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uc Leroi, le compagnon de route de Jean-Claude Denis depuis 1981, reste fidèle à lui-même dans Plutôt plus tard, sa huitième (mésa-)aventure. Malgré une situation financière plus que précaire, il accompagne Alinéa dans le Pacifique, le temps d'un voyage sur la terre d'adoption de Paul Gauguin. Les distances, la ligne de changement de date, les émotions et la passion de l'art vont tellement secouer le pauvre Luc que son expédition va se changer de la manière la plus inattendue.
C'est toujours un plaisir que de retrouver Luc Leroi ! Anti-héro sympathique et parfois irritant, il sert de prétexte et de guide à son créateur pour se raconter – la déclaration d'amour à Gauguin sort clairement du plus profond de l'artiste – tout en offrant un petit portrait, presque désabusé, de l'époque actuelle. Un soupçon de nostalgie ? Oui, certainement, mais pas de regret. En effet, même si l'auteur s'amuse à regarder en arrière à la manière d'un Woody Allen dans Midnight in Paris, c'est bien dans le présent et, qui sait, vers l'avenir qu'il fait se dérouler l'intrigue. Le ton est léger et profondément humain grâce à l'infinie bonhomie et la maladresse du protagoniste. Une touche d'humour, un peu, voire beaucoup, de tendresse, ces déambulations incongrues s'avèrent plus qu'agréables à suivre et à partager.
Côté réalisation, le Grand Prix d'Angoulême 2012 propose un travail solide et parfaitement en place. Son style, bien installé depuis quelques années, mêle la rigueur de la ligne claire et un certain fourmillement dans les détails que renierait pas un Frank Margerin. Les planches sont riches et pleines de vie, tout en gardant une grande clarté. Par contre, le découpage un peu sévère et systématique aurait peut-être gagné à être plus aéré, particulièrement au vu des bien trop rares grandes illustrations parsemées ici et là.
Étonnant et finement construit, Plutôt plus tard porte admirablement son titre. Entre douceur des îles et inspirations picturales, l'invitation à la découverte et à la rêverie se révèle plus que tentante !
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