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pirou et Fantasio ont l’étrange et désagréable sensation qu’on leur a volé des souvenirs, particulièrement ceux qui ont trait au Marsupilami. Rapidement convaincus qu’il y a du Zorglub, du Zantafio et de la zorglonde là-dessous, les deux amis, rongés par le remords d’avoir abandonné leur compagnon, explorent la jungle palombienne. Mais le Marsupilami ne voit pas forcément d’un bon œil ces retrouvailles. L’abandon et les années ont nourri une rancœur et une colère qui risquent de faire des dégâts.
Pour leur cinquième contribution à la série, Fabien Vehlman (scénario) et Yoann (dessin) réalisent une fort belle aventure, équilibrée entre l’univers traditionnel (créé et développé par Franquin) et des influences contemporaines. Le Marsupilami revient, ce qui constitue une véritable bonne idée. Il avait disparu brutalement après Le faiseur d’or, signé Fournier, en 1969. Dépositaire de l’humour de la saga et garant d’une certaine forme d’énergie, le petit animal jaune fait ici un retour légitime et attendrissant.
L’héritage de Franquin est omniprésent. L’intrigue reprend les grands éléments identitaires, avec la Palombie, Zantafio et la base abandonnée de Zorglub. Interviennent également, au détour des pages, Prunelle, Lebrac et De Mesmaeker, qui projette toujours de signer des contrats avec les Editions Dupuis. Même la bouille de Gaston se laisse voir dans le coin d’un écran d’ordinateur portable.
La Colère du Marsupilami n’est, cependant, en rien un album passéiste et nostalgique. Les auteurs ont intégré des éléments de la culture populaire récente : XIII, Largo Winch, Avatar ou Jurassic Park. Les clins d’œil se multiplient. Fantasio patauge dans une addiction au travail et aux nouvelles technologies de communication, obsédé par les mails dont il ne peut prendre connaissance.
Tous ces ingrédients s’organisent harmonieusement en un récit fluide, sans temps mort, qui alterne rebondissements et traits d’humour, comme les interventions ronchonnes de Spip ou les maladresses de Fantasio. La séquence finale, lors de laquelle le Marsupilami vient à bout de toute une faune devenue hostile, est un modèle de dynamisme et d’efficacité.
Cette cinquante-cinquième aventure trouve un beau point d’équilibre entre respect de la tradition et ancrage dans le 21è siècle. L’un n’a pas à exclure l’autre, même si cela relève parfois de l'exercice de style. En 2013, Spirou a fêté ses 75 ans. Avec des albums de cette trempe, il ne fait pas de doute qu’il fera un joli centenaire.
Dernier opus de la série Spirou et Fantasio, cette colère du marsupilami est un album réussi qui fournit (enfin !) une explication littéraire sur sa disparition de la série de la créature imaginée par Franquin. D'ailleurs tout l'univers de Franquin se retrouve dans cette aventure qui devrait ravir les fans de la série.
N'en déplaise aux grincheux qui ont perdu leur âme d'enfant, le tandem Vehlmann / Yoann livre un bon album et leur travail depuis leur reprise de la série avec l'album 51, redonne des belles couleurs au titre phare du journal de Spirou. Morvan et Munuera avaient trop dénaturé l'univers du Groom préféré des lecteurs de Bd en le transformant un peu trop en aventures de science fiction. Spirou n'est pas Navis même si j'apprécie Sillage de Morvan et Buchet.
J'aime beaucoup la plupart des hors-séries qui semblent désormais être la norme des aventures de Spirou mais j'attends la suite de la série, car Vehlmann et Yoan nous ont promis un cauchemar nazi qui se fait attendre !
On y retrouve Zantafio qui rêve toujours de devenir un riche et puissant de ce monde. Et il y a Spip, que je trouve beaucoup plus présent et amusant avec ses commentaires sarcastiques que dans les albums précédents. Et quel plaisir de retrouver notre cher ami, le Marsupilami. Oui il a sa propre série, mais j'ai toujours préféré lorsqu'il faisait équipe avec nos deux aventuriers.
Pour les dessins, ceux-ci également semblaient plus ressembler a ce que Franquin faisait a son apogée, selon mon humble opinion. Est-ce parce que le marsupulami était présent que ça me donnait cette impression ? Peut-être, mais ça ne m'empêche pas de les avoir trouvés magnifiques. Et que dire de la couverture ? Celle-ci est splendide !
Au final, c'est un album qui m'a fait du bien et que j'ai dévoré.
