J
ohn Lewis est un survivant, un témoin et, surtout, un acteur majeur de la lutte pour les droits civiques des Noirs aux USA. Né en Alabama, il a très vite réalisé la situation dans laquelle les « non-Blancs » vivaient. Très jeune – il s'exprime en public sur la question à seize ans seulement -, il rencontre Martin Luther King Jr. et met immédiatement son existence au service de la cause. Cinquante ans après les faits, il siège aujourd’hui au Congrès et, par la force des choses, est devenu la conscience morale des afro-américains.
Biographie mâtinée de cours d'histoire, Wake up America retrace avec application la vie de John Lewis. Oscillant entre souvenirs personnels et événements d'importance, la lecture est agréable, prenante même, mais terriblement convenue. En effet, le ton général donne à l'ouvrage une allure de panégyrique. Forgée par ces temps terribles et par l'insupportable racisme dans lequel baignait le Sud des États-Unis, la destinée de Lewis ressort un peu trop cousue de fil blanc pour être totalement convaincante. Cela dit, l'album reprend très précisément les moments clefs du long combat vers l'égalité avec, notamment, les techniques d'opposition passive basées sur la non-violence qui sont utilisées par les militants. Pour être vraiment complet, il manque cependant un petit rappel sur l'origine de la ségrégation américaine.
Après le très remarqué Le silence de mes amis, récit également ancré dans l'époque des luttes raciales états-uniennes, le choix de Nate Powell pour illustrer cet opus est parfaitement logique. Toujours très influencé par Will Eisner, le dessinateur propose un découpage original et maîtrisé. La lisibilité est exemplaire, les nombreux effets de mise en scène (planches ouvertes, plongées et contre-plongées forcées, etc.) ne sont jamais gratuits et toujours conçus pour mettre en avant le scénario. L’œil est constamment guidé par un réseau de phylactères et autres blocs récitatifs. Malheureusement, le dessin, même s'il est bien en place, se limite à un rôle illustratif purement technique et ne participe que trop rarement au jeu narratif.
Malgré ces quelques défauts, ce premier tome de Wake up America se révèle être de bonne facture et représente une introduction intéressante à un pan de l'Histoire contemporaine des USA.
Le dessin en noir et blanc m'a tout de suite séduit car il va à l'essentiel. C'est un peu un trait à la Will Eisner. Bon point d'emblée car il y a une maîtrise graphique jusque dans les nuances.
On va commencer ce documentaire par l'investiture du Président américain Barack Obama et ce que cela pouvait représenter pour les anciens black qui se sont battus pour l'égalité des droits. Le mouvement des droits civiques est le sujet principal de cette oeuvre. On va suivre la vie du député John Lewis qui est très connu dans son pays.
Bref, on aura droit à un témoignage assez poignant de ce qui se passait aux States durant les années 60. Pour autant, certaines scènes m'ont beaucoup trop rappelé l'excellent film Le Majordome. C'était presque un copier-coller. Rien de nouveau pour moi par conséquent. Ceci dit, je peux concevoir que les mêmes faits produisent les mêmes effets.
J'ai bien aimé le message de paix et de non-violence face au racisme et à la brutalité des gens. Ce genre de situation me rappelle que cela pourrait un jour nous arriver également. Bref, une oeuvre référence.
La série est une autobiographie romancée du militant et député noir américain John Lewis, en trois parties: le premier volume sur la jeunesse 1940-1960, la seconde plein feux sur le combat pour les droits civiques 1960-1963, le dernier 1963-1965. Les tomes deux et trois ont reçu successivement les prix Harvey (remis à la New York Comiccon), le premier comic à recevoir le National Book Award (ouvrages pour la jeunesse) et deux Eisner BD documentaire. A noter que Rue de sèvres a étrangement changé le titre original March par un autre titre en anglais et complètement remplacé les couvertures d’origine. Les volumes sont en format comic broché avec couvertures à rabat. L’album se termine par une page de remerciements et une bio des trois auteurs.
Janvier 2009: lors de l’investiture de Barack Obama comme premier président noir des Etats-Unis d’Amérique, le député John Lewis reçoit une mère et ses enfants dans son bureau et se remémore son enfance en Alabama, dans le sud ségrégationniste où il va progressivement découvrir les concepts de désobéissance civile et de non-violence dans les pas de Gandhi et Martin Luther King. C’est le début du combat pour les Civil rights qui commence. John Lewis fait partie des compagnons de route du célèbre pasteur et des six organisateurs de la Marche sur Washington du 28 août 1963…
Cette série mériterait d’être plus connue par le milieu de la BD tant elle impressionne à la fois en tant que BD et comme documentaire. Le fait que son auteur principal ne soit autre que John Lewis lui-même apporte une légitimité et une précision incroyable aux albums. Il n’est pas étonnant que ce soit aux Etats-Unis, où la BD n’a jamais été méprisée comme média artistique et d’information, qu’un député en fonction publie un tel album autobiographique (…ce qui serait peu probable en France). Personnellement je ne connaissais pas ce personnage, mais le sujet à lui seul suffit à passionner. Quel moment plus marquant de l’histoire moderne que ce combat opiniâtre appelant à la fois les théories politiques des Lumières, l’histoire de l’Occident et de la Traite et la ségrégation qui s’en est suivie, l’histoire américaine dont le péché originel n’est pas encore dissous même après l’élection d’Obama, les combats pour la décolonisation et les théories de non-violence venue de Gandhi et la désobéissance civile venue du milieu du XIX° siècle avec Henry-David Thoreau…? [///]
Lire la suite sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2019/11/17/wake-up-america-1/