C
ela fait quinze jours que JH a une relation torride par écrans interposés avec Sarah. Coutumier du sexe virtuel, il a l'habitude des one-shots et l'exceptionnelle durée de leur relation l'incite à vouloir passer au monde réel. Hélas, la belle ne l'entend pas facilement de cette oreille et elle finit par proposer une étrange rencontre lors d'un dîner échangiste. Là, la performance de JH n'étant pas à son goût, elle lui explique la technique du périnée, une méthode qui consiste à jouir sans éjaculer. Un pacte se noue : si JH tient quatre mois sans faire jaillir son sperme, il aura droit à un dîner...
Il est difficile de positionner un avis sur ce marivaudage Web 2.0. Ceux qui s'attendent à de l'érotisme risquent d'être déçus par ce qui s'avère être la genèse d'une obsession amoureuse. Sarah joue avec les nerfs du narrateur telle une habile harpiste pinçant ses cordes. La frustration de JH, artiste vidéaste en plein passage à vide, face à son incapacité à cerner cette muse, imprègne tout le récit bercé de métaphores empruntées aux vidéos du personnage : épéistes glissant dans le vide, gouttes géantes qui éclatent, mise en abyme de l’œuvre dans l’œuvre. À l'instar d'un milieu élitiste et bobo se gargarisant d'une forme d'art qui ne fait pas l'unanimité, cet ouvrage produit les mêmes réactions que face à une exposition de ce type, entre le « c'est génial » et le « c'est complètement creux ». La technique du périnée parlera à chacun selon ses sensibilités et propose une interprétation différente à chaque relecture.
Mirage de l'art conceptuel ou expression du génie, peut-être entre les deux, cette bande dessinée très parisienne se laisse difficilement apprivoiser. À réserver toutefois à un public averti... amateur de Beaubourg.
Je ne connaissais pas cette technique donc on en apprend tous les jours. Pour le reste, c'est une bd coquine qui explore l'art ainsi que la séduction dans un Paris métropolitain branché bobo. Certains pousseront à dire que c'est une histoire d'amour branché sex mais je n'irai pas jusque là.
Les métaphores poétiques s'enchaînent dans une relation assez intrigante pour tenir jusqu'au bout. On parcours les pages où il ne se passera pas grand chose malgré la montée du désir. Le final ne sera guère grandiose. On aurait espéré un orgasme cosmique, mais non.
C’est original. Avec ses avantages et inconvénients.
Au début, j’ai apprécié cette originalité, les deux couples qui se rencontrent sur le net, le symbolisme de leur rencontre…
Cet artiste contemporain aussi, c’était original, décalé, rarement vu et sympathique à suivre…
Et puis cette originalité a persisté pour me devenir plus qu’original : étrangère.
Rapidement, je n’ai plus eu de repère, rien ne m’a plus semblé réellement logique, le but de cette femme, l’investissement de cet homme, le symbolisme ultra présent partout pour arriver où ? Quel est le but ?
Le dessin assez simpliste a suivi le même trajet de réflexion : de simple, dépouillé au départ, il est devenu péniblement simpliste à mon œil.
Du coup, j’étais assez bien parti mais au fil du tome, je me suis senti totalement dépassé et n’ai pas apprécié le tout outre mesure…
C'est une bande dessinée très étonnante que nous offrent Ruppert et Mulot.. Autant, je n'avais guère accroché à "La grande Odalisque", autant cet album m'a séduit.
Les dialogues sont savoureux, souvent crus mais le dessin reste très soft .
Le sexe et l'amour sont les principaux sujets du livre. On y trouve un club échangiste, on y parle masturbation, éjaculation, rencontre sur le web, mais le dessin ne fait que suggérer voire imaginer ces scènes.
D'ailleurs ces pages de métaphores (souvent des pages pleines)sont superbes.
Les couleurs chaudes employées viennent d'ailleurs adoucir les propos "hots" échangés par Sarah et JH.
Cette histoire d'amour (ou de cul, plutôt) moderne est bien construite et surtout repose sur un concept très original.
Une bande dessinée à lire et surtout à relire.
Un petit Ovni , mais qui peut effectivement dérouter certains, dans les sorties de ce semestre.