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an majeur de la bande dessinée mondiale, le comic de super-héros a su traverser le temps et les modes. Le genre et ses stéréotypes peuvent paraître, vu de loin, caricaturaux, voire juvéniles. Pourtant, chaque époque a vu la parution de chef-d’œuvres du Neuvième Art. Stan Lee, Frank Miller, Alan Moore... Des générations de créateurs ont su réinventer – maltraiter souvent - les codes tout en respectant une certaine continuité narrative, comme si le Superman d'avant-guerre veillait toujours. Paul Pope, auteur qui s'est déjà frotté aux aventures de Batman, apporte sa pierre à cet exercice de relecture permanente avec Battling Boy.
Une planète peuplée de divinités guerrières au service du bien, un héros adolescent lancé par son père dans une quête initiatique, une ville-planète aux prises avec des monstres, beaucoup de bagarres, de clins d’œil à la pop-culture et un humour omniprésent, le scénariste propose un pétillant mélange d'idées et de furie. Après un immense hommage à Jack Kirby et ses New Gods, une pique vers l'Homme Chauve-Souris avec l'apparition et le trépas rapide d'Haggard West, Pope impose son style sur la cité d'Arcopolis. À la manière d'un Dave Lizewski (Kick-Ass), Battling Boy commence son apprentissage, se débat avec un Maire mégalomane et son équipe de communicants et affronte des créatures tout droit sorties d'une pièce de kabuki démentiel. La narration va à cent à l'heure dans une espèce de tourbillon où les scènes d'action ne cèdent le pas qu'à l'absurdité. Heureusement, malgré la multiplication des personnages et la diversité des situations, le scénario revient toujours vers son sujet principal. De la folie, oui, furieuse même, mais parfaitement construite et mise en image.
Graphiquement, le dessinateur utilise toutes les facettes (en plus d'avoir travaillé pour DC Comics et Kodansha, Pope a également collaboré avec Diesel et DKNY) de son talent au service de l'histoire. Les dessins mêlent habilement fluidité et profondeur. D'un côté, un trait tout en souplesse qui n'hésite pas à déformer les protagonistes pour suivre le tempo endiablé et, de l'autre, des décors recherchés, truffés de détails architecturaux et autres touches esthétiques. Résultat, des planches denses tout en restant complètement lisibles et aérées.
Plus qu'une xième vision du genre, Battling Boy constitue une vraie création pleine d'inventivité. Un titre à découvrir, même si le spandex n'est pas votre tasse de thé !
n’étant pas adepte des comics j'ai était très agréablement surpris par cet album
l'histoire progresse lentement et vous donne envie de lire les prochains albums