9/10
PS. Avec la pause de la série principale de Spirou, soit celle-ci, j'espère que les Éditions Dupuis vont revenir sur leur décision et poursuivre sur la même veine que ce dernier tome car je serais très déçu que cet album en soit le dernier.
Album sans intérêt. Aucune originalité, fade, même pas drôle.
Ce n'est pas en se contentant de reprendre ce qui existe dans les précédents albums que l'on fait un bon album. Seul Franquin peut faire du Franquin. Maintenant, il faut tourner la page, apporter quelque chose de neuf, sinon seuls les nostalgiques apprécieront.
Ce tome 55 est le symbole même du cahier des charges de la série depuis la dernière reprise :
- choix d'un sujet politico-financier-social-environnemental à la mode et traité de manière consensuelle
- de l'action non-stop
- de l'humour (en l’occurrence ce qui manque le plus)
- du fan service (des expériences scientifiques, clins d’œils à répétitions aux précédentes aventures, réutilisations de personnages / objets à succès à défaut de créer les siens,...)
En terme d'humour Yoann multiplient les grimaces et autres singeries, faisant des personnages des clowns décérébrés sous acides.
Quant à Velhman il multiplie les scènes d'engueulades. Spirou donne réellement l'impression qu'il en a marre de l'aventure et qu'on l'emm … avec tous ces problèmes (peut être le reflet de la souffrance de l'auteur à faire cette série).
Ainsi se retrouve – t – on avec des personnages antipathiques et/ou ridicules.
Concernant le fan service, on atteint le summum avec ce tome et le retour du Marsupilami.
En ce qui me concerne, j'ai du respect pour Franquin.
Aussi la récupération racoleuse et hypocrite de l'univers de Gaston et du Marsupilami, allant à l'encontre des volontés de l'auteur (principalement en ce qui concerne Gaston) et à des fins purement commerciales, me dégoûte.
Si au moins c'était bien fait.
Je passe sur les apparitions grossières de Gaston, Prunelle et consort, pour m'attarder plus particulièrement sur le Marsupilami, principal sujet de cet album.
Celui ci avait disparu depuis de nombreuses années de la série, il fallait justifier son retour.
D'entrée jeu, l'explication ne tient pas, mais alors vraiment pas! Pour ceux qui l'aurait loupée, elle est visible dans la préview sur Bdgest'.
Ainsi c'est Zantafio, ennemi juré de Spirou et Fantasio, qui aurait utilisé la zorglonde (on sait pas d'où il sort l'appareil), pour maîtriser nos deux héros, les obliger à lui livrer le marsu et ensuite faire en sorte qu'ils ne se souviennent de rien et qu'ils évitent le sujet avec leur entourage.
SUPER CREDIBLE !!
Donc à aucun moment Zantafio (génie du mal) lorsqu'il contrôle Spirou, Fantasio et Mr le Comte n'en profite pour les supprimer. C'est vrai que c'est pas son genre.
On rappelle aussi que Spirou se souvient très bien du marsu dans la Vallée des Bannis, avec l'allusion qui en est faite à l'époque par les talentueux Tome et Janry.
Mais bon on est pas à une incohérence près dans la série (surtout après le passage de Morvan).
Seul point positif :
L'action et l'aventure.
En même temps Spirou et Fantasio (et leurs amis) ne font que ça depuis le tome 51. Ils courent dans tous les sens, sautent, gesticulent et crient. Ils n'arrêtent pas.
Cet album ne déroge pas à la règle.
Un moyen peut être pour Velhman de cacher la maigreur de ses histoires.
Ouais donc en fait, c'est un point positif somme tout relatif.
La fin, quant à elle… je vais pas spoiler. De tout façon elle en vaut pas la peine.
Par contre concernant la couverture, c'est le top ! Comme toutes les autres d'ailleurs, dessinée par Yoann. Et comme pour tous les autres albums, la qualité est proportionnellement inverse à l’intérieur.
Enfin comme je l'ai déjà dit pour d'autres séries, cet album, s'il était une création originale, serait plutôt bon. Mais c'est parce qu'il s'inscrit dans la série Spirou, qu'il est mauvais.
C’est une grosse déception cette colère du marsupilami. L’histoire tient en une ligne……
Spirou retrouve le marsupilami après quelques petits rebondissements, le tout, tiré en longueur sur 54 pages.
Quand je vois les couvertures des derniers albums ainsi que la couverture du journal Spirou Noel et divers crayonnés….
Il est clair que Yoann a du talent, mais franchement quand je vois le résultat dans les albums, il est clairement pas à la hauteur.
Je ne sais pas si c’est un manque de temps ou s’il est fainéant ou peut-être ca le fait chier de refaire la case avec Spirou.
