L
a préface d’Hervé Castanet, psychanalyste et professeur d’université, éclaire un tant soit peu l’ouvrage de Rachel Deville. Il rappelle notamment la « révolution » freudienne du début du 20ème siècle, conférant aux rêves une interprétation analytique là où, auparavant, seules des croyances ou autres superstitions tentaient de leur donner un sens. La maison circulaire est un recueil d’une quinzaine de ces phases inconscientes, personnelles par essence, qui ont parfois tendance à laisser le lecteur sur la touche puisque d’interprétation, il n’y en aura pas. Rachel Deville achève chaque mini-aventure nocturne de la même façon qu’elle les quitte : abruptement.
Il y a sans doute plusieurs façons d’aborder cet album. Celle du professionnel comme Hervé Castanet qui voit en l’auteure un être capable d’affronter ses angoisses, puisqu’elle va au bout de ses rêves, même les plus effrayants. Les autres essaieront certainement de se frayer un chemin à travers les méandres de morceaux de vie, où seuls quelques indices donnent un sens ou un début d’explication : solitude, études artistiques, vacances en Espagne… Certains, enfin, totalement réfractaires aux saynètes, se laisseront néanmoins tenter par le dessin en noir et blanc, fin et élégant. Dans tous les cas, la curiosité d’ouvrir un livre atypique devrait l’emporter sur toutes les réticences.
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