A
fin d'oublier celle qui l'a quitté, Albin décide de déménager à la capitale : une grande ville, on peut s'y perdre facilement et rencontrer, cette fois-ci, la vraie femme de sa vie. Et puis, il a trouvé un appartement situé qu'à treize stations de métro de son ancienne flamme, alors, sur un malentendu, on ne sait jamais…
Cousin pas si éloigné que ça de Jean-Claude Tergal, Albin oscille entre déprime et colère. Il se lamente, ne pense presque plus à Mathilde et, plus généralement, damne la gent féminine (et la société avec). Si le héros de Didier Tronchet s'épanchait dans Fluide Glacial, la création de Samos trouve origine dans le Psikopat cher à Carali. Le connaisseur comprendra immédiatement la différence de registre entre ces deux séries. Pour les autres, attendez-vous à de l'humour ras les pâquerettes, une bonne dose de vitriol bien gras et à un long délire faussement gratuit. En effet, sous les rires, il y a certainement de vrais morceaux autobiographiques dans ces pages.
Doté d'un excellent sens de l'observation, Samos dissèque, sans pitié, le fait d'être plaqué et de se retrouver seul. Même si les gags ne sont pas tous nouveaux, le message passe bien : la situation n'est pas plaisante pour celui qui reste. Visiblement encore en rodage, le dessinateur explore, avec un certain bonheur, une multitude de styles graphiques et de formats variés. Entre exercices de style et recherches personnelles, le résultat se révèle sympathique, même si un peu plus de personnalité aurait été la bienvenue.
Premier album agréable et décalé, Le roman d'un gland, offre un très bon moment de lecture acide et hilarant.
Ce genre de dessin "vite fait", ça passe quand même mieux quand les gags sont drôles. Là... c'est juste naze (et moche).