A
h les joies des vacances en famille : la mer, le soleil, la plage, les copains… Pour Sarah, en revanche, le début de la période estivale ressemble à un vrai cauchemar. Son père l’a une fois de plus reléguée au second plan et l’a laissée aux bons soins de sa mère, de son nouveau compagnon et de son fils. Jusque-là, rien de catastrophique, si ce n’est la destination de leur séjour : une vieille maison à retaper, qui ressemble plus à un cabanon, perdue en pleine forêt où même le réseau, élément ô combien indispensable, a du mal à se frayer un chemin. Et ce n’est pas tout… À peine arrivée, la joyeuse famille recomposée doit faire face à un animal monstrueux, proche du minotaure, parti à la recherche d’un jeune roi. Seule bonne nouvelle, Sarah saura quoi raconter à ses copines, si elle en sort vivante.
Les auteurs avaient-ils un train à prendre au moment de réaliser le premier tome de La Famille Fantastique ? C’est la question qu’il est légitime de se poser tant le récit proposé par Lylian part sur les chapeaux de roue, et ce dès la première planche. Et dire que le rythme ne faiblit jusqu’à la dernière page est un doux euphémisme. Mélanger une histoire contemporaine avec des contes et légendes issus d’un univers d’héroïc fantasy est plutôt une idée intéressante. Néanmoins, mener deux histoires parallèles avec des personnages à foison et un monde imaginaire aurait nécessité sans doute un tome supplémentaire, la pagination étant déjà conséquente.
Certes, cette nouvelle série a trouvé sa place dans la collection Tchô ! des éditions Glénat et s’adresse avant tout à un jeune public avide d’action et de dynamisme. Néanmoins, le background des personnages, à peine esquissé dans les pages de gardes qui se révèlent pour une fois bien utiles, aurait pu être un peu plus étoffé. L’aventure, bien que classique, se révèle ensuite plaisante à lire et à découvrir, en jouant notamment avec le lecteur aux fausses pistes, bien que le nom du prince aurait pu mettre rapidement sur la bonne voie.
Dessin plaisant, grands yeux mettant en valeur l’expressivité des visages, scènes d’actions parfois un peu confuses, Paul Drouin réalise un travail très correct, rehaussé par les couleurs de Lorien. Un deuxième tome, qui serait idéalement moins dense mais tout aussi intéressant – ah que le lecteur est difficile – est déjà en cours de préparation.
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