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hilippe Gauckler n'a pas dû aller loin pour dénicher le matériel de son scénario. En effet, l'actualité en provenance de l'Est de l'Europe ne cesse de produire des événements, souvent tragiques, propres à alimenter les romanciers. Dans la vraie vie, Victor Borissovitch Koralovski suit, en grande partie, la trajectoire de Mikhaïl Khodorkovski, oligarque milliardaire déchu que le Kremlin avait condamné à dix ans de pénitencier en guise d'avertissement. En Russie, il y a deux choses avec lesquelles on ne plaisante pas : le président et le pétrole. Ajoutez-y un soupçon de théorie du complot, une bombe atomique en goguette, quelques journalistes avides de scoops, plus la CIA (toujours dans les bons coups, les Américains) et vous obtenez tous les ingrédients d'un thriller à haute tension.
Si L'oligarque réserve son lot de scènes d'action et, déjà, quelques rebondissements inattendus, il sert surtout d’introduction à la série. En ouvrant l'album, le lecteur doit s'attendre à un flot continu d'informations et à un défilé incessant de personnages secondaires d'importance. De Moscou à Berlin, en passant par Washington et un confortable yacht sur la Mer Baltique, ça fuse de tous côtés ! Pour faire passer la « sauce », Gauckler a dû adopter un découpage ultra-serré et multiplier les cases. Le résultat est dense, très dense. Heureusement, tous les éléments sont bien en place, le scénariste a su doser ses effets et, à condition de prendre son temps, la lecture est claire et globalement bien rythmée.
Évidemment, le dessin paye un peu le prix de cette avalanche verbale. Néanmoins, le dessinateur ne s'en sort pas trop mal. Son trait, qui rappelle celui de Steve Rolson (Queen & Country), est posé et précis, mais manque un peu de personnalité. Il est vrai qu'à de rares exceptions, la collection Troisième Vague privilégie l'efficacité et le réalisme aux graphismes d'avant-garde. Gros bémol également à propos des couleurs de Scarlett Smulkowski. S'il n'y a rien à redire à propos des tons de celles-ci, leur densité par contre, gâche passablement la donne. Les planches baignent tant dans l'obscurité qu'il est parfois difficile d'y déchiffrer tous les détails. Une bonne source de lumière en devient nécessaire pour pouvoir mieux apprécier le travail de l'illustrateur !
Malgré quelques défauts dans sa réalisation, Koralovski se révèle être un récit ultra-contemporain parfaitement documenté et possède tous les atouts pour devenir un titre référence sur son époque.
Dans les commentaires sur les T1, T2, T3, personne ne paraît intéressé par l'hypothèse qui est présentée dans ce premier épisode: et si le pétrole était une ressource inépuisable?... Peut-être que l'auteur n'a pas su transmettre ce paradoxe de manière plus spectaculaire, ou alors certains lecteurs ont pensé qu'il s'agissait d'un énième triller sur fond de géopolitique.
Toujours étrange dans les commentaires, ceux qui avouent être gênés par trop de texte ou trop d'informations, et qui, inconsciemment montrent leurs difficultés à dépasser un stade de lecture encore insuffisant.
Histoire sympathique, sans plus... L'histoire distille par moment des éléments intéressants pour le scénario tout en faisant traîner certaines parties en longueur. Les dessins sont agréables mais parfois irréguliers. Gros point négatif, selon moi : un président russe qui en rappelle un autre, un protagoniste russe aux traits de Depardieu... SUPERFLU dans la trame de cette histoire.
Bref, cet album est plutôt hésitant et manque un peu d'attrait.
Beaucoup de bruit autour de cet album, mais au final rien de transcendant
Le scénario de ce premier tome met en place la série et il faut faire un vrai effort pour suivre les aventures de Victor.
Mais la plus grande déception vient du dessin, et surtout de cette très grande différence de précision entre la couverture et le contenu de l'album qui est graphiquement moyen.
Les planches de 14, 15 ou 16 cases auraient supporté un format plus grand. Attendons la suite.
Agréable et bien construit, il reste difficile de noter à ce stade ce premier album. Ce qui est sur c est que j ai envie de connaître la suite sans pour autant être transcendé a la hauteur du battage médiatique qui accompagne sa sortie...
Scénario 7/10 complexe et bien documenté sans etre non plus particulièrement original.
Dessin: 7/10 je découvre PH. Goeckler et son dessin est sur et maitrise, rien à y redire.