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ans un futur proche, les hommes ont rendu la terre invivable. Ils s’entassent dans une station spatiale sous le contrôle de la multinationale Tianzhu, à laquelle est voué un véritable culte et qui profite de son omnipotence pour faire de l’achat de ses produits un mode de vie. Dans cet espace réduit se retrouvent un adepte de la consommation, un groupe de rebelles en herbe et des scientifiques dont le rêve est de créer un être humain. Un mélange qui promet d’être explosif.
Mathieu Bablet, auteur notamment d’Adrastée dont l’intégrale est au même moment dans les bacs, livre ici un récit magistral. Entre la construction millimétrée des personnages et le scénario remarquablement mené, tous les éléments sont là pour se plonger avec délectation dans l’univers qu'il a imaginé. Sans réinventer la science-fiction, Shangri-La mélange intelligemment les différents thèmes chers au genre : manipulation génétique, peur de l’autre, paradoxe temporel, etc. Réussissant à faire un mix qui n'allait pas de soi entre Battlestar Galactica et l’Armée des Douze Singes, Bablet démontre son talent à composer une histoire prenante, bourrée de références - de l’iPhone au Nyan Cat - qui rendent la lecture et la relecture riches. Par certains aspects, ce monde futuriste est finalement extrêmement semblable à la société actuelle, et la critique d'un mode de vie consumériste aussi omniprésent qu'addictif se révèle d'une véritable férocité.
Pour sublimer le scénario, le format de l’édition mais aussi le découpage magnifient le dessin. Les grandes cases retranscrivent agréablement l’immensité du cosmos et la solitude du héros perdu au milieu de la masse. À noter : le travail particulièrement réussi de colorisation, qui à elle seule suffirait à donner le ton et l’atmosphère du récit. Alternant différentes monochromies dans la station et couleurs quasi éblouissantes lors des sorties dans l’espace, le dessinateur parvient à la fois à embellir ses planches et conférer une ambiance prenante à l’ensemble. Le trait et l’encrage ne sont pas en reste et proposent des visages expressifs ainsi que des décors aussi vertigineux qu'élaborés, témoignant d'un rare souci du détail.
Avec Shangri-La, Mathieu Bablet signe un magnifique album, prenant de bout en bout et dont le traitement et les graphismes font preuve d’un talent et d’une maturité étonnante.
J'ai été happée par l'histoire de Shangri La (même si assez classique) avec ses personnages attachants, très humains (même les animoïdes), ses questionnements politiques, complots, secrets, révoltes. Il y a des rebondissements, des pauses scénaristiques remplacées par des visuels incroyables. J'aime beaucoup la couleur générale de la bd, ce qui englobe coloration mais aussi tonalité de l'ensemble. BD prenante et passionnante.
Il y a une tonne d'éléments géniaux dans cet album. L'univers qui est construit est intéressant, la critique sociale passe sans être trop enfantine et les intrigues sont intéressantes, mais elles sont trop nombreuses et s'embrouillent, même si l'auteur tente de créer des liens entre elles quand il n'y en a pas vraiment. Certaines scènes sont brutales et donnent l'effet de désespoir escompté.
Cependant, c'est la fin qui gâche tout. "La fin du monde" c'est une insulte après avoir passé 150 pages à nous présenter des personnages avec divers personnages qui ont chacun des motifs très différents. À quoi bon nous montrer que certains ont "réussi" si on efface le tout 2 pages après.
L'auteur a voulu terminer sur une note philosophique prétentieux et a tout balancé son histoire pour du vague frou-frou spatial.
L'histoire se tenait très bien comme elle était sans essayer de rendre la chose plus grande que nature qu'elle n'est réellement.
Fascinant!
Plusieurs cases seraient transformables en affiche meublant des murs entiers. Des affiches à la beauté et à l'esthétique hors-norme. Ces images forment un récit graphique éclatant et lumineux qui hypnotise et charme le regard du lecteur.
L'ensemble baigne dans un scénario assemblant des thèmes incontournables de la sci-fi sans jamais souffrir de la redite. Des effluves de passage classique d'œuvres majeurs traînent au détour des pages pour notre plus grand bonheur.
