A
u sein de la prison de Fort Sill en Oklahoma, un fonctionnaire de l'Éducation, S.M. Barrett, rencontre un vieil indien avec qui il sympathise. Ce dernier s'avère être le terrible Geronimo et, contre toute attente, Barrett entreprend d’approfondir cette relation et d'écrire l'histoire de ce leader de la résistance indienne.
Après le remarquable Yékini : le roi des arènes, Lisa Lugrin et Clément Xavier signent une bande dessinée dans le même registre : une biographie - mais pas uniquement - sous forme d'imposant pavé. Pourtant, ces 400 pages se lisent d'une traite, tout en fluidité et en simplicité, comme en témoigne le dessin noir et blanc au crayon, sans fioriture. Le scénario n'est pas en reste : s'appuyant sur les Mémoires écrites par Barrett, il relate clairement les événements tragiques marquant la vie de Geronimo, avec empathie, sans oublier une pointe d'humour.
Comme dans leur précédent ouvrage, les auteurs intègrent une iconographie variée à leur récit, qui n'est pas là seulement pour décorer mais apporte un vrai plus - notamment leurs propres photos des Indiens Apaches Chiricahuas -, remettant ainsi en perspective la biographie de cette figure historique. En outre, le duo n'oublie pas de faire preuve de lucidité concernant ce pan de l'Histoire américaine et témoignent de leur rencontre avec des personnes qui s'efforcent de maintenir et promouvoir leur culture.
À travers le regard de l'auteur des Mémoires de Geronimo, Lisa Lugrin et Clément Xavier livrent leur expérience et leur vision de ce personnage emblématique, réalisant ainsi une excellente bande dessinée biographique.
On va suivre l’histoire de Géronimo qui fut l’ennemi public n°1 de la jeune nation américaine dans une ambiance purement western qui rappellera les films avec John Wayne. C’est un brave apache qui a vaillamment combattu pour défendre les droits de son peuple. Certes, il a scalpé de nouveaux crânes mais cette cruauté est basée sur un état de légitime défense. Il a également signé comme d’autres chefs indiens des traités de paix mais qui ont été à chaque fois bafoués par l’homme blanc. On découvrait des minéraux et autres richesses précieuses sur leur territoire et on les chassait sous des cieux moins cléments. C’est une véritable spoliation que les indiens ont subi. Je vais prononcer le mot : c’est une extermination voir un génocide au nom d’une civilisation soi-disant plus avancée.
Cette bd est bien faite. C’est très long mais c’est pour mieux explorer l’état d’esprit d’un indien qui livre ses mémoires. C’est une histoire authentique. On est séduit par la sagesse de ce vieil homme qui a tant vécu et qui a connu également beaucoup de drames personnels notamment le fait que sa femme et ses enfants ont été tués par les soldats. On verra également des vraies photos en intermède ponctuel ainsi qu’un dossier complet en fin d’ouvrage. C’est très bien documenté.
J’ai apprécié grandement ce travail ainsi que le message délivré par les auteurs qui ont fait un véritable travail de qualité. A noter que les auteurs sont de grands inconnus et qu’ils frappent fort pour une première œuvre. Quelques anachronismes dans les dialogues sont à souligner pour être objectif. Erreur de jeunesse…
Géronimo est un symbole qui reste encore assez contemporain quand on pense qu’on a appelé l’opération militaire du nom de code Géronimo, la liquidation d’un certain Ben Laden ! Oui, je n’invente rien car c’est précisément ce que va dénoncer cette œuvre. Il y a parfois des détournements de symboles que les indiens maintenant assimilés n’ont d’ailleurs pas apprécié à juste titre. Pour le reste, c’est une bd à découvrir pour être conscient qu’une belle nation se construit parfois au dépend d’une autre.
J’ai répertorié sur ce site déjà 4 autres séries sur Géronimo en y faisant parfois référence comme d’un lointain écho. Sans doute, celle-ci est la meilleure car la plus authentique. J’éprouve de la compassion pour ces indiens qui ont tant enduré mais également beaucoup de respect. Quand j’étais enfant, mon héros était John Wayne qui combattait les indiens. Maintenant, je le vois comme un salaud.
Pourquoi n'ai-je pas mis plus ?
Cette BD mérite au moins un format A4, voire A3
De la couleur pour voir mieux : les peintures de guerre, la montagne, le désert, le sang, la Nature, les Blancs, les Rouges, les Mexicains, le Great Spirit, le désespoir, le capitalisme..., (bien qu'il y ai de nombreuses photos et documentaires)
Les dialogues qui peuvent surprendre, très « européens », j'aurai préféré genre comme dans le film « Danse avec les loups » mais peut être que les Indiens parlaient ainsi... ? (je vous rassure, l'humour est toujours de mise).
Cette BD mérite une reddition, au moins sur les 2 premiers points,,,
Bref, vous aurez compris que cette BD est INCONTOUNABLE pour l'Histoire des États-Unis (et du colonialisme), tout comme Une histoire populaire de l'empire américain
On comprend mieux les derniers résultats politiques des États-Unis.