- Encore une BD sur 14-18?
- Ouais
- Et ça parle de quoi encore ? Des tranchées ? De la boue ? De la jeunesse sacrifiée?
- Presque.
- Mais encore ?
- Ça parle d'avion, de lettres d'amour, d'île paradisiaque et de femmes nues...
1913, Céleste Bompard le bien prénommé est un prodige de l'aviation naissante et un séducteur, aussi connu pour ses figures aériennes que ses prouesses horizontales. La guerre éclate et l'aviateur est affecté à l’aéropostale. Chargé de convoyer les lettres écrites par des poilus restés au front et dont le moral tient à ce fil épistolaire qui les relie à leurs dulcinées, son appareil s'écrase sur une île paradisiaque. L'ex-chéri de ces dames commence donc une vie d'aventurier solitaire pire. Un jour qu'il pêche, il est aspiré dans un siphon naturel et se trouve face à une tribu exclusivement féminine. L'occasion de mettre à profit sa réputation d'homme à femmes. Hélas, il a tendance à oublier que pour certaines, il n'est qu'un "homme infâme".
Après la Sirène des pompiers et Ma vie posthume, Zanzim, seul aux commandes, revisite avec saveur le mythe des Amazones dans un one-shot très poétique. Hommage discret aux lettres des poilus dont il distille les vers çà et là, son paradis perdu a l'ambiance nostalgique d'un Porco Rosso ou d'une Amerzone. Avec un certain humour grinçant, il malmène et humilie son héros égocentrique. Confronté à une concurrence inattendue, traité comme un chien stérile, c'est grâce à un stratagème peu glorieux mais émouvant qu'il cherche à gagner la place qui, il en est convaincu, lui revient... Mais chut, il faut garder le mystère jusqu'à la fin, car le scénario est maîtrisé de bout en bout et s'avère un délice jusqu'à la dernière page. Là, un dénouement, efficace bien que classique, donne une autre dimension au récit. Le graphisme mêle trognes propices à faire rire et charme sensuel des tropiques, le tout baigné par une colorisation lumineuse, signée par le fidèle complice Hubert, qui restitue la chaleur et la moiteur des forêts tropicales. Le doute et l'émerveillement perdurent jusqu'à l'ultime case.
En période de commémorations, ce livre évoque la Grande Guerre sans en avoir l'air en revisitant un classique de la mythologie : l'exploit mérite d'être souligné. Cette première bande dessinée de Zanzim en tant qu'auteur complet, teintée de sombre légèreté, est une réussite.
Un album à l'apparence légère et coquine, mais qui a plus de profondeur qu'on peut l'imaginer - surtout à la révélation finale. On peut le voir comme un bel hommage fait aux femmes, à leur force, leur solidarité mais aussi leur tendresse (par contraste avec les marins à la fin, tous violeurs potentiels). J'aime beaucoup la sensibilité de Zanzim, qui est parfois à la limite du mièvre mais l'évite toujours par un pied de nez scénaristique.
Avant de rédiger mon appréciation, je ne savais pas par quel bout prendre ce récit offrant tellement d’ouvertures et de degrés de lecture. Oui, j’ai adoré « L’île aux femmes », qui compte parmi les albums dont je suis le plus heureux de posséder. Je n’arrête pas de le reprendre, de le feuilleter, de revenir sur une scène ou l’autre, de me réembarquer dans cette aventure. Cette BD est un OVNI dont on cherche infiniment le sens caché, la part de rêve et de réalité du personnage, tout comme l’intention de l’auteur. J’opte en définitive pour une sublime déclaration d’amour aux femmes dans leur entièreté, et plus particulièrement au désir éprouvé envers elles, quelle qu’en soit la difficulté, la frustration ou au contraire la jouissance.
Céleste est un aviateur-acrobate dans la France de 1913, un as de la haute voltige, ainsi qu’un séducteur invétéré collectionnant les femmes dépitées. La guerre 14-18 éclate et il se retrouve pilote à l’aéropostale des correspondances de guerre. Une nuit son avion est abattu au-dessus de l’océan et Céleste échoue sur une île inconnue où il organise sa survie dans une solitude pesante. Lors d’une exploration, il tombe sur un groupe de femmes qui le capture. Céleste réalise alors que l’île est peuplée d’une tribu d’amazones. Il est fou de désir mais elles le réduisent en servitude. Un vieil homme est également prisonnier, qui leur sert de reproducteur. Elles l’ont amputé d’une jambe pour « lui enlever son orgueil de mâle ». Pourtant Céleste va s’armer de patience et d’humilité pour gagner la confiance de ces femmes farouches. Il y parviendra. Mais un jour un navire accoste l’île et Céleste se fait embarquer à contre-cœur par peur que les marins ne débarquent et violent les femmes. Il y a un épilogue que je ne vais pas spoiler.
Je n’étais pas spécialement convaincu par la naïveté du dessin de Zanzim, mais après coup c’est vraiment le style qui convient. Nous sommes dans une espèce de rêverie, d’allégorie de la vie amoureuse d’un homme. Le personnage ne manque pas d'épaisseur, il révèle ses qualités lorsqu’il est mis à rude épreuve. Bref… À lire absolument !
La Première Guerre Mondiale est abordée de manière totalement inédite avec ce récit. Il est vrai qu'il y a un côté fantastique ou fantasmé assez marqué. J'ai bien aimé la pirouette finale qui ramène cette histoire à plus de crédibilité.
C'est un véritable hommage aux femmes bien que l'île révèle leur nature un peu sauvage et amazone. C'est un retournement de situation assez intéressant à une époque où les hommes partaient en guerre et où les femmes n'avaient pas le droit de vote. Le héros est d'ailleurs un séducteur aviateur et frimeur. Il va tomber de haut et c'est bien le cas de le dire.
L'île aux femmes n'est pas celle des enfants. Il y a un côté charnel qui m'a bien séduit au-delà d'un aspect purement poétique.
Amusant, un peu caricatural, il ne faut pas chercher de moral à cette histoire. Le dessin est particulier mais colle bien au ton de l'histoire. Il n'y a rien à comprendre à la fin, si ce n'est la réconciliation des sexes quand les égoïsmes tombent.
Bon album, mais une fois lue, pas sur d'avoir envie de le relire.
Bon, au risque de passer pour un idiot, je n'ai pas compris la fin... Quelqu'un aurait-il l'extrême bonté de bien vouloir m'éclairer ?
En apparence banal voire cliché mais l'auteur réussit cette prouesse de nous surprendre à la fin.
Les dessins sont chauds et originaux. Je ne connaissais pas l'auteur et j'ai passé un bon moment de lecture.
J'ai adoré cet album !!! Zanzim est selon moi, un grand auteur. J’avais adoré la sirène des pompiers, aimé la vie Posthume, mais l’île aux femmes est encore bien meilleur que ces précédents succès. Je vois beaucoup de similitude entre Zanzim et Blain, même genre de dessins et même genre d’humour. Vraiment à découvrir !!
Un bon album, avec un joli dessin raffiné et un peu espiègle sur les bords. Le héros de cette aventure est assez drôle et le scénario, qui peut paraître caricatural au début, prend toute sa saveur au moment du dénouement dans les dernières pages. Ce n'est pas indispensable, mais c'est en tout cas gentiment poétique et très divertissant.