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i-détective mi-chasseur de fantôme, Sebastian Melmoth court la planète pour capturer des créatures échappées d'Asper, un univers parallèle aux émanations chafouines. Un peu de magie, deux-trois trucs sortis de vieux grimoires, il ne craint personne. Sauf que cette fois, c'est un Caramatran - un esprit divin qui déclenche le chaos d'un simple claquement de doigt - qui fait des siennes ! Sur ce coup, il va falloir la jouer finement pour éviter la catastrophe. L'honneur de l'agence Pépin Cadavre (et l'avenir de la Terre) est en jeu !
Olivier Milhaud (Le viandier de Polpette) s'offre un petit « trip » manga et anime dans Pépin Cadavre. Un jeune protagoniste plein de ressources assistés par des chat-pokémons, une belle brochette de personnages fantastiques, quelques adversaires louches aux ambitions ésotériques, un vrai-faux méchant jouant les forces de la nature sous amphétamines et une jolie docteure dépassée par les événements, il ne manque vraiment rien dans cette liste à la Miyazaki ! L'action va à cent à l'heure, les tribulations et les bagarres s'enchaînent et le héros s'en sort toujours grâce à quelques astuces incongrues. Pas de doute, le scénariste a dû prendre un plaisir certain à inventer gadgets magiques aux noms exotiques et autres explications légendaires. Le résultat est sympathique et truffés de références, même si, à force de jouer la carte de l'hommage échevelé, l'album finit par ressembler à un Frankenstein franco-nippon qui aurait abusé de Canada Dry.
Pour les dessins, Cédric Kernel (Prunelle la fille du Cyclope) s'est aussi souvenu de ses moments passés devant le Club Dorothée à feuilleter Dragon Ball. Si le format des planches est bien franco-belge, le trait et le design général pioche allègrement dans le style des publications (et les dessins animés) du Pays du Soleil levant. De plus, le rendu typé animation (des personnages très nets qui se détachent d'arrière-plans plus diffus) renforce l'atmosphère hybride de ce premier tome. Comme pour le scénario, à force de rendre tribut aux créations de Miyazaki (encore lui !) et consort, la lecture ne mène à rien de vraiment tangible. Au final, les amateurs préféreront certainement l'original, tandis que les nouveaux venus seront perdus devant tant de clins d’œil incompréhensibles pour le béotien.
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