Ce pavé est aussi un recueil philosophique qui pose les problèmes du racisme, du contrôle des masses et de la surconsommation avec un sens aigu de la dérision. Comme si cela ne nous concernait pas... nous... ici, aujourd'hui.
Voilà une œuvre majeure qui figurera dans les premiers rangs de ma prochaine liste des meilleurs BD de tous les temps.
Un album intéressant par son propos er son scénario, mais pour lequel le dessin est vraiment trop inégal. Les décors sont réussis, mais la mise en lumière est supplantée par une colorisation tendant au monochrome et finalement ennuyeuse. Mais surtout, les personnages sont totalement ratés sur le plan pictural. Il est très difficile de les distinguer les uns des autres et leur expressivité est quasi inexistante.
Un album avec un bon scénario qui fourmille d'idées : écologie, mercantilisme, politique, sciences...
Les couleurs dans l'espace sont somptueuses et les décors spatiaux sont réussis. Mais que les visages humains dessinés sont laids ! On peine à reconnaitre les personnages. L'auteur s'en tire beaucoup mieux pour dessiner des têtes d'animaux et devrait plutôt faire une série animalière pour le dessin... Cela gâche un peu la lecture, mais c'est un album copieux qui mérite d'être lu.
Les avis sont assez partagés sur cet album (malgré tout, au moment de mon commentaire, l'album est noté 4 étoiles sur 5, sur une base de 156 votes, ce qui est une sacrée note) !
Je comprends que certains puissent être déçus à la lecture : la critique de l'auteur sur notre société actuelle peut ne pas plaire, ça fait un peu rabachage des mêmes critiques que l'on a l'habitude d'avoir. Néanmoins, la façon dont il traite certains sujets (je pense notamment au racisme, à la publicité très sexualisée, etc.) est bien amenée (j'ai bien aimé l'idée des animoïdes)
L'histoire est top ! Vraiment. C'est de la science-fiction "réaliste", dans le sens où quasiment tout ce qui est présent dans l'album pourrait finalement arriver dans des décennies
Le dessin : pour les décors, c'est vraiment sublime. Les paysages sont beaux, les stations/vaisseaux spatiaux sont beaux, les planètes sont belles, les couleurs sont incroyables... vraiment, là c'est un sans faute
Pour les personnages par contre... c'est un style particulier ! Mais plus j'avançais dans l'album et moins ça me dérangeait
C'est le style de Bablet, il faut respecter ça !
Je recommande vraiment cet album. J'ai passé un très bon moment de lecture personnellement et j'ai hâte de me procurer Sillicium & Carbone, du même auteur
Album très décevant, pour lequel j'ai vraiment du mal à comprendre les nombreuses critiques positives.
Outre les nombreuses incohérences du scenario et ficelles un peu faciles au bénéfice d'une trame cousue de fil blanc, la critique sociétale de l'auteur est franchement au ras des pâquerettes.
J'ai eu l'impression de retrouver les réflexions "fin de soirée" de mes années lycéennes... Pourquoi pas, mais on est très loin du chef d'œuvre, et il y a tellement d'autres œuvres SF plus pertinentes (et c'est un non fan de SF qui parle) que je considère malheureusement cet album sans intérêt.
S'agissant du dessin : certains paysages sont splendides, mais l'ensemble est gâché par les personnages et en particulier leurs visages.
Vouloir traiter du consumérisme avec beaucoup d'insistance, du racisme, de l'exploitation des peuples et des dérives éthiques de la science avec un petit paradoxe temporelle en plus... et bien ca fait juste trop.
Trop ambitieux, trop manichéen mais très joli (sauf les visages)
Je me demande ce qui s'est passé avec cet auteur. Je l'ai découvert avec La Belle Mort que je n'avais pas trop apprécié mais dont j'avais pourtant repéré certaines influences qui me parlaient. Puis, il y a eu Adrastée qui était également assez intéressant par cet univers visuel mais qui souffrait d'un scénario un peu vide. Mais là, c'est tout bonnement extraordinaire. Que d'évolution en si peu de temps. Est-ce que c'est bien le même auteur ? Il semblerait et nous avons là l'un des meilleurs titres de science-fiction de ces dernières années. Bref, il a réussi une belle prouesse.
