Les 7 merveilles 4. Le Temple d'Artémis - 356 av. J.-C.

P our Abder Phénix, voleur de profession, les temps sont durs. Vivre de petits larcins ne permet pas d’envisager l’avenir avec sérénité. De plus, le grand Lysimaque, le « parrain » local, lui réclame le remboursement d’une dette qu’il est incapable d’honorer. Alors, lorsque le destin lui offre l’occasion de réaliser un coup qui changera sa vie, il n’hésite pas. Aidé de son complice Déméter, un ancien soldat, et de la danseuse et actrice Daphné, il organise une immense supercherie qui doit lui permettre de piller le sanctuaire d’Artémis.

Luca Blengino s’intéresse maintenant à ce que beaucoup de témoignages décrivent comme la « merveille des merveilles » : le temple d’Artémis à Éphèse. Doté d’un rayonnement sans précédent (de l’Ibérie à l’Anatolie), l’Artémision était en effet un véritable coffre-fort contenant objets de culte en métal précieux et offrandes des généreux donateurs. Le sanctuaire était aussi une banque où des financiers de tout le monde antique venaient mettre à l'abri de grosses sommes d'argent. C'était enfin un lieu de culture et une bibliothèque. Tous ces éléments sont parfaitement exploités dans une aventure riche et vivante, les malheureux arnaqueurs déclenchant rapidement des événements qui les dépassent totalement. L’imbrication entre petite et grande histoire est habile, l’auteur se servant fort à propos des éléments historiques et légendaires, telles les amazones.

C’est Antonio Sarchione, qui collaborait avec le scénariste sur Le casse – Golden Rush, qui se charge de mettre en images cet épisode. À travers une mise en page relativement sage mais appropriée à la teneur du récit, il reconstitue joliment les décors architecturaux et propose des personnages bien caractérisés. Accompagné de la colorisation appliquée de Gaétan Georges, son trait réaliste restitue les ambiances de manière convaincante, soutenant agréablement un récit fort bien construit et divertissant.