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Ma guerre De La Rochelle à Dachau

13/03/2017 10155 visiteurs 7.8/10 (4 notes)

E n ce 8 mai 2015 à La Roche-Sur-Yon, une petite pluie fine tombe sur la Place du Monument aux Morts. Pourtant, les gouttes ne semblent pas atteindre Guy-Pierre Gauthier, 91 ans. Cet ancien combattant s’apprête à recevoir la Légion d'honneur, tout comme ses camarades toujours présents. Une récompense pour quoi au fait ? Soixante-dix ans sont passés, mais les souvenirs sont toujours aussi vifs, toujours aussi cuisants. Il se rappelle l'engagement dans la Résistance, si jeune à l'époque ! Il se remémore tous les risques pris, les dangers et les actions qui l'ont amené là, aujourd'hui. Et les copains aussi... Enfin, ceux qui, comme lui, s'en sont sortis. Il ont survécu à la torture, à la faim, au froid et aux humiliations subies dans les camps. Maintenant, il est prêt. Il peut enfin se libérer de son histoire, la transmettre pour qu'on n'oublie pas, et surtout qu'on ne -les- oublie pas.

Tiburge Oger (Gorn, Buffalo Runner, La Forêt...) raconte le parcours de son grand-père maternel, dans un projet devenu livre qui a nécessité trente ans de gestation. Il emprunte la voix, les mots de cet homme pudique et partage avec le lecteur un récit dur, criant d'authenticité. Le contraste entre la précision des dates, la description quasi clinique du quotidien évoqué avec simplicité, et la brutalité des événements, ne donne que plus d'impact à la prise de conscience des épreuves subies. Cette plongée dans le passé est à la fois individuelle, du fait de l'émotion qu'elle inspire à chacun, mais aussi collective, grâce à la profonde humanité qui se dégage de la lecture. L’intelligence de l'auteur consiste à, plutôt que de faire ressortir la violence de l'ennemi, mettre en avant les qualités humaines : le courage, la dignité et surtout la solidarité qui unissaient les prisonniers de tous bords. Pas de pathos ni de mélodrames inconvenants, mais du réalisme pur.

Avec son style bien à lui, si particulier dans le trait un peu tremblotant et les silhouettes sinueuses, Tiburce Oger s'est adapté naturellement au contexte. Riches et travaillés, les décors sont réalistes et les cadrages plongeants offrent ces perspectives improbables qui peuvent désarçonner de prime abord. Les couleurs douces et lumineuses contribuent de façon indéniable au climat à la fois nostalgique et mélancolique, pourtant si lourd.

Voici donc une bataille qui se joue sur un autre front, au cœur de l'emprisonnement et au plus profond de l'Être. Viscérale et délicate, c'est une lutte des idées et surtout, un combat pour la vie. À l'instar de Maus d'Art Spiegelman ou de Moi, René Tardi, prisonnier de guerre, stalag II B, Ma guerre est un modèle de témoignage, essentiel à la compréhension de la Seconde guerre mondiale et de ses traumatismes.

Par L. Moeneclaey
Moyenne des chroniqueurs
7.8

Informations sur l'album

Ma guerre
De La Rochelle à Dachau

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L'avis des visiteurs

    Erik67 Le 05/11/2020 à 12:12:51

    C'est un témoignage fort utile d'un résistant et ancien déporté de la Seconde Guerre Mondiale. Il faut dire qu'en France, il y avait deux camps qui s'opposaient: ceux qui collaboraient avec l'ennemi nazi et ceux qui étaient prêt à se sacrifier au péril de leur vie pour la liberté. Inutile de vous dire que je suis plus qu'admiratif vis à vis de cette seconde catégorie.

    J'aime bien l'oeuvre de Tiburce Oger qui raconte ici l'histoire de son grand-père un certain Guy-Pierre Gautier qui a été très courageux dans cette période trouble. Le récit se compose en deux parties: l'une qui raconte les faits de résistance dans la France occupée et l'autre l'internement dans le camp de concentration de Dachau situé non loin de Munich. Il est décrit toute l'atrocité des crimes commis par les nazis. Cela remet les choses en perspective par rapport à d'autres souffrances.

    Oui, c'est un témoignage intéressant car ces faits se sont produits et peuvent malheureusement se reproduire un jour car l'Histoire est malheureusement un éternellement commencement en ce qui concerne les guerres et les massacres. On retrouvera les nostalgiques d'un certain régime inique. Il faut s'en doute s'y préparer malgré une certaine insouciance du temps. Et surtout, il ne faut jamais oublier.

    Les dessins et les décors sont véritablement bien retranscrits avec des cadrages parfaitement bien maîtrisés. La sobriété du propos sera également fort appréciée. Bref, c'est une oeuvre qui nous indique qu'au bout de l'horreur se trouve la vie et la liberté. Par conséquent, un message d'espoir.

