A
près un séjour au Nigéria, Mino, musicien de la banlieue lyonnaise, rencontre Grace, une Nigériane contrainte de se prostituer pour pouvoir rembourser le coût de son passage en France. Rapidement séduit, il va tout plaquer pour permettre à la jeune femme de recouvrer la liberté.
Avec 419 African mafia, Loulou Dédola, auteur, compositeur, interprète et leader du groupe RCP, s’attèle à l’adaptation de son roman éponyme, né de ses investigations et de son infiltration de réseaux criminels africains. À la suite de son héros, il entraîne le lecteur dans une plongée au sein des activités d’une des plus grandes – et des plus lucratives – organisations mafieuses au monde. Né des arnaques sur internet, le 419 s’est étendu au proxénétisme et au trafic de drogue, en opérant notamment comme sous-traitant à d’autres groupes.
Force est de constater que le scénariste semble savoir de quoi il parle. Le problème est que le fait d’être bien documenté ne garantit pas la réussite en matière de narration. Après une première moitié plutôt prometteuse, le récit se laisse déborder par les événements. Tout va beaucoup trop vite au détriment du contexte et des protagonistes. Même si la motivation et les intentions ne font aucun doute, Mino dans le banditisme bascule dans le banditisme avec une facilité déconcertante au point d'en devenir suspecte. En l'absence de véritable cas de conscience de sa part, il devient alors difficile de ressentir de l’empathie pour l'ensemble des acteurs de ce polar.
Le dessin de Lelio Bonaccorso est dans le même registre : d’un côté, un découpage et une mise en couleurs efficaces et agréables, de l’autre, un manque de charisme des personnages lié à une insuffisance de précision des visages et des expressions.
Pour convaincre, la suite devra offrir plus d’épaisseur et de chaleur.
C'est un polar qui part d'un bon sentiment à savoir sauver une nigériane qui tombe dans la prostitution et le trafic de drogue.
La mise en scène et la narration ne créent pas les conditions d'un suivi de récit parfait. On a l'impression que cela part dans tous les sens avec une nette accélération à la fin. Je n'ai pas aimé non plus les dialogues en langue étrangère avec les traductions en miniature sur les bas des cases. Un peu, cela passe encore ! En l'occurrence, c'est l'overdose.
La conclusion est certes réussie mais beaucoup trop classique et sans surprise. On a droit à tous les poncifs, voir les caricatures du genre.
Il y a certes de l'ambition mais mal employée. Ce titre peine à convaincre. Il faudra sans doute persévérer...