L
’histoire en soi est simple. Au soir de sa vie, un roi se voit proposer par un mage étrange de vaincre sa propre mort. Homme de bien, il n’hésite pourtant pas à céder aux pires compromissions pour accéder à un désir d’éternité devenue obsessionnel.
Le choix du conte offre l’avantage d’un récit aux règles élémentaires et linéaires pour les plus jeunes, comme la possibilité d’un second degré pour leurs aînés. Or, dans le cas présent, il apparaît rapidement que Les 3 fruits n’est en rien destiné à quelques bambins en mal de sensations fortes ! S’il est communément admis que ces allégories, en mettant en scène les méandres de l'inconscient, aident toute progéniture à grandir et comprendre le sens des choses, il faut reconnaître que le père de l’élève Ducobu jette la confusion à force de profusion. Avec une histoire aux nombreuses circonvolutions, il se perd dans une narration aux figures de style trop récurrentes. Seule la fin semble devoir sauver cette fable.
L’impression est totalement différente concernant le graphisme d’Oriol. Tout en ombres et avec une glaçante efficacité, il révèle la part sombre des hommes et l’horreur, comme l'absurdité, des situations où ils se fourvoient. Au-delà de la singularité d’un trait, sa mise en couleurs, d’un aspect très proche du rendu de la peinture, concoure à donner à son dessin toute sa puissance et une anachronique douceur aux quelques dames qui tentent d’exister dans cette parabole du mâle.
Valant surtout par son esthétisme, cette nouvelle coopération entre le scénariste belge et le dessinateur espagnol donne un album insolite et inclassable qui nécessite plus qu’une simple lecture pour en apprécier pleinement la beauté comme la teneur.
Un conte très intéressant une lecture au coin d'un bon feu et hop une bonne petite soirée. Par contre le graphisme est complètement repoussant. Mais chacun son style.
C'est un conte qui fut assez agréable dans sa lecture malgré la cruauté de certaines situations. J'ai toujours aimé les intrigues de palais. La moralité est que l'on souhaite toujours avoir ce qu'on n'a pas. Même le roi ne peut être immortel à part peut-être la reine d'Angleterre. Le roi qui avait apporté paix et stabilité à son royaume durant les 40 dernières années passe un pacte avec le démon et s'enfonce tout doucement dans la folie.
Le récit est plutôt sombre avec des couleurs de circonstances. Les formes sont volontairement allongées. On est pris dans la tourmente de cette histoire. Zidrou est décidément un auteur qui arrive encore à nous surprendre dans un nouveau registre. Il s'en sort bien en respectant les codes du genre tout en apportant une touche personnelle. J'aime bien les contes adultes surtout lorsqu'ils sont réussis.
C'est toujours un plaisir de découvrir un nouveau Zidrou et comme à chaque fois, c'est avec beaucoup d'excitation que je me suis plongée dans cette lecture.
Dans ce conte moderne, Zidrou nous narre l'histoire d'un roi qui a peur de mourir et n'hésitera pas à sacrifier sa fille et ses trois fils pour obtenir la vie éternelle. Le scénario est véritablement sublime. Toutes les caractéristiques du conte sont présentes dans cette BD. Le rythme du scénario se déroule lentement, et le temps semble prendre une autre dimension. L'histoire est prenante et jusqu'aux dernières planches, Zidrou arrive à nous surprendre.
Comme à chaque fois, le scénariste a su s'appuyer sur des personnages charismatiques. Ainsi, le roi fou, le mage terrifiant et la jeune fille innocente fascinent autant qu'ils terrifient.
Afin de raconter cette histoire aux allures oniriques, Zidrou collabore avec Oriol. Autant vous dire que l'esprit graphique renforce avec brio le scénario. L'ambiance est pesante presque glauque. Les corps sont allongés quasi squelettiques, les couleurs sont sombres mais sublimes. L'ensemble donne lieu à un univers qui semble sorti d'un rêve.
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