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ne cité-banlieue lyonnaise, années 2010 : bandes de jeunes, trafics divers, policiers sur les dents, une certaine routine faite de peur et d’agression s’est installée. De son côté, Cengiz fait partie de ceux qui s’en sortent. Fraîchement diplômé en droit, il aime s’impliquer, jouer de son charisme et utiliser ses connaissances pour tenter de calmer les esprits. Fils d’immigrés turcs, il est aussi le frère de Sayar, un caïd actuellement incarcéré à Istanbul. Responsabilités familiales, projets personnels et politiques, il va devoir se démener afin d’arriver à ses fins sans trop de casse.
Thriller sur fond de réalité sociale, Jeu d’ombres devrait rappeler de bons souvenirs aux amateurs du Pouvoir des Innocents ou du Sourire du Clown. Même si le scénario de Loulou Dedola se veut plus ancré dans le monde actuel, il partage de nombreux points communs avec les sagas signées par Luc Brunshwing. Des protagonistes forts avec leur part d’ombre, une ville et ses habitants au bord de la rupture et une certaine volonté de montrer les banlieues telles qu'elles sont, sans fard mais sans catastrophisme non plus. Le tout est écrit au cordeau avec un rythme et une énergie de tous les instants. Pour une première œuvre, Dedola en impose, tant son récit et son découpage se révèlent aboutis et maîtrisés.
Le constat est similaire pour les dessins. L’élégante approche à l’aquarelle de Merwan impressionne également. De plus, malgré la densité de la narration (quatre et le plus souvent cinq bandes), il trouve toujours le cadrage qui fait la différence. Résultat : la lisibilité est exemplaire. Autre point fort, la galerie de personnages, chacun d’entre eux est méticuleusement détaillé et, malgré la richesse de la distribution, parfaitement reconnaissable du premier coup d’œil.
En phase avec son époque, impeccablement documenté et raconté, Jeu d’ombres s’avère passionnant et haletant à lire. Suite et fin dans le prochain tome.
Dans l'ensemble je suis plutôt déçu par cet album. L'histoire globale est intéressante et la fin nous donne envie de lire la suite. Mais par contre au niveau du texte et des dialogues c'est une horreur. Un mélange de pur français, de langage banlieusard et de mots typiquement Turc et non traduits sauf à la toute fin de l'album ( pourquoi ne pas l'avoir fait tout au long de l'album ? ) L’ensemble se lit donc très mal, au point de devoir lire et relire certaines planches pour déchiffrer et comprendre. Les dessins à l'aquarelle sont par moments très fouillis et très sombres ce qui oblige le lecteur a s’arrêter longuement sur certaines cases pour bien comprendre. Les couleurs elles aussi sont très sombres mais correspondent à l'ambiance très noire et pesante voulue par l'auteur. L'ensemble tient la route mais ne m'a pas du tout emballé à tel point que je ne sais pas si j’achèterai le second tome de ce diptyque...