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andis qu’une famille entière est assassinée par un tueur implacable, surnommé le « Jack », le plus jeune des deux enfants parvient à sortir de son lit à barreau et à trouver refuge dans un cimetière avoisinant. Même s’il fait encore partie du monde des vivants, les fantômes qui hantent le lieu acceptent finalement de le recueillir. Dame Owens et son mari seront dorénavant ses nouveaux parents et Silas, le charismatique vampire, son tuteur. Ayant pour unique consigne de ne jamais quitter l’enceinte, le jeune Nobody Owens grandit d’abord au milieu des morts, multipliant les aventures. Désormais adolescent, il souhaite néanmoins partir à la découverte du monde extérieur et cela, malgré la menace du Jack, qui n’a pas l’intention de lâcher sa mission…
Cet album des éditions Delcourt est la suite et fin de l’adaptation en deux tomes du roman éponyme (The Graveyard) écrit par Neil Gaiman en 2008. Dès les premières pages, le lecteur y retrouve immédiatement l’atmosphère particulière qui caractérise les récits de l’auteur britannique. Baignant dans le fantastique, ce conte gothique à l’ambiance onirique et poétique invite à suivre les pas d’un jeune orphelin contraint de grandir au milieu d’étranges personnages. En situant l’éducation du jeune garçon dans un lieu particulièrement saugrenu, l’auteur livre sa propre version du Livre de la Jungle de Rudyard Kipling, offrant au passage un décalage intéressant entre l’innocence du héros et la morbidité de son environnement. Chacun des cinq chapitres du tome précédent narrait un passage marquant de la vie de ce personnage qui grandissait au fil des épisodes. Si la vie de Nobody Owens, alias Bod, n’était pas de tout repos dans ce lieu où il est pourtant censé être éternel, il n’est dorénavant plus un petit garçon et sa soif de partir à la rencontre des vivants devient finalement plus forte que tout. D’une première tentative d’intégration en se faisant scolariser dans une école de la ville jusqu’à son départ définitif, en passant par la vérité sur son passé et sur les motivations du Jack, ce deuxième volet conclut avec brio l’étrange vie de Nobody parmi les morts… reste maintenant à affronter tous les dangers de notre réalité…
Si le jeune Nobody Owens est immédiatement attachant, les personnages secondaires ne sont pas en reste. De l’énigmatique Silas à l’ensorcelante Liza Hempstock, le jeune héros multiplie les rencontres insolites et fait plus ample connaissance avec les nombreux habitants du cimetière, alimentant ainsi constamment l’atmosphère fantastique absolument fascinante imaginée par Neil Gaiman. Malgré le retour inévitable du Jack, ce sont surtout les retrouvailles émouvantes avec la jeune demoiselle Scarlett qui marqueront les esprits lors de cette conclusion.
Visuellement, plusieurs illustrateurs (Jill Thompson, Kevin Nowlan, Scott Hampton, Tony Harris et David Lafuente) se succèdent au fil des chapitres de ce diptyque sans que cela nuise trop à l’unité de l’ensemble, le tout sous la houlette de Philip Craig Russell. Ce dernier, qui a déjà travaillé avec Neil Gaiman sur le cultissime « Sandman », assure lui-même le dessin de deux épisodes (le deuxième du tome 1 et le dernier de celui-ci) et se charge de la transposition de cette œuvre de Gaiman en bande dessinée, le tout rehaussé par la colorisation experte de Lovern Kindzierski.
Un diptyque qui ravira les fans de Neil Gaiman et les amateurs de récits oniriques à la frontière du réel.
Avis pour les 2 volumes
Le dessin est collectif et donc inégal mais le coloriste étant le même on garde une certaine homogénéité de l'ensemble.
le pitch : l'exécution de toute une famille à laquelle échappe, plus ou moins miraculeusement un bébé de deux ans. Il trouvera refuge dans le cimetière du coin et sera pris en charge par Mr et Mrs OWENS, un couple de fantôme de 250 ans d'âge et Silas, un bien mystérieux tuteur.
La lecture est plaisante, l'histoire macabre, gothique et teintée d'humour. Les personnages sont attachant et travaillés.
On découvre le monde des morts à travers l’éducation de cet enfant.
La 2eme partie est un peu moins bonne à partir du moment ou le passé de Nobody Owens le rattrape. La fin est un peu trop vite expédiée.