S
eth est dans une période de déprime. Ces derniers temps, tout lui paraît nul, et les gens qu'il fréquentait lui semblent des abrutis finis. Encore pire, avec les femmes, il a du mal à se retenir de leur hurler dessus tant leur conversation insipide l'agresse. Même les séjours chez sa mère n'ont plus aucun effet thérapeutique. Cependant, il découvre dans un vieux numéro du New Yorker un dessin d'un certain Kalo, et il se met à chercher tout ce qui pourrait avoir rapport à cet auteur, et tout particulièrement ses planches extraordinaires.
Dans La vie est belle malgré tout Seth nous permet de l'accompagner dans une de ses activités favorites : la recherche d'auteurs de BD disparus. Mais cette enquête est aussi une réflexion sur la célebrité : il recherche un auteur québécois ayant changé son nom en un mot très court et ayant émigré aux USA pour tenter sa chance dans le comic. Voilà qui ressemble fort à sa propre histoire... Son personnage est obsédé par la "chute" de Kalo qui, après avoir connu la consécration de la publication dans le New Yorker, n'a plus vendu de dessins qu'à des feuilles de chou de seconde zone, et a fini par rentrer mourir dans la ville où Seth a grandi. Peut-on voir dans ce parcours la peur maladive de l'auteur de perdre ce qu'il a acquis, d'arrêter la BD et de se transformer en peintre du dimanche ?
En tout cas, ce que l'on voit le mieux dans La vie est belle malgré tout c'est le talent de Seth, qui n'a aucune difficulté à nous faire entrer dans la peau de son personnage et à nous intéresser à une quête qui, en soi, est relativement irrationnelle.
Son dessin minimaliste est impressionant de force, plus encore que dans Le commis voyageur. A la lecture de cet épidose de la série Palooka Ville, on comprend pourquoi Seth est considéré comme l'un des maîtres incontestés de la BD autobiographique.
Je sais que la vie est belle malgré tout. C’est le plus beau de tous les cadeaux. Bon, cela dépend pour qui aussi. Je n’aurais pas aimé être un esclave sur des galères à l’époque romaine. Au-delà de ce titre plein d’espoir, il y a la vie d’un auteur fan d’un certain type de comics et d’un certain vieux dessinateur.
Je vais dire la vérité et rien que la vérité : je me suis fermement ennuyé. Je m’intéresse pourtant à la vie des gens mais cela dépend lesquels et ce qu’ils ont à nous raconter. En l’occurrence, j’avoue aisément ne pas avoir été passionné.
Ce comics devait certainement avoir sa côte avant le début des années 2000. Depuis, il y a eu pléthore de comics autobiographique qui ont marqué des points. Bref, il apparaît comme totalement dépassé. Le titre est certes attirant mais pas le reste.
Bon, je viens de le terminer, vraiment trés agréable à lire.
Que ce soit du point de vue de l'auteur (sa vie privée etc) ou bien de son but (rechercher qui est le mysterieux dessinateur Kalo).
Néanmoins je regrette qu'on en sache quand même pas plus sur le personnage principal, même si plus haut, je dis que j'ai bien aimé cet aspect, mais le point que je regrette est que par exemple on en sache pas plus sur son pere (d'ailleurs pour vous dire, je m'étais imaginé qu'à la fin Seth découvre que Kalo était en réalité son père), sa relation avec son frère (pesante oui, mais pas que ça ai été appronfondi), bon vous allez me répondre sans doute "oui mais la trame principal de l'histoire c'était pas d'en savoir plus sur Seth mais sur Kalo" et je serai d'accord, mais j'aime toujours en savoir plus sur l'auteur, pour comprendre pourquoi dans le fond il s'interesse tant à chercher un homme alors qu'au début de sa recherche les indices étaient moindre.
Il y a quelque chose dans cette bd qui m'a accrochée et qui en même temps, m'a agressée.
La quête philosophique intérieure du personnage m'a bien plue; peut-être parce que j'en suis aux mêmes questionnements. Cependant, la longueur de la trame, la monotonie de certaines planches et surtout le peu d'intérêt que représentait pour moi la recherche de Kalo lui fait perdre un point ou deux. C'est loin d'être mauvais; mais attention ce n'est pas une BD pour n'importe qui. C'est une tranche de vie sans début, sans fin et somme toute sans grande action. Pour le dépressif dans la trentaine qui recherche un alter ego se questionnant sur la qualité et le sens de la vie...
C'est une sorte de roman autobiographique, avec un rythme lent et nostalgique. Le
personnage dans sa quète, est constamment en décalage avec la réalité comme son auteur
d'ailleurs est en décalage avec la production commerciale actuelle.
Du point de vue graphique on sent l'influence de Chaland ou de Avril, voir même de Dupuy et
Berberian, bien plus que dans Palooka ville (qui correspond au 3 premiers chapitres). On
regrette un parfois que certaines cases ne prettent pas un peu plus à la contemplation
(manque de soin dans les décors et compositions un peu statiques voir simplistes).