P
our la petite histoire, posons que Le circuit Mandelberg est une sorte d’édition intégrale de Dunk, la série de Denis Robert et Franck Biancarelli dont le premier tome était resté sans suite. Les auteurs ont profité de cette malheureuse occasion pour remanier l’ensemble, présentant un récit cohérent à lire d’une traite.
Le scénario de Dunk, adapté du roman du même nom, rassemble nombre d’ingrédients d’une grande richesse, plongeant le lecteur dans un futur qui n’est que la conséquence logique des dérives de la société actuelle. Les deux personnages principaux n’ont pas grand-chose en commun, mais sont appelés à s’unir d’une façon pour le moins particulière : d’un côté, Steve Moreira, star du basket qui a maille à partir avec la mafia qui trempe dans les paris sportifs en Turquie, de l'autre, le mystérieux Paul Netter, richissime et trouble individu qui se pique d’étudier avec force moyens les méandres du cerveau humain.
Au fil des pages, le récit emprunte de nombreuses voies parallèles, toutes parsemées d’informations d’ordre scientifique qu’il convient d'assimiler. Le fond est donc solide, mais le bât blesse au niveau de la narration. Peut-être parce qu’il a dû être refondu en un seul volume, le tout manque parfois de respiration, les éléments s’entrechoquant par instants dans une impression de désordre. Il en ressort une relative frustration, comme si le script n’avait pas pu délivrer tout son potentiel. Un constat d’autant plus regrettable que le dessin de Franck Biancarelli sait mettre en images ce thriller qui aurait pu être soit plus épuré, soit au contraire plus long pour permettre à chaque personnage et chaque rebondissement d’être à sa juste place.
Passionnant par moments et presque indigeste à d’autres, Le circuit Mandelberg souffre d’un déséquilibre trop important et du charisme déficient de certains protagonistes, comme si les auteurs n’étaient pas parvenus à rendre sur papier ce qu’ils avaient vraiment en tête.
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