« Oh non! Je suis pile-poil en retard ! » Le ton est donné pour un album loufoque dans lequel Jean Doux, petit employé de Privatek, une entreprise spécialisée dans la fabrication de broyeuses à papier, découvre une disquette cachée depuis 1976. Parallèlement, la compagnie est vendue et le personnel congédié. Peut-être l’énigmatique contenu du support électronique permettra-t-il de sauver les gagne-pains ? Le héros et ses comparses, Jean-Pierre et Jeanne-France, décident d’enquêter.
Cette farce, menée tambour battant, se veut une parodie de la vie de bureau, du libéralisme économique et des films d’aventure. L’action ne manque d’ailleurs pas et les retournements les plus improbables abondent. Tout au long de ces deux cent cinquante pages, le lecteur sourit alors qu’il note que le document qui coince dans le déchiqueteur est une lettre de refus pour le projet Jean Doux et le mystère de la disquette molle, lorsque le personnage principal escalade un mur de classeurs haut de plusieurs dizaines de mètres ou quand il réfléchit à la chimérique broyeuse de niveau 12. « Ça impliquerait une découpe à l’échelle moléculaire… voire atomique !», songe le protagoniste. Ces petites facéties ponctuent un récit plaisant et cohérent, du moins dans le registre de la poilade. Bref, côté scénario, Philippe Valette assure, même si certaines scènes auraient pu être resserrées.
Les illustrations, entièrement réalisées à l’ordinateur, sont basiques. Les acteurs ont peu d’expression et sont toujours semblables. Les décors sont à l’avenant, souvent fabriqués sous le mode « copier-coller ». Au final, les images se suivent et se ressemblent, rappelant en cela la monotonie de la vie de bureau. Le dessin se transforme dans le dernier tiers du livre. Le ton devenant alors celui de l’aventure, les plans en plongée et en contre-plongée se multiplient, l’artiste ajoute des onomatopées et de petites lignes évoquent le mouvement. Il y a certes un effort louable, mais dans l’ensemble les illustrations ne sont toujours pas convaincantes.
Une lecture agréable. Quoique copieux, l’album se parcourt rapidement. Un coup de crayon (ou de souris) plus soigné pourrait inciter le lecteur à prendre son temps.
Le scénario, qui fait dans l'humour absurde, est bien barré et bien drôle mais le dessin numérique est sacrément pourrave. Du coup, impression mitigée, même si j'avoue je me suis bien marré à la lecture ("Jean" rigole encore ;-) ).
Un excellent album qui illustre parfaitement l'idée que pour créer quelque chose de vraiment drôle, il faut être extrêmement sérieux. Chaque information, présentée d'abord sous forme de blague, finit par jouer un rôle clé pour faire avancer l'histoire.
Il est fou auquel point la BD qui s'inspire d'Indiana Jones a pu prédire le Cadran de la destinée
Cela fait longtemps que je n’avais pas autant ri. L’humour de moustache et d’entreprise, à la « Message à caractère informatif » est hyper efficace pourvu qu’on y soit sensible.
Les graphismes très geek, très « 8 BIT » sont parfaitement adaptés et matchent immédiatement.
À des années lumières de l’horrible « George Clooney » du même auteur (dont le prétexte du 3ème degré cache surtout une flemme et une niaiserie rarement atteinte), ce Jean Doux n’est pas loin du chef-d’œuvre !
Le sens du rythme et du cadrage, très proche du cinéma, donne une impression de montage et une dimension trop rare en BD pour être signalé.
Et ça regorge de bonnes idées absurdes et hilarantes (la longueur des cravates comme autant de récompenses aux employés modèles par exemple).
On demanderait carrément une suite à ce personnage qui mérite vraiment d’exister.
Les disquettes souples de stockage 8 pouces... Ça vous dit quelque chose ? Moi je m'en souviens parfaitement. Capacité maximale : 256 kilobits. Alors quand je tombe sur cette bande dessinée : "Jean Doux et le mystère de la disquette molle", je ne peux qu'être intriguée. Dès les premières cases, le ton est donné. On est en 1994. Le 23 décembre. Dans l'ascenseur, la montre Casio Illuminator de Jean Doux indique 9H01. Il est "pile poil en retard" au travail. Une journée qui commence mal et qui va aller de problèmes en catastrophes pour cet employé de Privatek. Son entreprise fabrique des machines à broyer les documents. Elle est sur le point d'être rachetée par le groupe Shraper. Dans la matinée, Jean Doux découvre, par un hasard étrange, dans un faux plafond du débarras de l'étage, une mallette contenant une disquette molle datée de 1976. Un système de stockage des données moyenâgeux en 1994 ! Mais quel secret peut bien renfermer cet objet ? Vous le saurez en lisant cet album modeste et génial qui a remporté le prix Landerneau 2017. Le graphisme ? Je le qualifierais de "néo-ligne claire sans ligne". Aussi barré que cette histoire poétiquement ridicule...
L’histoire est marrante et la critique des entreprises est bien venue, mais c’est gonflé de faire plus de 200 pages de dessins minimalistes mais toutefois très convaincants pour une intrigue loufoque mais qui ne va pas très loin.
Content de l’avoir lu mais pas envie de m’encombrer d’un aussi gros pavé !
Bref un album à lire en médiathèque et on passe un bon moment.