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ndrew « Ender » Wiggin n’est pas un garçon comme les autres. Dans ce futur lointain qui ne permet que deux enfants par famille, il est le troisième, l’exception autorisée pour le salut de l’humanité. Son frère Peter est trop cruel et sa sœur Valentine trop douce, mais lui sera parfait. À seulement six ans, il est d’ailleurs approché par l’armée pour rejoindre l’École de Guerre, créée dans le but d’éradiquer la menace doryphore, une espèce extra-terrestre hostile qui risque d'exterminer le genre humain.
À quelques semaines de la sortie du film homonyme avec Harrison Ford et Ben Kingsley, Panini comics publie l’adaptation du célèbre roman de science-fiction de Orson Scott Card par Christopher Yost et Pasqual Ferry. Reprenant les épisodes #1 à #6 de la série US Ender’s Game Battle School, ce premier volet relate l’histoire d’un enfant destiné à devenir l’Élu, le commandant suprême de la flotte qui vaincra l’ennemi. Loin des Doryphores et d’une éventuelle bataille finale, ce tome s’attarde sur la formation d’Ender. Pas d’aliens au programme donc, mais la lente transformation en maître tacticien d'un jeune homme plongé dans un environnement qui ne lui réserve que peu de cadeaux.
Si le pitch est des plus classiques, l’utilisation de jeux vidéo comme simulateur de guerre pour stimuler les apprentis soldats durant leur entraînement virtuel est assez intéressante et parfaitement exploitée. Cependant la véritable force de cet ouvrage est l’évolution psychologique de ce gamin manipulé par ses professeurs et maltraité par des camarades d’école obligés de se comporter en adultes, sans en avoir l’âge.
« - On se tue à la tâche, on devient dingue en essayant d’être le meilleur… et pendant ce temps, ces vieux connards nous regardent, nous étudient, décident si on est assez bons.
- J’avais six ans en arrivant ici. Qu’est ce que je savais ?
- Alors pourquoi tu ne repars pas ?
- Parce que je ne peux pas abandonner le jeu. Je l’aime trop. »
Visuellement, le graphisme de Pasqual Ferry restitue parfaitement l’ambiance jeu vidéo du scénario, tout en mettant en scène des protagonistes dont l’aspect très jeune contraste brillamment avec leur comportement.
La stratégie Ender est une épopée galactique qui ravira surtout les fans de science-fiction et de jeux vidéo. Les autres apprécieront néanmoins le développement psychologique du héros de cette saga.
Très bonne surprise que ce premier opus.
Scénario et dessin très prenants, hélas couleurs un peu trop vive comme c'est souvent le cas dans les comic's.
J'attend la suite avec impatience.
Ah quand même un "détail" ... je trouve que le prix de ces Panini comic's est trop élevé par rapport à la qualité générale de l'album. Broché et format plutôt petit pour 14 euros , c'est excessif.