L
a ville est secouée par une émeute. Guidée par les patriciens en proie à la vengeance, la populace se rassemble, torches à la main, devant la demeure d'Aquila, accusé d'être le tueur en série qui transforme les jeunes garçons en momies après les avoir abusés. Dento, que son statut d'ami de l'Empereur ne semble plus protéger, est contraint de l'arrêter et se réfugie dans la villa fortifiée du suzerain, ultime havre de sûreté dans une cité qui a perdu tout sens de la mesure.
Alors que le deuxième tome posait ses jalons en s'appuyant avec une certaine lenteur sur un long flash-back, ce dernier volume met un terme à l'enquête dans la précipitation. L'étau du compte à rebours se resserre pour Dento et il lui reste très peu de temps pour dénicher le coupable alors qu'il serait si simple de livrer le brutal Aquila à la vindicte des nobles et de leurs gens. La narration s'accélère au rythme de la tension qui s'accentue sur les personnages. Très vite, le coupable est trouvé, et il est tentant de replonger dans les opus précédents pour rechercher les indices qui ont attiré le regard perspicace de l'enquêteur.
Auteur complet, Isabelle Dethan conduit ses lecteurs dans une évocation réaliste des prémices du IIIe siècle grâce à ses talents de conteuse et son art affirmé de l'aquarelle. Mêlant son amour de l’Égypte, une analyse des drames familiaux et les questions sociales qui ne vont pas tarder à secouer un empire vieillissant, elle tient ici un bon héros récurrent. Second cycle en vue ?
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