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uel garçon n'a jamais rêvé de devenir le héros d'un monde fantastique, plein de magie, de dangers, de dragons et de monstres effrayants ? La prophétie a désigné Mikey Rhodes comme l'Élu, celui qui sauvera Terrenos et libérera son peuple en tuant le Roi Lore. Et tant pis si, pour cela, l'enfant est arraché à son monde et à sa famille. Alors que, durant des décennies, il traversait nombre d'épreuves effrayantes, un an seulement s'est écoulé pour ses parents et Brennan, son grand frère. Un an de recherches, d'angoisse et de pleurs. Une année qui a vu ses parents se déchirer puis divorcer, son père, un temps soupçonné, plonger dans l'alcool et la dépression. Aussi lorsqu'un homme, âgé d'une trentaine d'années, croisement entre Conan le barbare et Boromir, apparaît en certifiant être Mikey, l'incrédulité est de mise. Et lorsque celui-ci explique ce qu'il a enduré et la raison de son retour, ses proches doivent choisir : accepter l'impensable et l'aider ou refuser d'y croire et l'oublier.
Avec Birthright, Joshua Williamson embarque le lecteur dans un récit vitaminé. Et cela débute dès le premier chapitre, modèle de dynamisme et d'accroche. Prenant le parti d'axer son entrée en matière sur les ravages causés par la disparition de Mikey, il crée une tension inattendue en donnant à son histoire des airs de drame familial. Mais lorsqu'il ramène, très vite, le héros parmi les siens, il surprend à nouveau en dévoilant sa vraie nature et ses motivations. À la fin de l'épisode d'ouverture, le scénariste de Ghosted a caractérisé les protagonistes, présenté les enjeux et doublé le suspense, en ponctuant le tout de touches bienvenues d'humour, rien que ça ! En effet, en optant pour un double point de vue, il crée deux intrigues parallèles : d'un côté la quête de Mikey «adulte» sur Terre, de l'autre ce qu'il a subi, enfant, dans le monde fantastique.
Aux pinceaux, Andreï Bressan est au niveau de son complice. Lâché et nerveux pour représenter la vie sur Terrenos, son trait se fait plus précis pour les scènes au présent. L'artiste brésilien restitue les émotions et la douleur de la famille de Mikey avec la même aisance qu'il peint la surprise et la peur de l'enfant face aux paysages et créatures rencontrés. À l'aide d'un découpage classique, il apporte la fluidité nécessaire à une immersion totale. Enfin, les couleurs d'Adriano Lucas complètent à merveille ces impressions. Tour à tour flamboyantes et sombres, elles contribuent judicieusement à marquer les changements d'ambiance.
Ce premier tome de Birthright est une réussite. Mélangeant avec intelligence drame familial et Fantasy, les auteurs offrent une aventure palpitante et divertissante. Sur sa lancée, cette nouvelle série - dont la suite est annoncée pour fin mars - risque de réserver encore quelques (bonnes) surprises.
Le début est vraiment top. J'aime bien cette idée d'enfant qui disparaît dans la forêt et qui revient un an après sous une autre apparence. La famille très heureuse ne résistera pas au choc de la disparition et encore moins de la réapparition. Par la suite, il faudra véritablement s'accrocher à ce récit de médiévale fantasy.
J'ai bien aimé lorsque le récit est ancré dans la réalité mais beaucoup moins dans celui du monde magique. Or, c'est cette dualité qui doit en faire le charme. Pour autant, c'est assez prenant pour demander la suite.
Voici un comics assez réussi. L'histoire est intéressante et originale. La disparition puis la réapparition d'un personnage ainsi que ses conséquences sont très bien orchestrés. Autant sur le rythme que sur le scénario lui-même, il n'y a rien à dire. Pour le dessin, rien me dire non plus. Le trait est dynamique, les personnages sont expressifs à souhaits et les couleurs sont jolies.
Seul et unique point négatif mais très personnel : je n'ai pas du tout accroché alors je m'arrêterai au Tome 1.