Je n'ai rien à redire de ce scénario très élaboré avec un beau message véhiculé. L'univers décrit est tout bonnement magnifique. Les questions qui sont posées ainsi que les thématiques sur l'avenir de l'humanité sont passionnantes et traitées de manière fort intelligente. On apprend des concepts assez subtils sur la nécessité du pouvoir et la soumission du peuple via une société de consommation.
Par contre, c'est un peu le graphisme qui pêche mais cela demeure très acceptable. Je n'aime pas réellement les traits géométriques de ces visages humains mais bon, ce n'est qu'une question de goût. Les décors sont quant à eux parfaitement réussis avec par exemple de beaux vaisseaux spatiaux. Des couleurs également splendides.
Un album hors-normes de 220 planches que j'ai grandement apprécié. C'est digne du film 2001, l'odyssée de l'espace. C'est une bd qui aurait grandement mérité d'être dans le prix des lecteurs 2016 mais bon.
Autant la couverture donne envie, autant l'intérieur fait fuir.
Le dessin est du niveau classe élémentaire, les couleurs sont horribles et l'histoire niaise à souhait.
A la limite un lendemain de cuite, pour finir de vider l'estomac.
J'ai pas adhéré. Je rejoins le commentaire de Blackfrag. Le parti pris est très cliché et moralisateur.
Mais ce qui m'a plus repoussé, c'est ce dessin et ces couleurs. Les personnages se ressemblent tous et après quelques pages, on est perdu. Quant aux couleurs, cela pique aux yeux. Cela fait aussi mal qu'un logo jaune sur un fond blanc. Pour ma santé occulaire, j'ai stoppé la lecture après une trentaine de pages… Donc je n'ai pas d'avis très légitime sur le scénario de cette brique 'qui ne restera pas dans ma bibliothèque)
Les avis sont partagés. Je comprends. J'ai été divinement séduit par la finesse du trait et la subtilité du scénar. C'est très bon, ça surprend et surtout ce n'est pas à rallonge ! Cela mérite donc une bonne note.
J'adhère à la critique de Blackfrag, il m'a fallu une bonne dose d'abnégation objective pour arriver au bout de cette lecture pénible qui enfonce toutes les portes ouvertes sur le cosmos.
Œuvre ambitieuse qui est une allégorie de notre société actuelle, donc qui donne à réfléchir, surtout que même la révolte mène à une impasse. Ce qui donne une fin ambiguë.
Le dessin est à l’image du scénario, ambitieux et très travaillé, pas vraiment mon style.
À decouvrir donc.
Premier constat: Ankama fait partie de ces « petits » éditeurs qui mettent les moyens pour offrir des formats spécifiques voir d’exception à ses auteurs. Comme Akileos sur des bouquins comme le Roy des Ribauds ou Brane zéro, ici Bablet semble avoir eu « open-bar » niveau format et pagination. On a donc un énorme one-shot doté d’une très belle couverture qui fait son effet ainsi qu’une tranche toilée. Très propre.
Shangri-là est une dystopie. Dans le futur l’humanité s’est réfugiée sur une station orbitale où toute la vie est uniformisée et régentée par une multinationale furieusement inspirée d’une célèbre marque à la pomme et l’impératif de posséder le dernier modèle de terminal. Jamais la critique de l’Iphone n’a été aussi féroce… Pendant que le personnage principal enquête sur les agissements de scientifiques, une révolte gronde dans cet univers aseptisé, trop parfait.
Soyons clair, ce qui marque à la (longue) lecture de cet album c’est la radicalité du propos, résolument politique. On est ici en plein dans l’héritage de la SF de contestation qui a fleuri aux USA dans les années 60. Les habitués des lectures SF pourront sentir le classicisme mais les fondamentaux sont là et surtout, c’est honnête, impliqué, un véritable projet porté par l’auteur qui a effectué un très gros boulot pour structurer son univers. La construction du scénario est ainsi ambitieuse avec des aller-retours temporels qui brouillent la linéarité mais se retrouvent justifiés par la chute. Attention, comme souvent en dystopie, c’est sombre, froid, nihiliste. Même Bajram dont l’Universal War est l’icône d’une SF pessimiste passerait presque pour un béat… On sent le coup de gueule et même lorsque l’on a du recule par rapport à la société de consommation, la lecture de la BD est une épreuve. Mais le propos le nécessite et je dirais que Shangri-la rejoint sur ce plan les quelques œuvres (tout média confondu) qui parviennent à allier l’artistique/ludique et l’ambition intellectuelle.
