S
aburo, un jeune yakuza ambitieux, déclenche une guerre des gangs pour renverser l'Obayun Kodama, le parrain de Tokyo. Mais le vieux renard entend bien vendre chèrement sa peau et, pour faire assassiner Saburo, il fait libérer Shi de prison. Le sabreur aveugle attend cela depuis trente ans. Trente ans passés à l'isolement, dans l'ignorance de la trahison qui a scellé son destin. Et dans le monde des clans, le tranchant d'une lame est souvent la seule distance entre la famille et le business...
Amazing Ameziane explore l’univers des yakuza, ce qui est suffisamment rare dans le franco-belge pour être noté. L’auteur connaît son sujet, mais hésite en permanence entre le réalisme du polar et la surenchère du ken geki. L’objet final en devient assez étrange. L'histoire est faussement complexe, la narration hachée ajoute de la confusion à un scénario pourtant simple d'accès, ce qui laisse le lecteur sur l’impression qu’il a assisté à une succession de règlements de comptes stylisés à outrance. Le dessin est lui aussi en dents de scie, livrant autant de planches spectaculaires que de séquences manquant d’inspiration.
Premier script que Amazing Ameziane avait mis de côté pour plus tard, avec son air de Zatoichi fatigué naviguant entre rebondissements sans importance, Clan a effectivement des airs d'œuvre de jeunesse, non exempte d’erreurs, mais faîte avec passion, sur-référencée et sur-mise en scène. L'artiste a peut-être voulu intégrer trop de choses dans cette aventure de mafieux japonais, saturant un récit qui aurait pu mieux se développer sur le long terme.
Je n’ai jamais trop aimé les clans. Cela se forme un peu partout à commencer dans les cours de récréation puis on les retrouve après dans les bureaux de travail. Il y a également une autre forme de clan : celui qui dirige la mafia japonaise à savoir les yakuzas. C’est dont il s’agit en l’occurrence.
J’ai beaucoup apprécié l’aspect moderne même si on retrouve les travers de la violence du passé avec les règlements de compte. On se croirait dans Le Parrain. Cependant, on aura droit au combat de sabre qui est une spécificité locale.
Le point fort est la narration et le découpage. Le scénario est assez bien bâti puisqu’il y a également un secret familial à la Cyrano de Bergerac ou aux "7 vies de l’épervier" si vous voyez ce que je veux dire.
Pour le reste, on peut dire que l’auteur semble avoir un attrait pour les gangsters au vu de sa bibliographie. C’est vrai que leur vie est trépidante et loin du citoyen moyen qui se lève pour aller bosser chaque matin.