L
e monde a basculé dans la deuxième moitié du XXIIe siécle et se trouve confronté à un phénomène étrange : l’eau ne gèle ni ne s’évapore plus, les glaces des pôles fondent et toutes les zones côtières sont menacées par des tsunamis d’une portée encore jamais observée. Les délais annoncés pour tenter quelque chose paraissent erronés et l’origine de la catastrophe ne semble pas naturelle : le mot de guerre est prononcé…
Nouvelle transposition d’un roman de Stefan Wul, La peur géante est prise en main par Denis Lapière et Mathieu Reynès qui s’offrent une petite parenthèse entre deux cycles d’Alter ego (Dupuis) pour un résultat mitigé. Le travail d’adaptation n’est pas à proprement parler en cause. Depuis la création originale, près de soixante ans se sont écoulés et il est logique qu’une mise à jour a minima soit introduite dans un récit d’anticipation datant des années cinquante. Ainsi, l’importance accrue des réseaux dans le quotidien ou d’une conscience écologique plus affûtée que dans l’œuvre originale ne déplaît pas. La pertinence d’un choix faisant que Bruno Daix soit plus nageur de combat œuvrant pour une organisation publique qu’ingénieur employé dans une entreprise privée, ou que Kou-Sien Tchéi, la journaliste, soit devenue une spécialiste des langages anciens, ou encore que le format diptyque impose de faire l’impasse sur une nuée de soucoupes volantes pour porter tout de suite l’attention sur des monstres marins, est un peu plus discutable, mais oublions. Et tant pis pour l’Afrance, territoire nord-africain décrit par Wul, le temps du colonialisme est révolu et installer la description de cette société pour une histoire comprimée en deux tomes aurait été une gageure.
Le choix a été fait de miser sur l’action et le spectacle mis en scène dans un cadre graphique privilégiant les cases imposantes. Il y a du mouvement, la démesure des vagues assaillant les métropoles est suffisamment bien rendue, l’étendue des dégâts également, mais il manque quelque chose pour installer un climat d’angoisse découlant de la menace qui projette de noyer l’Humanité. Ce ne sont pas quelques dialogues chargés d’en établir la portée, des regards étonnés ou soucieux ou le constat de numéros de téléphone qui ne répondent pas qui suffisent à inspirer une tension digne d’une fin du monde. Plutôt que les passages musclés ou le premier affrontement avec un Torpède, l’attention se portera sur l’art consommé du dessinateur lorsqu’il s’agit de maîtriser les transparences, l’alternance plongées / contre-plongées ou les profondeurs de champs.
Il reste un tome aux auteurs pour entraîner leurs lecteurs dans les abysses et aller botter l’arrière-train des étranges créatures qui en veulent à l’Homme devenu pantouflard. Daix, qui se contenterait bien de dormir, bouquiner un peu et s’offrir quelques moments de plaisir, est le parfait exemple de cette attitude installée dans le confort. Gare toutefois à ne pas sombrer dans une torpeur douillette, la guerre des mondes est pour après-demain et elle promet d’être humide.
La peur géante est une autre oeuvre de Stefan Wul adaptée en bande dessinée. Cette oeuvre se situe entre Niourk et Oms en série que j'avais bien aimé et Piège sur Zarkass qui m'avait un peu déçu. La couverture est assez réussie et donne envie de découvrir ce récit de science-fiction.
La lecture a été très fluide avec un dessin très moderne et réaliste que j'ai grandement apprécié. Par contre, ce fut une lecture assez rapide qui nous présente le phénomène lié au fait que l'eau ne gèle plus sur Terre et que cela va provoquer des catastrophes naturelles d'importance. La fin de ce premier tome arrive trop rapidement. Au final, il ne s'est pas passé grand chose, juste le développement de deux idées centrales.
C'est déjà bien parti car on ne peut que succomber à cette histoire passionnante.
« La peur géante » est avant tout un roman bancal. L’écriture automatique de stefan Wul atteint ici ses limites. Si les 70 premières pages sont, comme toujours chez Wul, bourrées d’idées incroyablement novatrices pour l’époque et sincèrement bien vu (la catastrophe écologique narrée ici est une des premières dans les années 60), les 70 dernières sont, hélas, empêtrées de « deus ex machina » franchement risibles. L’auteur doit terminer son propos et visiblement n’y arrive pas correctement.