Sur le plan graphique, Bablet a de la place et l’utilise. Le format de l’album (outre la pagination) est très grand et permet de magnifiques tableaux industriels aux perspectives démentielles (et minutieuses), des plans spatiaux très larges qui font ressentir le silence et l’hostilité ou encore des scènes contemplatives sur des planètes sauvages. Le trait de Mathieu Bablet n’est vraiment pas le style que je préfère en BD mais force est de reconnaître que sa technique et sa précision sont de qualité. Visiblement les visages de cet album ont dérangé un certain nombre de chroniqueurs, dont moi. Ce serait l’élément négatif de l’album (à relativiser puisque nous touchons ici au style de l’auteur, dont un ressenti forcément subjectif du lecteur) au sein d’une multitude de qualités. Shangri-la est une aventure qui se mérite, une sorte de fresque cinématographique de 4h au bout de laquelle l’on sort épuisé mais heureux. Seule la bonne SF permet cela et Shangri-la peut s’enorgueillir d’être de l’excellente SF à ranger dans vos étagères aux côtés de UW1 ou de la Guerre Eternelle… avant de vous reprendre un petit Valérian pour souffler un coup !
Lire sur le blog:
https://etagereimaginaire.wordpress.com/2017/10/05/shangri-la/
Perso je ne serais pas aussi fine bouche, cette recette a le mérite d' être originale et elle me laisse un excellent souvenir.
Le graphisme est top, je ne connaissais pas Bablet mais son coup de crayon, est une tuerie . Les couleurs sont déroutantes mais la aussi c'est réussi. Le seul petit point négatif reste la fluidité qui n'est pas toujours au rendez vous, certaine planches sont tordues et elles accrochent un peu la lecture
Pour finir le prix car cela devient très important : c'est royal : un pavés de plus de 200 planches avec une reluire tissu et un papier sympa plein de jolies couleurs pour moins de 20 euros ça force le respect.
Merci donc Mr Bablet et Ankara...!!
Première observation incontestable : cet album est le fruit d'un énorme travail tant de recherche que de création. Mais il y a, selon moi, du POUR et du CONTRE.
Commençons par le POUR : cet album dénonce la société de manière générale et à la fois ce qu'elle fût, ce qu'elle est et ce qu'elle pourrait devenir. On y trouve aussi tout, ou presque tout, ce qui constitue l'être humain. L'histoire est parfois dense, parfois confuse mais la trame générale est parfaitement compréhensible. On trouve aussi de magnifiques illustrations, des images travaillées, une lumière traitée avec magie et un travail de colorisation qui participe à la narration. C'est en ça que l'album est indéniablement bon.
On va poursuivre par le CONTRE : l'auteur a mit des tonnes de détails tant graphiques que scénaristiques et dans les dialogues aussi. Et c'est lourd ! Tout ça nous ramène à ce que nous vivons aujourd'hui. Non seulement dans le monde mais en France avec le consumérisme, la concentration des pouvoirs, ceux qui souhaitent devenir calife à la place du calife, etc. En général, je lis des BD pour échapper à tout ça. Ici, on le prend en pleine face.
Autre reproche, on a un pavé de 220 pages... sans aucune reprise de souffle car il n'y a pas de chapitres. C'est dommage car l'histoire se découpe très nettement en plusieurs parties. Une série de trois ou quatre albums aurait été parfaite. Et ça aurait laissé du temps à Mathieu Bablet... du temps pour dessiner de vrais visages à ses personnages !!!
En conclusion, cet album est de ceux qui laissent une trace après les avoir lu et qui fait réagir. Preuve d'une certaine qualité. Est-ce un album à relire ? Probablement pas, mais à lire, assurément !
Bonne lecture.
C'est effectivement bien sympa, les décors, perspectives et l'ambiance couleur est au top.
Apres faut vraiment que Mathieu Bablet travail sur la différenciation au niveau des visages ... cela demande une concentration excessive pour savoir qui est qui et nuit au plaisir de lecture !