Car les personnages comme Demesmaeker, Zantafio et le marsupilami sont vraiment mieux dessinés.
La couverture est magnifique…si seulement c’était comme ca à l’intérieur
Présentation des 8 pages sur le marsupilami: mise en pages pas terrible
Les couleurs dans l’album: Franchement mauvaises….ca m’étonne de Dupuis
Scénario: bof….en a sous le pied, mais fait le minimum syndical
Spip: dessiné comme au début franquin ….on aime ou on n’aime pas
Spirou: Dessiné de temps à autre hyper bien….. mais il est généralement bâclé à chaque case
Fantasio: ca va!
Marsupilami: hyper bien dessiné
Zantafio: hyper bien dessiné
Demesmaeker: hyper bien dessiné
Lebrac: pas mal
Prunelle: bien dessiné
Je tiens à préciser que je ne suis pas un grincheux mais je commence à m’inquiéter de la tournure des aventures de Spirou & Fantasio.
J’ai une collection de 3000 bds. Je suis un inconditionnel de Franquin, Fournier et Tome & Janry (sauf T43-T44-T45)
Du gâchis!
Cet album partait pourtant avec de bonnes bases mais les auteurs, malgré leur talent ont tout gâché!
Le scénario se tient et j'ai particulièrement aimé le retour de certains personnages (Lebrac, Prunelle, De Maesmaker,...) et les références aux anciens albums (Le Nid des marsupimamis en particulier). Mais hélas, certaines cases sentent le plagiat à plein nez (en particulier les scènes avec la pirogue ou lorsque le marsupilami se déplace dans la forêt).
Après, et c'est ce qui m'a le plus gêné dans cet album, c'est que Yoann est capable du pire comme du meilleur. Prenez par exemple la deuxième planche de l'album (page 44 , n°2B). L'avant-dernière case est particulièrement loupée alors que la précédente est parfaitement réussie. Il faudra aussi m'expliquer pourquoi un coup les yeux des personnages sont noirs et le coup d'après blancs avec des pupilles noires. Ca choque, il n'y a aucune continuité, c'est dur à suivre au niveau de l'identité graphique.
Bref, j'ai la nette impression que Yoann a totalement bâclé cet album. Certaines cases sont parfaitement réussies, signe que c'est un dessinateur de talent alors que d'autres sont totalement indignes de ce qu'on est en droit d'attendre, signe évident qu'il n'a pas eu l'envie ou le temps de reprendre des dessins visiblement ratés au premier jet.
Je crois que tout le monde sera à peu près d'accord avec moi si j'écris que Vehlmann et Yoann n'auront jamais ni la fantaisie et la poésie de Franquin, ni l'audace et l'humour de Tome et Janry. Perso je les mettrais au même rang qu'un Fournier, à savoir un duo d'auteurs qui ne prend pas trop de risques avec la série, recycle les recettes qui marchent (personnages, décors, gadgets, etc.), et qui au final produit des albums de qualité assez inégale, allant du bon au médiocre, voire pire.
Avec LA COLERE DU MARSUPILAMI, Vehlmann et Yoann s'en sortent plutôt bien à mon goût, et cet album est peut-être ce qu'ils ont fait de mieux dans la série (j'aimais bien le tome 51 aussi). Evidemment tout n'est pas parfait, loin de là.
Côté dessin, Yoann semble avoir trouvé définitivement son style. Le trait est "calibré", imparfait mais finalement "ça passe", et on s'en contentera. Le déception vient surtout du fait que SPIROU étant une série ultra-populaire, Yoann a certainement dû être bridé au niveau du dessin pour trouver un trait assez passe-partout et qui puisse convenir au plus grand nombre. C'est dommage car le talent du bonhomme est certain et il est évident que SPIROU n'est pas une série qui lui convient pour exprimer tout son potentiel (lisez son DONJON MONSTERS ou des albums de sa série pour enfants TOTO L'ORNITHORYNQUE pour en être convaincu). La superbe couverture en couleurs directes de ce T55 en est d'ailleurs l'illustration parfaite !
Côté scénario, Vehlmann souffle le chaud et le froid, comme toujours depuis qu'il est aux manettes de la série. Au rayon bonnes idées on notera bien évidemment en premier lieu le plaisir de retrouver le personnage attachant du Marsupilami, mais également une aventure rythmée et agréable à suivre, un humour décalé assez rigolo (notamment grâce aux personnages de Franquin issus de GASTON LAGAFFE) et de nombreux liens (évoqués ou plus subtils) avec les albums antérieurs qui sont plutôt sympas. L'ambiguïté de placer une série vieille de 70 ans dans une époque contemporaine est également bien évoquée à travers le personnage de SPIROU himself (représentant tout le côté traditionnel de la série) et celui de Fantasio (résolument moderne) qui n'arrêtent pas de s'opposer sur ce terrain-là.
