À Tritonville, la vie est belle pour Zak. Entouré de ses parents et sa petite sœur Sissy, il en oublierait presque qu'à son âge, ses jambes ne sont pas assez fortes pour qu'il puisse se mouvoir normalement sur la terre ferme. Dans l'eau, Il se console en veillant sur les œufs de ses parents. Jusqu'au jour où son village est victime d'une incroyable attaque de Lezzarks décimant tous les Tritons ou presque. Zak n'a alors d'autre choix que de s'enfuir pour tentant de survivre, laissant derrière lui les ruines de sa vie.
Doug Tennapel a déjà prouvé, notamment avec Ghostopolis, son savoir-faire lorsqu'il s'agit de captiver petits et grands. Pour sa nouvelle trilogie, il persiste et signe avec un premier tome sans temps mort, plutôt réussi.
Un univers coloré, des décors hétéroclites et un bestiaire varié servent d'écrin à cette histoire. Comme à son habitude, l'auteur met son trait vif au service d'une narration dynamique alors que son sens du découpage offre une lisibilité exemplaire. Toutefois, se fier au style animalier faussement gentillet ou à la quiétude des premières pages serait une erreur. En effet, le récit prend rapidement un tour sombre et stressant avant de virer au drame, avec en point d'orgue la cruauté du massacre du village, pour déboucher sur la fuite mouvementée du héros. Évitant de tomber dans la facilité, le scénariste en profite pour aborder habilement et non sans humour des thèmes forts tels que le handicap ou la spiritualité. De plus, dans un univers foisonnant et original, l'allure à laquelle les rebondissements s'enchaînent et captivent, n'empêche nullement de s'attacher à un héros qu'on prend plaisir à suivre tout au long des 188 planches.
Sous ses airs de quête initiatique classique, cet album drôle et habilement construit est mené à un rythme endiablé. Bien que destiné à un public de jeunes adolescents, ce premier opus sera dévoré par leurs aînés avec le même plaisir et autant d'enthousiasme.
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