A
près avoir quitté le cocon familial pour voler de ses propres ailes et s’être transformé en guerrier aguerri au fil des épreuves, Solo a finalement trouvé sa place au sein d’une petite communauté de rats. Promis à des jours heureux auprès de sa chère et tendre, il voit son quotidien bousculé par l’arrivée de l’ami d’enfance de sa compagne. Jaloux de ne plus recevoir toute l’attention de cette dernière et ne supportant pas la rivalité qui s’installe progressivement dans son propre foyer, il quitte le groupe qui l’héberge pour de nouvelles aventures en solitaire…
Le deuxième volet de cette série prévue en trois tomes permet de replonger dans l’univers post-apocalyptique imaginé par Oscar Martin. Dans ce monde violent où le gibier se fait de plus en plus rare et où le danger peut surgir à tout moment, la présence de Lyra au côté de notre héros et l’équilibre trouvé au sein de la colonie promettaient des jours meilleurs. Cette harmonie est néanmoins vite rompue par l’arrivée d’une tierce personne, prolongeant ainsi l’errance solitaire de ce rat doué pour le combat, qui cherche désespérément sa place dans ce milieu peuplé de créatures malintentionnées.
À l’aide d’une voix off particulièrement immersive, l’auteur espagnol se concentre principalement sur le conflit intérieur subi par ce personnage qui partage ses doutes et ses regrets au fil des pages. Fuyant un futur rempli de promesses, Solo part à la recherche de réponses, dévoilant au passage un visage particulièrement humain dans cet univers animalier sombre et dangereux. Cette suite, moins portée sur l’action et soignant principalement la psychologie des personnages, développe certes une histoire d’amour, mais ne déborde pas forcément d’originalité et souffre de quelques longueurs dues à une narration à la première personne parfois assez monotone.
Si le scénario abandonne le lecteur sur sa faim, notamment concernant la menace qui frappe la colonie ratière, il peut néanmoins se consoler avec la présence d’un cahier graphique proposant entre autres des fiches techniques sur les différentes espèces qui se croisent, ainsi que trois histoires courtes assez sympathiques. Graphiquement, cette aventure zoomorphique proposée dans la collection Contrebande des éditions Delcourt est d’ailleurs à nouveau absolument irréprochable. Après sa participation à la série animalière La Guilde chez Casterman, Oscar Martin confirme en effet toute sa maîtrise de l'anthropomorphisme en croquant des personnages très expressifs à l’aide d’un trait Disneyen séduisant à souhait. Issu de l’animation, le dessinateur ibérique fait preuve d’un sens du rythme fabuleux, proposant des combats dynamiques et d’une grande lisibilité. Son travail sur la colorisation est également d’une grande justesse, en parfaite adéquation avec l’environnement hostile et désertique.
Vivement la conclusion de cette aventure de toute beauté !
Un graphisme relevé, nerveux qui tranche avec l'approche scénaristique plus philosophique, plus introspectif. Le narrateur arrive à nous faire vivre une aventure épique, riche en questionnements et en émotions avec, finalement, très peu de dialogues.
Un vrai tour de force.
Une série à découvrir de toute urgence.
Le monde dans lequel évolue Solo est très dur. Il faut survivre dans un paysage ravagé et désertique marqué par l'absence de nourriture car il y a peu de végétaux. Nos végans et autres végétariens seraient les premiers à mourir dans cet univers car il n'y a que de la viande au menu. C'est mangé ou être mangé.
Ceci dit, j'apprécie toujours autant cette lecture. J'avais une appréhension car certains avis de lecteurs indiquaient un essoufflement de la série. Or, ce n'est pas vraiment le cas en ce qui me concerne.
Solo a en effet une amoureuse et il peut se montrer extrêmement jaloux. Il y aura également de belles retrouvailles en perspective. Cependant, on notera surtout une certaine désespérance. Notre héros un peu fatigué par toutes ces péripéties trouvera un salut dans un nouveau personnage dont on se doute qu'il prendra la relève.
Bref, il y a une véritable dynamique qui nous plonge dans un niveau plus loin. A noter également une réflexion philosophique et presque poétique assez intéressante.
Par ailleurs, certaines planches sont de toute beauté à commencer par la couverture qui est une pure merveille. J'adore ce dessin qui fait mouche au niveau des expressions des différents personnages assez reconnaissables. Il y a tout un bestiaire assez innovant.
Pour moi, cela demeure du grand art et on en redemande encore. On sent cependant venir la fin d'un cycle.
Dans la même lignée que son prédécesseur mais avec un soupçon d'action en moins. Les dessins sont une nouvelle fois superbes mais le scénario un poil en retrait par rapport au tome 1 laisse entrevoir de belles choses malgré tout. Une bien belle série, à découvrir !