Au niveau scénario ce n'est pas novateur pour les lecteurs de SF mais suffisamment original dans la narration et la construction.
Un bon moment de lecture pour ce pavé de 226p.
Ode anti société de consommation,
Cet univers futuriste met le doigt où ça fait mal... sur les maux de notre monde moderne : consommation à outrance, exploitation humaine, formatage intellectuel, contrôle de la société par la propagande des médias et par une police transformée en milice privée, racisme et exclusion des minorités et pollution/destruction terrestre.
Le scénario est intéressant. L'oeuvre est originale.
J'ai vraiment eu du mal avec ce pavé ... tout d'abord j'ai cru perdre la vue tellement mes yeux ne supportait pas ces pages entières passées au rouleau de jaune ou de bleus ... ( courage on trouve un peu de vert après les centaines premières pages ... Concernant le dessin au temps j'ai apprécié les détails apportés dans chaque cases et ce beau rendu de notre planète bleue ( bien en deçà du reste...) mais alors les visages ?!? les yeux en diagonales et les nez en forme de majeur tendu c'est trop pour moi . Coté scénario , on tombe vite dans tout les clichés d'une propagande existentialiste/ anarcho- libertaire .. tout les sujets sur le mauvais de notre société y passe : les multinationales, l oppression de l'homme par l'homme, la défense des animaux, le ridiculisme de l'esclavage des homme par sa consommation absurde et son obéissance au nouvelles technologies... bon pourquoi , j’acquiesce moi même le fond des messages mais pour moi j'avais l'impression de relire un vieux livre de Kropotkine ou de refaire le monde avec des amis accoudé au comptoir ... un livre qui colporte un message , pourquoi pas mais juste pour la forme ça ne sert pas le scénario qui n'a rien d'original pour ma part . Dommage j'attendais bien mieux !
Des couleurs et des dessins magnifiques (panoramas, structures spatiales ..), par contre je serais moins élogieux que d'autres sur l'ensemble de l'album. Le dessin des personnages est spécial, les visages sont particulièrement laids, j'ai eu du mal à passer dessus. Il est aussi difficile de différencier les personnage sur les plans larges, ça se retrouve notamment lors des émeutes.
J'ai trouvé aussi qu'il ressortait un pessimisme terrible de ce livre, aucun personnage positif, une descente aux enfers jusqu'à l'anéantissement... bref difficile de le conseiller.
Un dessin très curieux (notamment sur les visages parfois difficilement différenciables - les décors sont quant à eux impressionnants), et une histoire somme toute assez classique au milieu, entourée de 2 histoires courtes plutôt nébuleuses.
Difficile dans ces conditions de comprendre que cette BD se trouve en compétition pour le prix du public au festival d'Angoulême 2017.
De la science-fiction "rafraichissante" pour le genre et "angoissante" pour un monde, paradoxalement très éloignée du notre par la technologie mise en place, mais tellement proche par bien d'autres aspects.
La grosse première partie de l'album est parfaitement maitrisée et réussit. Cette "société spatiale" et cette station orbitale gérée par une multinationale omniprésente et omnipotente est parfaitement présentée et décortiquée. Cette déchéance tragique, à laquelle pourrait bien nous conduire nos excès si l'on n'y prend pas garde, renvoi un peu au "SOS Bonheur" de Van-Hamme et Griffo qui nous dépeignaient, à leur façon, un avenir bien plus proche mais pas franchement plus glorieux.
Il pourrait être également légitime de comparer ce one-shot à la série "Universal War One" de Bajram pour ses technologies avancées et sa galaxie inhospitalière, où l'homme avait dut se résoudre à délaisser la Terre faute d'avoir pu/su la préserver.
J'ai moins accroché sur la seconde moitié de l'album où je trouve la chute bien trop précipitée.
Les dessins sont superbes quant il s'agit de décrire l'univers, l'espace ou la technologie de ce nouveau monde, mais sont beaucoup moins réussis pour les personnages, notamment au niveau des faciès, ce qui contribue à diminuer le charisme des protagonistes et pas mal d'empathie à leur égard.
Très bon album malgré tout, qui peut difficilement laisser insensible !
Oui mais non.
Difficile de rester insensible à la lecture de cet album...
