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n bâtiment étrange qui ressemble à leur cité dortoir... Des drôles de bêtes qui dévorent les décors... une forêt à perte de vue... et rien d'autre. Personne, pas âme qui vive alors que chaque pièce a l'air habitée. Voilà l'environnement dans lequel Reika et Yôko se réveillent. Pourquoi sont-elles là ? Depuis quand ? Comment ont-elles atterri ici et comment retourner chez elles ? Les deux colocataires, étudiantes et «chasseuses de bug dans les jeux vidéos», vont essayer de trouver les réponses à ces questions.
Présenté comme un récit hybride, Dédale, est clairement étonnant. Mêlant l'univers geek, le genre survival et les énigmes, ce seinen trouve sa conclusion en deux albums. Denses mais très fluides, chacun d'entre eux contient une douzaine de chapitres très dynamiques. De plus, chaque opus possède ses enjeux, son ambiance et son ton. Quand le premier est axé sur la découverte du monde et la fraîcheur de Reika, le second se fait plus sombre en dévoilant les fêlures et un peu de la vie de son amie. Pour tenir la distance avec très peu de personnages, l'auteur développe leurs psychologies avec brio et s'en sert régulièrement pour faire rebondir son intrigue ou varier le rythme de son histoire. Ainsi, il utilise le côté protecteur et cartésien de Yôko pour éviter de perdre ses lecteurs face à la multitude d'hypothèses que sa partenaire envisage et expose au fur et à mesure de leur progression. De la même manière, il use du côté décalé, asocial et rêveur de cette dernière et de son évolution dans ce monde pour faire de la difficulté de trouver sa place dans une société, un des thèmes de son propos. En dosant savamment chacun des ingrédients - survie, questionnement personnel, science-fiction, réflexion - qui composent sa trame, il bâtit ainsi une œuvre surprenante, drôle et pas simplement ludique.
Avec un dessin sans fausse note et même par moment très abouti, cette série se place dans le haut du panier des standards. Le découpage réserve quelques bonnes idées mais ne verse pas dans l'excès et ne polluera pas la lecture, bien au contraire. L'abus d'onomatopées est lui aussi contrôlé : limité à sa portion congrue et toujours à propos. Une prestation visuelle qui sert la narration sans néanmoins être trop lisse.
Takamichi, dont c'est ici la première œuvre publiée dans nos contrées, signe un diptyque déroutant mais qui constitue une véritable réussite. Original dans son sujet, sa narration maîtrisée, son sens de la mise en page et sa sobriété graphique, ce diptyque donne envie de voir ce qu'il proposera dans l'avenir.
Dédale commence directement dans un labyrinthe d’un genre un peu particulier. On navigue de pièce en pièce dans un décor qui ne termine jamais. On entre directement au cœur de l’action mais au détriment du fil de l’intrigue.
Nous avons également une belle héroïne mais un peu naïve accompagnée d’un personnage un peu plus grossier à savoir sa colocataire qui ressemble à un garçon épais. A noter que je n’ai rien contre les personnes obèses mais elles pourraient faire sans doute plus attention à manger équilibré. Pour revenir à ce manga, c’est un personnage faire-valoir qui donne un peu d’humour et de légèreté. A vrai dire, elles sont attachantes toutes les deux chacune à leurs manières.
J’avoue aisément avoir bien aimé cette lecture très inventive et au récit maîtrisé de bout en bout. Elle pose des questions sur ce mystère. On sait que ces deux héroïnes travaillent pour une société de gamers qui repèrent les bugs. On peut penser qu’elles ont été projetées dans un jeu vidéo d’un nouveau genre où on risque sa vie face à des pacmans géants dévoreurs.
Oui, je ne l’avais pas précisé mais il faut avoir quand même une certaine ouverture d’esprit. Une lecture qui plaire aux geeks sans aucun doute. Moi, j’ai bien aimé une certaine originalité et on ne s’ennuie pas bien au contraire. A noter qu’il n’y a que deux tomes et c’est presque dommage. Bref, un bon survival !