A
près trois excellents tomes, les auteurs du Label 619 d’Ankama continuent de prendre leur pied au sein de cette saga défouloir qui propose trois nouvelles histoires courtes d’une trentaine de pages chacune. Au menu de ce quatrième volume de Doggybags : une leçon de survival, une légende urbaine pour conducteurs avertis et un assaut militaire qui tourne au massacre… mais, surtout, une bonne dose d’horreur et de frissons !
Basé sur un mélange d’auteurs qui laissent libre cours à leur créativité et un concept série B au look très vintage, Doggybags rend hommage au cinéma Grindhouse des années 60-70 et s’inspire du concept de Quentin Tarantino et Robert Rodriguez pour leur diptyque Boulevard de la mort (Death Proof) / Planète terreur (Planet Terror). Le lecteur a donc droit à trois histoires bien trashs qui sortent des sentiers battus : des scénarios sans concession qui mêlent violence, humour bien macho, sexe et beaucoup d’hémoglobine. À l’inverse du volet précédent qui s’articulait autour d’un thème central mexicain, celui-ci part à nouveau dans tous les sens.
La première histoire, intitulée Sélection, raconte les déboires d’un richissime marchand d’armes dont le yacht de luxe fait naufrage. Échoué sur une île déserte en compagnie de sa jeune épouse et un cuistot russe bien décidé à ne plus suivre les ordres de son patron, l’homme d’affaire va vivre un voyage de noces moins paradisiaque que prévu. Si ce huis-clos permet de retrouver le scénariste de Pizza Roadtrip et Monkey Bizness dans un registre plus sombre, mais toujours aussi efficace, il invite surtout à découvrir le talent de Nicolab au dessin. Son style coup de poing contribue à installer une tension grandissante malgré le décor exotique et accompagne avec brio le carnage imaginé par ElDiablo.
Dans Lady in white, c’est au tour du maître de cérémonie de revisiter mythe de la Dame blanche. Pour ce faire, il accompagne un couple perdu, roulant de nuit dans une forêt de l’Oregon. Lorsque la femme aperçoit une silhouette immaculée sur le bord de la route, c’est le début d’une légende urbaine qui n’annonce rien de bon… et même probablement bien pire ! Bien loin de l’ambiance ensoleillée du premier récit, Run (Mutafukaz) propose une plongée délicieusement frissonnante dans l’Amérique profonde, celle où les coups de hache arrivent plus facilement que les secours.
Les lecteurs qui ont survécu aux massacres précédents ont ensuite droit à la version abracadabrantesque de l'assaut des Navy Seals lancé contre Oussama Ben Laden au Pakistan. Geronimo revisite en effet l’attaque ayant coûté la vie au terroriste le plus recherché au monde suite aux événements du 11 septembre. Si la dépouille du célèbre leader d’Al-Qaïda termine effectivement en mer, Run et Guillaume Singelin (King David, Pills, The Grocery) ont cependant une vision légèrement différente et beaucoup plus fantastique de cette mission historique des marines. Les deux s’en donnent à nouveau à cœur joie lors de cette opération militaire rythmée par l’action.
Pour le reste, l’ambiance est à nouveau soignée jusque dans les moindres détails, de la maquette du livre au style rétro et usé de l’ensemble, en passant par les fausses publicités, un poster détachable en fin d’ouvrage, les mini-coupons à découper ou ce vrai-faux courrier des lecteurs, qui sont insérés avec minutie dans l’album, rappelant le bon souvenir des vieux comics underground. Certains bonus, comme les faits divers réels ou fiches explicatives sur la faune et la flore de l’Oregon et les Navy Seals, apportent même une touche didactique et réaliste aux thèmes abordés.
Doggybags est une véritable tuerie, chaudement recommandée à un public averti.
Après un tome 3 avec une thématique forte, Doggybag retrouve une ligne plus libre. Toujours aussi bien foutu, une maquette forte des histoires trash et en plus quelques dossier intéressant.
Je continue à être client !
A noter quand même une couverture en dessous des 3 premiers tomes.
Bof,
Un album centré sur 3 récits tous conçus de la même manière, violent et sans humour. Et poutant je ne déteste pas le polar !!!
Bref si cela doit présager du futur de la BD il faut se faire du souçis.
Mêm pas la moyenne.
4/10