Beaucoup de points positifs avec une couverture magnifique‚ un choix des couleurs pertinent‚ des décors dans l'espace somptueux et un scénario ambitieux (trop?).
Mais également trop de points à améliorer avec des personnages pour le moins sans aucun charisme‚ aux visages en biais quasi identiques et aux proportions grotesques ( dsl d'être aussi dur mais un dessinateur pro doit assurer un minimum quand même)‚ des longueurs scénaristiques manifestes‚ une narration sur le consumérisme juste au départ mais agaçante car trop répétitive.
Au final‚ un bilan vraiment mitigé car l‘"emballage" ne fait pas tout.
Dommage‚ le postulat de départ est vraiment interéssant mais le sujet aurait gagné a être traité avec plus de simplicité...et de soin pour les personnages. 6/10
Difficile d’imaginer qu’une telle œuvre puisse n’avoir qu’un seul auteur !
Respects donc à Mathieu Bablet pour ce colossal et magnifique travail…
Visuellement, c’est vraiment costaud. Des décors et perspectives d’une extraordinaire précision, des couleurs sombres et ternes, mais idéales pour décrire cet univers quasi carcéral et aliénant.
Les plans de l’espace, intensément noir, vide, silencieux et glacial sont parfaits.
Le scenario, inégal, comporte autant de maladresses que de fulgurances... mais malgré quelques ellipses et des ruptures de rythme, le récit offre une belle complexité tout en gardant une trame relativement simple, efficace et cohérente.
Deux légers bémols : La psychologie des personnages aurait pu être plus approfondie ; ils manquent un peu de consistance et ne suscitent guère d’empathie…
Puis la critique assez insistante de la société de consommation. Il y avait de l’idée mais ce matraquage a fini par m’irriter…
Au final « Shangri-La » reste une histoire fascinante de bout en bout, radicale et implacable, doublée d’un faisceau de réflexions sociétales et politiques.
Un très bel objet qui plus est, au rapport qualité/prix imbattable.
En cas de doute, à acheter sans hésiter !
Graphiquement c'est très beau, la séquence d'ouverture est sublime, les passages dans l'espace également, les décors souvent grandioses et travaillés. Certes les personnages sont parfois peu détaillés (Mathieu Bablet confesse lui-même avoir encore à progresser de ce côté). Mais, étant plus client des styles visuels marqués et différents que du style réaliste, ça ne m'a pas dérangé, et ça ne gêne franchement en rien la compréhension du récit.
Niveau histoire, c'est de la bonne SF, riche (trop riche ?), énormément de thématiques sont abordés, au risque d'un léger manque de vraisemblance du scénario parfois. Et j'ajoute que la critique du consumérisme à outrance m'a semblé manqué un peu de finesse. Mais l'équilibre est préservé malgré tout, et le tout se tient plutôt bien. Au final une bien belle BD.
Travail graphique remarquable et félicitations à l'auteur pour cette réalisation impressionnante.
Par contre le scénario n'est pas suffisamment précis et génère des incompréhensions et des longueurs. L'idée de base est très bonne mais n'a pas été exploitée comme elle aurait pu l'être.
J'ai eu du mal à terminer l'album mais je ne regrette pas toutefois de l'avoir acheté pour le travail graphique de Mathieu Bablet
Beau style graphique personnel, couleurs magnifiques, scénario très bon.
Auteur complet.
Bel objet.
Bref, le retour du roman fleuve de qualité dans la bande dessinée!
Bel album, à découvrir..
Dans les points positifs:
- œuvre ambitieuse
- dessins fouillés, pour les décors, et majestueux, pour le cosmos
- histoire riche, de nombreux thèmes abordés avec force
- sincérité du propos,
Points négatifs:
- personnages difficiles à discerner: l'auteur est plus à l'aise pour dessiner les grands espaces ou des décors intérieurs que pour faire des portraits, au point que cela gêne par instants la compréhension de l'histoire
- couleurs parfois réussies (espace), parfois moins (intérieurs)
- relative naïveté du propos (pas mal de lieux communs quand même...), avec des images parfois un peu lourdes (on a bien compris que l'auteur n'achètera pas le prochain IPhone 7!)
Mais encore une fois: au final, c'est un sacré bouquin, hautement recommandable.
