S
imon Bacamarte, aliéniste réputé, s’installe dans la petite bourgade d’Itaguaï pour y fonder un asile. S’il commence par y enfermer les cas de déviance psychique les plus prononcés, il repousse progressivement la frontière séparant les aliénés des sains d’esprit. Augmentant son emprise sur la population au fil du temps, il finit par interner de plus en plus de monde, dont des citoyens que tous considéraient comme normaux. Des dérives qui finissent par susciter beaucoup d’émois et de questions… Soigne-t-il la folie ou est-il à son origine ?
Après l’excellent Daytripper, Urban Comics propose la traduction d’un autre ouvrage des frères jumeaux Gabriel Ba et Fabio Moon. Datant de 2007, cette bande dessinée reprend la nouvelle éponyme écrite par Joaquim Maria Machado de Assis en 1881. L’aliéniste invite à suivre les expériences d’un médecin qui, après avoir reçu l’aval du conseil municipal de sa ville natale, décide d’y construire un établissement lui permettant de rassembler, d’étudier et de soigner les nombreux cas de démence.
Proposant une réflexion empreinte de cynisme sur les limites de la normalité, le récit explore donc les méandres de la pathologie cérébrale, tout en prenant très vite des proportions délirantes et une tournure délicieusement ironique qui ne laisse finalement personne à l’abri de la stigmatisation et de la folie. Si le ton parfois monocorde de cette œuvre assez bavarde qui cherche à respecter le texte original peut rebuter, le graphisme proposé par les deux frangins fait une nouvelle fois mouche. Rehaussé d’une colorisation qui installe immédiatement l’ambiance rétro de l'album, le dessin soigné et sensible pourrait presque être qualifié de démentiel.
Une adaptation d'un classique de la littérature brésilienne qui permet surtout de retrouver deux artistes de talent.
Je n'aime pas trop les histoires de fous. Certes, on nous raconte l'histoire d'un homme prodigieux qui a construit un asile dans une petite ville brésilienne. Cependant, il s'est servi de cet asile comme d'une arme pour faire interner la plupart des gens qui avaient un petit grain de folie ou une certaine originalité. Il n'hésitera pas à mettre chaque opposant, voire sa propre femme dans cet institut d'étude psychique.
Le niveau de narration est élevé pour cette adaptation d'un classique de la littérature brésilienne datant de 1882. Il n'y a rien à redire. Cette oeuvre possède vraisemblablement des qualités incontestables mais je n'ai pas apprécié cette lecture que j'ai trouvée assez plate. C'est aussi simple que cela. Et dire que j'avais adoré « Daytripper (au jour le jour) » des mêmes auteurs qui sont frères.
Je suis mitigé car si le dessin et les couleurs sont spéciales ( que du noir et dérivè de jaune ) , cela va parfaitement à l'histoire qui est intéressante mais top longue ( 67 pages ) , on se lasse , heureusement , il y a la fin .