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agdad, avril 2004. La seconde guerre du Golfe est officiellement terminée. Pourtant, la capitale irakienne est loin d’être apaisée. Les forces armées de sociétés de sécurité privées se partagent les lieux tandis que les tensions comme les crimes sont nombreux. Les exactions – des cadavres mutilés recouverts de graffitis en anglais insultant le Prophète et l’Islam – commises par un serial killer risquent de mettre le feu aux poudres. Charlene Van Evera, juge-avocate de l’US Marine Corps, est chargée de l’enquête. Accompagnée d’un mercenaire, Jackson Baines, elle va s’enfoncer dans un cloaque bien plus nauséabond que prévu.
Bagdad INC. ouvre la nouvelle collection one shot de Troisième vague. Au scénario, le prolifique Stephen Desberg, spécialiste des thrillers réalistes, pose un regard acéré sur la guerre en Irak menée par l’administration Bush. Son propos plonge le lecteur dans les pas d’une avocate militaire sur une enquête qui va l’obliger à plonger dans les coulisses d’un conflit que l’on cache soigneusement au grand public. Ce que la jeune femme va découvrir, c’est que l’on est bien loin des beaux discours où il est question d’amener la démocratie à un peuple formidable. Des centaines de milliers de mercenaires sont présents sur le théâtre des opérations dans une guerre qui s’est privatisée. Conflits d’intérêts et enjeux économiques ont remplacé liberté et bien-être de la population.
Le récit est sans concession et le propos politique assez fort. Cependant, il lui manque un petit quelque chose pour emporter totalement l’adhésion. Cela tient sans doute au fait qu’il est trop froidement exécuté, ne proposant pas réellement d’imprévus. Les personnages n’échappent pas à ce ressenti, leur caractérisation étant un peu brute et destinée à bien souligner les intentions de l’auteur, même si on se doute bien que l’on n’aura pas affaire à des enfants de chœur. Au dessin, Thomas Legrain tente de compenser cette absence de chaleur à travers un trait réaliste séduisant et un découpage efficace.
Au final, malgré des petites imperfections, ce récit a tout pour séduire les amateurs du genre.
3 - Bon album, mais rien d'exceptionnel.
Le dessin et les couleurs sont dans le standard actuel.
Le scénario est rapide et bien fait.
En revanche, les critiques du gouvernement américain, que tout le monde partage certainement en dehors des US, sont lourdes à la longue. Il faudrait aussi que les auteurs apprennent la différence entre capitalisme de connivence, et libéralisme.
Bon one-shot dans le Bagdad post invasion américaine...
On y découvre l'organisation des multiples firmes privées payées pour "reconstruire" l'Irak...
Un psychopathe profite des conflits pour laisser libre court à ses pulsions meurtrières...
Bagdad Inc. est un polar noir avec comme décor, une capitale irakienne en plein chaos. Ce on shot se laisse lire avec beaucoup de plaisir. Ce que j'ai aimé: l'intrigue plutôt bien ficelée, le rythme, et le dessin de Legrain, très fin avec des personnages sombres et tourmentés. Un très bon moment qui me laisse une arrière goût de poussière et de sang en bouche...