C
'est la grosse tuile pour Olivia : elle a un cancer. Le coup est rude, son intensité immense, mais le moral reste quand même bon. Heureusement, elle a Benoît à ses côtés. Ce dernier va l'accompagner durant son traitement, la cajoler et la rassurer quand les idées noires prennent le dessus.
Chronique au jour le jour, Chauve(s) montre en premier lieu le courage et la ténacité d'Olivia face à la maladie. Même si le choc n'est jamais totalement digéré, la jeune femme a décidé de prendre le crabe par les cornes et de le regarder droit dans les yeux. Elle ne se cachera pas – pas de perruque, j'irai tête nue ! - et s'attachera à conserver le plus possible ses routines habituelles. L'ouvrage met également en exergue l'autre, celui qui, sans faire directement face au mal, a décidé d'être là, de lutter et d'aider à sa manière. Soutenir, essayer de comprendre alors qu'on lui refuse l'accès aux salles de soin, « jouer » aux relations publiques avec les amis, etc., Benoît Desprez décrypte avec beaucoup de perspicacité ce rôle d'aidant naturel.
Malgré un style un peu frustre et une construction un peu simpliste, l'auteur réussit à transmettre, grâce à une sensibilité de tous les instants, ce cheminement fait de doute, de colère et, contre toute attente, de nombreux moments de bonheur. En définitive, la morale, s'il y en a une, pourrait se résumer à : au-delà des traitements lourds et du jargon des innombrables spécialistes, il faut se forger une attitude positive et espérer le mieux.
Entre humour et gravité, Chauve(s) se révèle être un petit livre qui fait chaud au cœur, malgré son terrible diagnostique initial.
La bd commence par ces mots : C'est l'histoire de la femme que j'aime et elle a un cancer. Pas facile de traiter du sujet de la maladie sans tabou surtout quand on est touché en plein fouet comme l'auteur.
Celui-ci arrive à éviter l'écueil du pathos et à donner une oeuvre intimiste marquée par la tendresse. Il est vrai que le regard des autres sur la maladie pourra sembler très lourd et maladroit. Le combat contre la maladie sera certes plutôt difficile car on est souvent impuissant face au crabe.
Je ne vais pas révéler l'issue de cette bd. On peut vaincre ou succomber au cancer du sein. J'ai bien aimé la simplicité de ce récit qui retranscrit plutôt bien certaines réalités. Du coup, les couples qui ont traversé ce genre d'épreuves ne pourront que se reconnaître.
Il s’agit ici d’une première bande dessinée pour l'auteur et qui est traitée par petits chapitres qui constituent de petites tranches de vie. L'humour sera également présent pour donner de la bonne humeur sur un sujet très lourd mais sans aller jusqu'à dénaturer le propos ou la gravité de la situation. J'ai aimé cette humanité ainsi que cet optimisme dans le combat contre la maladie. En tout cas, une belle déclaration d'amour au travers de cette oeuvre.