C
ocktail improbable, Canicule mêle, sans trop se soucier du qu'en-dira-t-on, roman noir et chronique sociale, gangster américain en cavale avec agriculteurs dégénérés. Évidemment, tout le monde le sait, il ne faut jamais mélanger les alcools : bourbon et gros rouge ne font pas bon ménage ! De plus, comme il est question d'oseille et que l'orage menace, les gueulantes se transforment rapidement en horions qui laissent logiquement la place au calibre douze spécial sanglier. Welcome in Beauce, stranger.
Après avoir illustré une nouvelle de Jean Vautrin (New-York, 100ème rue Est), Baru passe à l'étape suivante et transpose en bande dessinée Canicule, roman datant de 1982. Plus qu'une adaptation, l'auteur de L'autoroute du soleil parle avec justesse de recréation. En effet, le passage du texte à l'image nécessite un énorme travail de synthèse et d'interprétation. Comme il avait su le faire avec beaucoup de brio avec Pierre Pelot dans Pauvres zhéros, le scénariste propose un petit joyaux avec ce nouveau livre. Le ton, la tension, les gueules et même l'odeur de cette tragédie des ratés sont parfaitement retranscrits.
Le style graphique tout en fureur de Baru, immédiatement reconnaissable grâce à ses silhouettes en perpétuel déséquilibre, colle parfaitement aux propos insensés du récit. Le dessinateur des Quéquettes Blues s'amuse comme un petit fou avec cette distribution de tarés élevés au 12º qui tache. Mise en scène au cordeau, tronches délabrées et décor « dans son jus », la réalisation est impeccable et démontre de la maîtrise du grand prix de la ville d'Angoulême 2010. Un élément fait néanmoins défaut : le côté engagé de l'artiste. Alors que le reste de sa bibliographie fait la part belle à la présentation – voire la dénonciation – de certains travers de la société (intégration des jeunes, immigration, racisme, etc.), cet opus reste plus monolithique et pourrait se résumer à : « les cons, ça osent tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît », comme l'a écrit un poète à casquette du XXe siècle. Mis à part ce bémol très secondaire – il s'agit d'une adaptation rappelons-le -, Canicule se révèle être un album rempli d'une énergie, peut-être pas positive, mais particulièrement jouissive.
Canicule est un titre de Baru qui ne reflète absolument pas mon univers. Il n'y a aucune grâce et c'est plutôt du sordide. Du lourd ! C'est un portrait plutôt malsain de la campagne où se perd un gangster en fuite. On a droit à la nympho, à l'alcoolique, au salopard, au jeune rebelle etc...
Bref, toute la brochette de personnages bien campés qui ne nous donnent pas très envie de faire leur connaissance. Oui, il faut aimer s'investir dans le genre.
C'est un polar campagnard sans état d'âme tiré d'une adaptation d'un roman de Jean Vautrin. Une lecture assez rapide liée à un scénario plutôt simple dans une avalanche de violence surjouée. Ce n'est pas pour moi mais vraisemblablement pour les fans de l'auteur qui s'est fait un nom.
Mouais.... j'aime beaucoup le dessin de Baru, les couleurs, l'ensemble de son travail sur cet album est bon sauf que cette histoire est creuse et sans grand intérêt. Ajoutez que cela se lit a grande vitesse et au final pour un scénario rachitique.
Seule la galerie de personnage est croustillante, à part ça je ne vois pas "Canicule" trôner parmis les indispensables dans votre BéDéthèque. A emprunter et à rendre.
Des relations humaines particulières, des personnages déséquilibrés et qui sont à la fois plein de violence et de misère humaine...
Un contexte à mi-chemin entre "L'humanité" et "L'été en pente douce".