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Racket

16/02/2015 6823 visiteurs 5.0/10 (4 notes)

U n vol de téléphone portable qui tourne mal, la victime, une toute jeune adolescente, parvient à se traîner jusqu’à son domicile puis s'effondre Dans une chambre d’hôpital, alors que le corps physique est inerte, le corps psychique entame une lutte dont il n’est guère plus que le pantin désarticulé. Dans cette même chambre, un père, perdu, est anéanti par le poids de sa culpabilité et par son impuissance.

Racket est un livre très sombre, ce que la couverture annonce sans détour. Cette dernière n’est d’ailleurs pas sans faire écho au malaise suggéré par celles des albums de Blutch parus chez le même éditeur (La beauté et La volupté), eux-mêmes ancrés dans une inquiétante étrangeté, voire dans une sorte d’entre-deux indéfinissable. De manière encore plus prégnante, le thème de l’errance dans le coma renvoie à celle narrée dans Quand vous pensiez que j’étais mort, bande dessinée de Matthieu Blanchin qui vient de paraître, aussi chez Futuropolis. Ce dernier cherche à retranscrire ce qu’il a vécu ; le rendu ne manquera pas de déconcerter. Stéphane Levallois, lui, essaye d’imaginer cet état intermédiaire, de le façonner, de lui donner vie. Chacun de ces auteurs, à sa manière, avec un trait qui lui est propre, imprime une très forte intensité graphique à son récit où la notion de forces en conflit est omniprésente.

Stéphane Levallois est un virtuose du noir et Blanc. Pour autant, cet album ne constitue pas une invitation à prendre le temps de la contemplation ; cela malgré le choix d'une narration sans texte. Souvent présentées à la manière d’un story-board composé de séquences comme fractionnées, les planches s’enchaînent sans répit, portées par une urgence de chaque instant. Il en résulte une très grande fluidité de lecture, sans doute même une trop grande. Ce livre se lit d’une traite, mais pas pour les bonnes raisons, la forme ne parvenant pas à attirer vers le fond. Au final, le sentiment que derrière la dextérité du dessin se dissimule une certaine vacuité prédomine.

Par F. Mayaud
Moyenne des chroniqueurs
5.0

Informations sur l'album

Racket

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L'avis des visiteurs

    Erik67 Le 04/09/2020 à 15:47:44

    L'auteur joue clairement sur notre corde sensible en mettant en scène une jolie petite fille ne dépassant pas 10 ans qui est victime d'un racket de la part d'un black des cités. Cela entraîne un sentiment de vengeance contre la racaille. Certes, le tout est concocté de façon mi-poétique, mi-onirique. Le message est suffisamment bien enrobé.

    Cette fille refusera dans un second temps de donner ce qui est son bien personnel. La réaction sera alors fort violente. Elle sera obligée de lutter contre les démons de la mort dans un combat qui durera au moins 100 pages. L'intrigue sera d'ailleurs fort basique en manquant un peu d'épaisseur.

    J'aurais eu envie de dire à cette petit fille que la vie est plus importante que la possession d'un bien matériel mais il est manifestement trop tard. Certes, je ne suis absolument pas du côté de l'agresseur fauché qui n'a trouvé que ce moyen pour subsister. Absolument pas. Ce qu'il a fait est ignoble et hideux. Personnellement, je n'ai jamais donné de portable à mes enfants lorsqu'ils avaient moins de 10 ans. Cela attire tout de même les convoitises. Devons-nous pour autant restreindre nos libertés ? Dans une société de forte croissance pour tout le monde, ce genre d'événements tragiques arriverait sans doute beaucoup moins souvent.

    Cette oeuvre est particulièrement sombre. Graphiquement, je n'ai rien à redire. Cela se lit vite car il n'y a pas de dialogue ou de narration et c'est un album d'images en mouvement. Non, c'est le fond qui me chagrine un peu. Je sais que cela correspond à la réalité mais on ne va pas plus loin dans l'analyse. Je ne me suis pas senti à l'aise avec cela.