ne pouvais m'attendre qu'à une bd sans relief, mièvre et des sentiments à l'eau de rose. Pari gagné !
Ce recueil de 5 nouvelles parle en effet de filles, d'espoirs, de questions, d'amours et surtout de tendresse :
- Après l'amour, la sueur des garçons a l'odeur de miel : son étrange cousine lycéenne s'installe chez Elle et Elle se pose des questions.
- A propos de Kusako : Kusako est une fille sortie de terre que Moeko rencontre en promenant son chien.
- Grande soeur : Grande soeur est somnambule, trentenaire et célibataire. Mais que peut-elle bien trouver à la vie ?
- Le pays où il pleut : Kaya ne va plus à l'école, ne sort plus de sa chambre. Kumi vient la voir parce que c'est son amie mais aussi parce qu'elle craque pour son frère.
- Ice tea : C'est l'été et trois collégiens se balladent en pensant à l'une de leurs profs.
La réalisation par l'auteur n'a absolument pas été convaincante avec des personnages à la limite de l'insipide. On flirte même avec le yuri avec toujours le même thème à savoir le désir. Tout ceci m'est apparu si hermétique tout en dégageant une douceur apaisante, je le concède. Un manga qui semble être spécialement fait pour les femmes et par une femme ce qui expliquera sans doute mon désintérêt.
Un très beau recueil qui va au coeur de l'humain, qui dénude les sentiments avec sensibilité et sensualité, comme sait le faire Okazaki. Deux histoires courtes pour commencer qui ont quelque chose de troublant. L'une des hallucinations de Moeko, avec la fille-fleur, est particulièrement troublante. Ensuite, en trois tableaux, les jeux de Kaya et Kumi transpirent la sensualité, l'érotisme.
Le dessin d'Okazaki épouse parfaitement les atmosphères quasiment brumeuses de ces histoires.
Très bon.