Le travail de Mathieu Bablet est exceptionnel, des centaines et des centaines de détails, les planches sont foisonnantes, c'est beau, l'introduction est sublime (chef d’œuvre a elle toute seule), l'histoire tient bien la route sauf la fin mais je crois qu'il faut que je la relise encore une fois. Pour le rapport qualité-prix, je confirme, c'est un BD à acheter pas de souci pour ça, c'est un régal. Les couleurs sont superbes. Aucune déception pour cette belle présentation. On retrouvera un beau dos toilé bleu roi (presque), du papier d'une grande qualité. Elle est très réussie.
Toutefois pour les mauvais côtés, les couleurs font très souvent l'objet d'une seule alternance entre la palette des jaunes et la palette des bleus. Il est facile de reconnaître Nova et Aïcha mais les personnages ont souvent les mêmes visages, c'est dommage, à la fin j'ai eu du mal à situer les personnage dans la trame. Pour les pieds de tous, ça doit être dur a dessiner ou volontairement simplifié. A un moment donné, j'en avais assez de la voir l'intérieur de la station car il y a souvent les mêmes objets dessinés. L'existence d'un groupe révolutionnaire et l'omniprésence de la société au pouvoir c'est une très bonne idée mais pas beaucoup de signe de son omnipotence malgré les émeutes très insuffisantes en matière de succès, trop de chaos, pas même subjectivement. Pendant les émeutes un viol isolé, c'est un peu faible. Toute la séquence et la zone de l'histoire relative aux animoïdes est la plus significative de l'album mais je l'ai ressentie comme une simple parenthèse agrémentant l’œuvre, de manière très réussie toutefois, mettant en lumière les petites mains et de la main d’œuvre pas cher, l'image du chien, il n'a pas mieux et c'est violent. Je n'ai pas ressenti de critique de la modernité sauf si on associe le pouvoir en place à la technologie en place, d'où ma question : est-ce orienté contre la marque à la pomme avec l'analogie d'un symbole triangulaire ?
Je n'ai pas été complètement emballé cette BD et j'en lis beaucoup. Mais je dis quand même bravo pour ce remarquable travail.
Je connaissais déjà Mathieu Bablet avec La belle mort, qui m'avais beaucoup séduit. Je me suis donc laissé tenter par cet ouvrage qui est pour moi LE meilleur one-shot de l'année 2016. L'histoire est tellement prenante que je n'ai pas décrocher un seul instant jusqu'à la fin ( malgré les 220 pages ). L'auteur traite ouvertement, et de façon sincère plusieurs sujet très profond tel que l'esclavage, la différence, l'addiction aux technologies, le pouvoir... de telle façon qu'on ne ressort pas indifférent de la lecture de ce récit. L'auteur nous pousse à nous poser des questions, à nous remettre en cause... Les dessins, les décors et les couleurs sont sublimes et très travaillés. Jamais je n'ai lu une BD aussi minutieusement détaillée. C'est un régal pour les yeux. J'ai passé autant de temps à lire l'histoire qu'à contempler les dessins. Un chef d'oeuvre tout simplement..
J'ai mis pas mal de temps à lire ce pavé.
C'est vrai que les visages se ressemblent un peu dans cette bande dessinée, mais je me suis beaucoup attardé sur la beauté des planches surtout celles qui se déroulent dans l'espace (les couleurs sont superbes !).
Le chapitre introductif est remarquable et nous donne une autre vision de cette aventure; une fois l'ouvrage lu.
Le scénario offre de multiples rebondissements, certes avec parfois certaines redondances, notamment sur le lancement à peine voilé d'un iphone qui ressemble étrangement au battage médiatique que l'on connait actuellement.
Il faut souligner la qualité de l'édition qui, à presque 20 € malgré plus de 200 pages, est tout à fait remarquable. Un rapport qualité prix qui devrait faire réfléchir d'autres éditeurs.
Merci à mon libraire et à Mr Degryse , bien connu du forum, de m'avoir fait découvrir cette œuvre de SF, qui n'est pas trop habituellement, mon domaine de prédilection.
En tout cas , une très belle lecture pour cette rentrée.
Et je n'hésiterai pas à me replonger dans la lecture de cet ouvrage.
Bref, à lire et à relire