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voluant dans des eaux infestées de requins, le Tueur aurait du sentir autour de lui la présence de prédateurs aux dents plus acérées que les siennes. Touché au plus près de son intimité, il n'aura d'autres choix que d'éliminer un à un les individus qui osèrent compromettre sa retraite à Cayenne.
Vengeance ? Non, tout au plus l'assurance de mener à terme une vie plus paisible.
Suite à l'enlèvement avorté de Biscay, le Tueur, secondé par la mafia colombienne, rectifiera le tir. Séquestré et interrogé, le vieux notable lâchera les derniers éléments de l'affaire ainsi qu'un nom: Henri Worms.
La chasse allait pouvoir reprendre... et s'achever enfin.
Dernier chapitre de la série, La mort dans l'âme est un album séduisant, même s'il ne cultive pas un suspens à toute épreuve.
Graphiquement, Jacamon est en grande forme. Le style s'affine et la maîtrise des ambiances, des couleurs, procure un réel plaisir à la lecture. Le réalisme des modèles automobiles, de l'urbanisme et des armes inscrit un peu plus l'univers violent du Tueur dans notre propre quotidien. Cependant, la proximité avec le lecteur, crée dans Long feu, le 1er tome, ne semble plus être recherchée. Le mécanisme d'identification au héros se fait dès lors moins troublant. Le Tueur est désormais un personnage qui apparaît moins torturé, mais toujours aussi vindicatif. La fin est toute proche et il le sait. Il lui tarde de raccrocher les armes et chaque coup de feu tiré le rapproche un peu plus de sa retraite paradisiaque...
Les relations tissées entre les différents acteurs de la série, qu'ils soient ou non de ses proches , contribuent à leur manière à faire du monde du Tueur un environnement cohérent et complexe (à l'image de Antoine, policier injustement démis de ses fonctions qui, malgré ses principes, se liera d'amitié avec le Tueur).
Le scénario de cette conclusion, s'il n'amène aucun volte-face de dernière minute, reste un parfait exemple de narration dynamique. Le découpage temporel des scènes clés, un peu troublant au début, s'articule de la plus astucieuse des façons et fournit au récit un rythme fluide et palpitant. Au final, Matz nous dépeint une société malade de ses apparences, où le médecin, médiatique et estimé pour son action humanitaire, se révèle l'égal du plus minable des dealers. Peut-on alors s'étonner de la violence avec laquelle le Tueur règlera ses comptes ? Où se trouve l'hypocrisie ?
Avec La mort dans l'âme, Le Tueur trouve un dénouement de qualité en accord avec le niveau général de la série.
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