A
dam Clarks, c'est un nom qui revient régulièrement dans les journaux people et magazines féminins. Séducteur, chroniqueur mondain, cet homme charmant gravite dans le cercle très fermé et très superficiel de la jet-set. Mais ce que tous ignorent, c'est que toute cette comédie frivole cache un talent bien plus lucratif : Adams Clarks est le monte-en-l'air le plus doué de sa génération. S'il est là ce soir, ce n'est pas pour les beaux yeux d'une princesse russe (bien qu'il la croquera aussi), mais pour escamoter le Long Star, un des plus gros rubis du monde. Hélas pour lui, le KGB et la CIA ont décidé d'être de la partie...
Impossible de passer à côté de cet ouvrage qui détonne sur les étals par sa grande taille. L'éditeur a en effet opté pour un format TL qui se remarque et qui sera parfois difficile à caser dans une bibliothèque. Le contenu est à l'avenant et n'est pas sans rappeler, par son graphisme et son ambiance, un succès de l'an dernier : Souvenirs de l'empire de l'atome. Lapone et Hautière reprennent les mêmes codes pour créer un univers futuriste au charme désuet. Années 60 ? Que nenni ! Les aventures de ce Lupin moderne se déroulent dans un "An 2000" parallèle où la guerre froide perdure et où la conquête de l'espace est une réalité. Telle une madeleine de Proust, les sensations du passé reviennent en mémoire : les engins de Franquin, les complots technologiques de Blake et Mortimer, le charme d'Emma Peel, les premiers James Bond... Le grand volume permet d'apprécier les planches au dessin épuré à la Dupuy-Berberian. La colorisation est un personnage à part entière : pas de nuance, juste deux à trois couleurs brutes qui se superposent au noir et blanc pour donner un ton à la fois avant-garde et comics vintage.
Une introduction des plus appétantes mais hélas, le volume est annoncé comme un one-shot. Il ne reste plus qu'à souhaiter, en cette période de vœux, que le succès donne des idées de prolongation à ses auteurs.
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