E
n vidant la maison de sa tante récemment décédée, Jérémie (plus connu sous son nom de scène, King Automatic) tombe sur un petit trésor : des disques et divers souvenirs d'une autre époque. Il découvre ainsi que sa vieille tata aurait fréquenté une star du rockabilly et que Rose, sa grand-mère disparue sans laisser de trace, aurait en fait préféré le rêve américain à la Meuse. Une enquête plus approfondie s'impose : direction la Louisiane !
Baru offre au revenant Jano une quête familiale sur fond de musique marquée par la nostalgie. Le scénario, étrangement construit (il faut attendre la moitié de l'album pour que l'histoire démarre pour de bon) aux ellipses déconcertantes, met en scène une distribution de personnages mal dégrossis oscillant entre l'ébauche approximative (Jérémie et le reste de sa famille) et la caricature éculée (les flics américains). L'intrigue, guère originale à la base, se révèle très vite mal définie. De plus, les différents épisodes s'enchaînent sans trop se répondre. Les ingrédients habituels de l'auteur de L'autoroute du soleil sont bien là, mais l'ensemble ressemble plus à une démo brute de décoffrage qu'à un master final prêt pour le pressage.
Après dix ans d'absence, le retour de Jano aux pinceaux est une excellente surprise. Mieux encore, il n'a rien perdu de son talent : le style est toujours aussi riche et ses trognes truculentes. Le résultat final sonne néanmoins un peu creux. La faute en revient certainement au choix du dessinateur de suivre scrupuleusement le découpage proposé par son scénariste. Les pages sont bien signées de Jano, les couleurs également, mais ce n'est pas exactement du Jano. Engoncé dans une mise en scène qui n'est pas la sienne, le trait vibre moins qu'à l'habitude et l'atmosphère du bayou se retrouve sans réelle lourdeur. Heureusement, tout n'est pas à jeter, les scènes musicales pleine de swing, par exemple, sont particulièrement bien rendues.
Les Quéquettes Blues rencontrent Les Radiations : sur le papier, l'affiche était plus qu'alléchante. Malheureusement, les riffs sonnent creux et le tempo ne suit pas. Dommage.
Grand plaisir de retrouver les traits de Jano longtemps après les aventures de Kebra. Jano aime le rock et le blues,et ça se sent. Malheureusement une confusion dans le design guitaristique (pour ceux qui connaissent la différence entre une Stratocaster et une Telecaster) et un empressement à vouloir boucler une histoire rapidement, gâchent un poil une histoire qui aurait vraiment mérité un développement en triptyque ...