Hélas la scénario souffre de plusieurs défauts majeurs. En premier lieu l'explication assez bancale pour justifier l'absence du Marsu depuis 30 albums. La zorglonde est également exploitée de manière grossière, et elle devient de fait bien pratique pour justifier le scénario. La morale de Vehlmann au sujet des grosses boites phyto et firmes agricoles est aussi assez saoûlante et enfin, la fin est vraiment trop précipitée et l'album se termine malheureusement plutôt brutalement. Enfin, les dernières cases qui annoncent l'album suivant sont vraiment flippantes : ainsi le prochain opus verrait nos héros confrontés à un piège nazi !? Non mais c'est sérieux là ???
Quoi qu'il en soit, malgré ses imperfections, j'ai vraiment passé un bon moment à la lecture de cet album. J'avoue avoir hésité à lui donner quatre étoiles mais la dernière page m'a vraiment énervé. C'est pourquoi je lui attribue trois étoiles, ce qui est à mon avis mérité puisque LA COLERE DU MARSUPILAMI est globalement un "bon album".
Ce qu’il y a de bien dans ce Spirou et Fantasio n° 55 ? Le retour du Marsupilami. Le faire revenir après plus de 30 épisodes n’était pas une mince affaire. Aussi l’idée scénaristique est-elle plutôt bonne. Ce voyage en Palombie nous apporte plein de bons souvenirs. Après, concernant le dessin… Toujours aussi moderne. Parfois, il s’approche même du manga. Pour exemple la tête de Spirou à l’avant dernière case de la page 18 ou encore le visage de Ninon en début d’album. Je suppose qu’il va falloir s’y faire… Sinon, je l’ai lu sans déplaisir et d’une traite (ce qui est plutôt un bon signe).
Mais quel dommage...
Les reprises de Spirou, après le départ de Franquin, il faut le reconnaitre, ont toujours un peu déçu (même la période Tome & Janry). Forcément, les uns et les autres ont souffert de la comparaison avec le génie de Franquin.
Je n'attendais plus grand chose de Spirou & fantasio, sinon la perpétuation (ça se dit ?) d'un duo que j'avais tant aimé.
Quant Vehlmann et Yoann ont repris la série, je n'avais ni attente particulière ni préjugé spécialement négatif.
Leurs débuts m'ont semblé très sympathiques, avec de bonne surprises ; à défaut d'un graphisme parfait, du moins cela se laissait lire sans déplaisir, et parfois avec bcp de plaisir (les tomes 51, 53 et un peu aussi le 52, faut avouer).
Jusqu'à "Sniper alley" (tome 54), que je n'ai pas aimé.
Mais enfin, on ne peut pas être bon tout le temps. Le tome 54 était juste raté, ça arrive.
Le tome 54 contenait pourtant une nouvelle qui m'a ravi au plus haut point : le Marsupilami, animal fabuleux, merveilleux, indispensable aux aventures des compères Spirou et Fantasio (et Spip, bien sur), allait revenir dans la série, après le rachat par Dupuis de Marsu production (si je ne me trompe) !!!!!!
J'avais hate de lire la suite, de voir enfin ce retour tant espéré pendant des années (j'ai 46 ans).
Si le tome 55 me déçoit un peu, c'est d'abord parce que le graphisme n'est pas à la hauteur d'un Spirou ; son visage est le plus souvent raté, ses attitudes corporelles aussi, et les mots qu'on lui fait dire ne sont pas dignes de ce personnage. La vulgarité, déjà trop présente dans le monde réel, n'a vraiment pas besoin de figurer dans une oeuvre aussi poétique.
Mais la magie opère quand même, quand apparait le Marsupilami.
J'attends les retrouvailles, je dévore l'album.
(je ne vais évidemment pas raconter l'histoire, par respect pour les lecteurs)
Il y a même de très grands moments d'émotion, que l'on attend pas forcément, et qui touchent d'autant plus.
Mais la fin me déçoit ENORMEMENT.
Est-ce vraiment la volonté des auteurs ?
Ou la demande de la maison d"édition ?
En tout cas, je suis très déçu par cette fin.
Je n'achèterai sans doute pas les albums à venir (je ne peux pas expliquer pourquoi, mais ceux qui ont lu cet album comprendront).
Encore une fois, quel dommage, après tant d'espoir.