Alors, comment adapter un roman moyen ?
Le choix, ici, est de réactualiser un futur, possible d’aujourd’hui, à un roman de science-fiction des années 60. Le dessin de Mathieu Reynès est une pure réussite sur cette thématique. Le dessinateur (et c’est ce que j’aime chez un dessinateur de BD) a une patte unique, une signature personnelle qui le dissocie du travail des autres dessinateurs.
Puisque les 70 premières pages du roman sont bons, voire très bons, le premier tome de cette histoire ne peut que suivre une narration réussie. Et c’est le cas. Le découpage va à l’essentiel tout en conservant l’imaginaire de Wul …mais, hélas, aller à l’essentiel, c’est aussi s’handicaper. Car le roman est, par la suite, moyen voire médiocre…et les 70 premières pages sont traitées, dans cette adaptation, dans les 30 premières de l’album.
Et après ? Comment un scénariste peut-il adapter un roman plein d’ « Eus ex machina » ? En les oblitérant, et pour cela transformer le propos ? Ou en les inscrivant dans la narration afin d’être fidèle? Denis Lapière fait le choix de la fidélité et il réussit, par un découpage rapide d’action, de mouvement et rythme effréné, à nous faire passer la couleuvre des énormités du roman (sincèrement, a-t-on déjà vu une base stratégique militaire déplacée « manu-militari », après un génocide, dans un appartement, surtout que c’est celui du héros ? l’U.E.M., Mieux qu’Allo Pizza ?).
Mais, là où je grince les dents, c’est le traitement des personnages, toujours lisse dans les romans de Wul et propice, donc, à une prise en main du scénariste. Dans cette adaptation, c’est raté. Voici, des militaires…sympa…avec un côté super héroïque assez agaçant. Mathieu Reynès, hélas, n’en atténue pas leurs complexes de supériorité par des physiques massifs, noueux de muscles, au style capillaire footballistique à la mode de chez nous et implant technologique « marvelesque »….
D’ailleurs, petit clin d’œil de Mr Reynès j’imagine, Wolverine passe sa retraite à Oran et il est bedonnant. On le voit siroter un phénix à la piscine de l’hôtel… Ah ! Et, au fait, il n’y plus d’arabe à cette époque en Algérie ?
Bref, voici un BD « pop-corn », comme je peux les aimer aussi. Un dessin à l’ancrage et au dessin sûr et sans faille ; Un scénario rythmé et limpide… Mais le meilleur du roman a été traité en trente pages alors que restera-t-il pour les deux prochains tomes ? et si, en plus, le traitement des personnages se trouve être caricatural ? Alors ?
Encore une réussite dans la série des adaptations dessinées des œuvres de Stefan Wul. Cette quatrième adaptation est celle que je trouve la moins réussie graphiquement : les décors sont plutôt joli, mais les personnages sont curieusement traités. Ce n'est pas moche, mais pas très beau non plus. Curieux serait le mot juste.
L'histoire quant à elle est haletante : l'eau se met soudainement à geler uniquement en dessous de zéro, ce qui provoque la fonte ultra rapide des glaciers et des tsunamis en cascade. Une partie du globe se retrouve englouti et de mystères créatures semble sortir d'on ne sait où.
Le rythme est soutenu et on va de découvertes en découvertes. Vivement la suite !
Bof... Histoire plutôt légère, personnages pas très attachant et dessin plus que moyen.... Ça se laisse lire mais vraiment sans plus....
Vraiment Superbes dessins ,10/10 pour la mise en couleur et le scénario qui se lit en accélérer ( normal il est en deux tomes !! )
je le conseille comme un très bon hamburger , bref , tout le monde critique mais tous en mange !!
merci au auteurs pour cet album , moi j'en suis sans complexe !! :)
et j’attends le deuxième avec impatience......
Joli à voir mais le scénario est faible et manque effectivement de densité. On n'est pas plongé dans une fin du monde imminente et les héros feraient rougir des super héros par leurs capacités.