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eön est un petit Twörb de rien du tout, esclave du clan qui a vaincu le sien. Laissé en vie car il parle le langage des ombres, il est chargé de nourrir le prisonnier Derkomaï qui va être sacrifié. Il ne pense qu’à rejoindre l’antique cité de Drëk où, une prophétesse le lui a assuré, il trouvera des réponses à son questionnement sur la mort. Profitant de la subite attaque du village, il s’enfuit avec Sajiral – le captif – vers la mystérieuse ville tant désirée.
Naragam, c’est un monde totalement nouveau. Pas d’Humains, d’Elfes, de Trolls ou autres créatures connues de l’amateur de Fantasy. Ici, il y a des Twörbs, des Derkomaïs, des Ombremortes et les fascinants Primordiaux, ou du moins ce qu’il en reste. Certains seront sans doute déroutés par le choix de Michaël Le Galli de lancer son aventure en ne dévoilant aucun enjeu autre que celui de permettre à une petite créature, a priori bien insignifiante, de trouver sens à ses questions existentielles. Le scénariste n’a pas choisi de surcharger sa narration par des événements créant du rythme mais souvent destinés à meubler. Au contraire, il laisse place au vide des territoires traversés et au silence qui se fait quand même l’intarissable Geön est gagné par le vague à l’âme. Il en profite pour dévoiler progressivement son univers et ses deux héros. Il construit la relation entre ces deux êtres plutôt disparates sans forcer les choses. Et, surtout, il laisse parler le duo chargé du graphisme, Mike au dessin et Josselin Paris à la couleur.
Avec une complémentarité évidente, les deux artistes délivrent des planches au sein desquelles Naragam s’incarne véritablement. C’est un réel plaisir de sentir l’atmosphère s’installer quelques soient les contrées traversées ou les éléments contés. Que cela soit dans les marais maudits de Jah’Îm, les steppes désertes, les montagnes enneigées, les quelques scènes d’action ou les récits sur la guerre des Primordiaux, les émotions sont toujours présentes. À la vue des différentes caractérisations des entités et de la puissance de certains décors, la prochaine arrivée dans une cité annoncée comme immense et cosmopolite fait saliver d’avance.
La Fantasy est bien souvent décriée car quelques-uns se contentent de bâtir sur les seuls aspects martiaux et fantastiques du style. Il serait donc dommage de reprocher au conteur d’avoir voulu prendre son temps pour donner vie à son imaginaire, surtout quand on dispose d’un dessinateur capable de vous transporter ainsi.
Un premier volume d'introduction aux qualités indéniables : très bons dessins, protagonistes attachants.... La particularité est cet aspect vide de vie sur Naragam. Peu de créature semble existé/subsisté, malgré l'annonce d'une ville aussi légendaire que merveilleuse et dangereuse.
Ce road trip évoque autant un périlleux voyage en terre de Naragam qu'une quête du soi.
Lisez-le !
On sent que c'est un gros tome d'introduction, mais heureusement dans lequel "il se passe des choses". Le dessin est superbe et surtout ça réussi la prouesse de nous faire nous attacher en deux cases aux deux protagonistes principaux. On a hâte de voir la suite !
Très beaux dessins et belles couleurs . Pour le scénario, ce premier tome met en place l'histoire, j'attends donc le deuxième tome pour me faire une opinion. J'ai beaucoup aimé les crayonnés de fin.
Malgré un dessin époustouflant, j'ai eu bien du mal à suivre jusqu'au bout ce premier tome. Il ne s'y passe pas grand chose.
On peut espérer que l'histoire commence enfin dans le second tome.
Me voilà bien embêté. Je suis extrêmement partagé sur cette série.
Je suis fan des dessins sur lesquelles on peut souvent prendre le temps de s'arrêter (sauf lorsque les cases sont pas vides, rarement mais il y en a) et qui ont un vrai style dégageant un inventivité propre.
En revanche, le scenario me laisse un peu sur ma faim car j'ai parfois eu l'impression qu'il ne se passait rien ou pas grand chose dans ce premier tome. Bien sûr, et c'est évident, il faudra attendre la suite pour juger vraiment du travail de M. LE GALLI mais, à ce stade, deux remarques s'imposent néanmoins sur le rythme:
1. 96 planches pour en arriver à ce stade du récit peut laisser un peu pantois sur la rapidité avec laquelle risque d'être envoyée la suite (=que c'est lent);
2. si cette histoire est en trois tomes secs, fallait-il laisser autant de place à la présentation du monde au détriment de l'histoire de Geon (=faut-il faire du tolkien en 3 X 96 planches ?).
Ainsi, même si ça reste une bonne bd (pas de doutes la-dessus), on se demande, en la fermant, si on ne tient un bouquin qui aurait pu être exceptionnel mais qui reste au final assez commun.