    Tiburce2 Le 02/05/2017 à 14:03:51

    Avec "Ma Guerre", Tiburce Oger signe une très très grande oeuvre, de celle qu'on a envie d'avoir et de faire lire à tout le monde.
    Il y raconte les combats de son grand-père résistant, parfois infimes, parfois lourds de sens, mais toujours effectués avec une conviction débordante et qui le mèneront jusquà Dachau. Surtout, il raconte sa volonté de faire les choses selon ses valeurs, son optimisme forcené même au bout de l'horreur, et au final son immense amour de la vie.

    Les dessins et les décors sont absolument sublimes, et servent l'histoire à la perfection.
    L'élémént le plus marquant est la sobriété du propos, qui en magnifie la portée : Tiburce Oger livre un récit intimiste, pudique, et infiniment humain. Rien de romancé, pas de gros effet, tout en retenue, sans jamais tomber dans le manichéisme.
    C'est percutant, vivace, émouvant et passionnant. Et ça remet bien les choses en perspective...

    Au final, une grande oeuvre. Très grande.
    Chapeau bas, Monsieur Ogier.
    5/5 - absolument indispensable

    meuillot Le 01/05/2017 à 15:04:44

    Nous sommes le 08 mai 2015, à la Roche-sur-Yon. Sur la place du Monument aux Morts, chacun attend de recevoir sa distinction. Parmi ces futurs décorés, un homme au crâne nu, absorbe chaque goutte de pluie sans le moindre frémissement. Ainsi commence le témoignage de Guy-Pierre Gautier, 91 ans, Résistant à la Seconde Guerre Mondiale et déporté à Dachau. Ainsi commence Ma Guerre.

    Comme si cette pluie battante le ramenait à ses douloureux souvenirs, on retrouve Guy-Pierre 70 ans en arrière. De là débute son histoire, son témoignage de cette douloureuse époque. De cet album dirigé par Tiburce Oger, le petit-fils de celui qui nous délivre sa guerre, ressortent deux parties distinctes.

    C’est en juin 1940 que Guy-Pierre vit pour la première fois un officier allemand sur une avenue de La Rochelle. A peine âgé de 17 ans, il comprit vite le rôle qu’il pouvait jouer auprès de ses camarades résistants. C’est lorsque l’un d’entre eux, Paul Guérit, fut fusillé qu’il entra activement dans un réseau appelé l’Organisation Secrète étudiante (OSE). Les distributions de tracts clandestins prônant la défaite de l’Allemagne signaient le début des rébellions. Ce n’était pas suffisant. Après avoir intégré un groupe de Francs-Tireurs et Partisans Français, Guy-Pierre devient le matricule FTPF 501. Les opérations auxquelles il participe deviennent plus risquées et se concentrent sur les destructions d’infrastructures stratégiques ou sabotages de l’environnement ferroviaire.

    Malgré plusieurs missions accomplies, l’inévitable se produit. Accompagné de quelques uns de ses compagnons qui ne se sont pas fait fusiller, Guy-Pierre se retrouve prisonnier et fut conduit en mai 1944, par des membres de la division Das Reich, à la gare [de Penne]. Le terrible voyage vers Dachau sert de transition glaçante à la deuxième partie de Ma Guerre...

    Ma Guerre, De La Rochelle à Dachau, est avant tout un hommage d’un homme pour son grand-père. On devine aisément que l’énergie employée à respecter la justesse des événements a été pour Tiburce Oger une attention de tous les instants. On a cette sensation que les souvenirs de Guy-Pierre Gautier ressurgissent au même rythme que le lecteur tournant les pages. L’illustration de l’auteur peut être perturbante notamment pour la difficulté, parfois, à reconnaître son protagoniste. Elle se justifie certainement par le fait que là-bas, logés à la même enseigne, encaissant les mêmes atrocités, portant le même costume rayé, subissant la même tonsure, ils se ressemblaient tous…

    Ce nouveau récit de Tiburce Oger sonne comme un devoir de mémoire. Même s’il est très intimiste, il nous permet, une fois de plus, de nous rendre compte de l’ignominie subie par tous ces hommes et femmes durant cette sombre période. Monsieur Gautier en est l’un des rares témoins aujourd’hui. Il nous confie sa guerre, nous nous devons de l’écouter.

    Jerber Le 09/03/2017 à 22:10:12

    Tiburce m’avait habitué à des récits fantastiques. Mais avec « Ma guerre », il m’a emmené dans l’enfer des camps de concentration, avec une couverture qui en dit long sur l’horreur qu’a pu subir. Guy-Pierre Gautier, son grand-père.
    C’est un récit dur et poignant, dont le travail de Tiburce est incroyable, par les reconstitutions de l’époque, par les cadrages qui mettent le lecteur en situation, sans oublier les couleurs et son graphisme. Il signe un album hors norme et qui est indispensable d’avoir.
    Ce n’est pas une BD historique, mais un Livre d’histoire pour ne pas oublier.