A
gnosie, aphasie, prosopagnosie… Derrière ces mots un peu barbares se cachent des troubles mentaux congénitaux ou causés par un choc ou un événement particulier. En six histoires, Diego Agrimbau et Lucas Varela s’immergent dans le subconscient chaotique des victimes. Un voyage troublant, dérangeant, mais aussi captivant.
Première originalité, les maladies sont vues de l’intérieur. Les perceptions décrites en images sont celles du patient : des visions d’objets en mouvement chaotique pour celui atteint d’akinetopsie ou des visages désespérément uniformes pour ceux qui sont dans l’incapacité de les identifier. Attention, il ne s’agit pas d’un récit unique, mais de six mini-chapitres traitant chacun d’une affection particulière. Si la plupart des souffrants subissent leur sort, certains ont pris le parti d’en faire un atout. Lola, par exemple, utilise son don de synesthésie pour entendre les sons d’une scène de crime quelques heures après les faits. Enfin, et c’est sans doute l’atout majeur de l’album, les deux auteurs argentins s’amusent à réinventer les codes de la bande dessinée : une mise en abyme pour Soledad la claustrophobe, qui rêve de s’échapper de ces cases qui l’étouffent, des mots et des phrases plantés dans le décor pour celle qui ne parvient plus à s’exprimer ni à comprendre.
Avec un dessin qui n’est pas sans rappeler celui de Charles Burns, Diagnostics est une véritable curiosité graphique et scénaristique. À découvrir.
J'ai horreur de me retrouver dans la minorité lorsque je note une bd. Je ne le fais jamais par gaieté de cœur. En l'occurrence, 2 étoiles car mon plaisir de lecture a frôlé le zéro.
Et pourtant, c'était un thème très intéressant de diagnostiquer les pires troubles que l'être humain peut rencontrer. Je ne savais pas par exemple ce qu'étaient l'agnosie, la synesthésie, l'aphasie, l'akinétopsie ou encore la prosopagnosie. Seul point de connaissance: la claustrophobie.
Au final, six récits assez courts où l'on décrit les effets visuels de ces pathologies. On va alors partir dans des délires graphiques les plus insensés. Outre un effet de mise en scène, je n'ai pas accroché.