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oug Ellis a décroché un boulot que tous, ou presque, vont lui envier : gardien d’une île déserte au large de l’Australie, dans une villa tout confort. Après plusieurs semaines parfaites, il découvre que tout ce luxe cache l’abomination : le lieu a servi de laboratoire à un médecin nazi qui se livrait à des expérimentations sur des jeunes femmes. Cette révélation et les phénomènes étranges qui se déroulent dans ce petit coin de paradis le décident à tenter de fuir.
Christophe Bec s’est fait un nom dans le domaine des récits à suspense flirtant avec l’horreur et/ou le fantastique. Sans faire preuve de beaucoup d'originalité, il démontre une fois encore sa science de la narration. Distillant habilement nouveaux éléments, événements intrigants et débuts de réponses, il entretient la curiosité et maintient l’intérêt jusqu’au bout. En particulier, l’observation dont le héros fait l’objet, la nature des spectateurs et leurs intentions plutôt inquiétantes font monter la pression d’un cran.
Malgré tout, il est difficile de pleinement s’immerger dans cette aventure. Le lecteur reste en retrait. Cette insuffisance d’émotion provient peut-être du dessin de Rafael Fonteriz. Ses planches sont agréables et lisibles, mais bien trop passe-partout, et manquent cruellement de caractère. L’expressivité des personnages est pour le moins quelconque et le graphisme peine à retranscrire le climat de panique et la tension vécus par les protagonistes.
Un album qui repose sur les seules épaules d’un scénariste suffisamment costaud pour donner envie de connaître le fin mot de l’histoire.
Christophe Bec sans monstres, sans fin du monde et sans 150 protagonistes, ça donne ça : une histoire originale avec un héros humain (qui a besoin de se masturber de temps en temps) et attachant.
Le rythme est bon et l'ambiance est oppressante quand il le faut.
La fin de ce tome 2 laisse le héros en très fâcheuse posture et on se demande vraiment comment il va s'en sortir. Les 'visions' qu'il a eu sont-elles un prélude à un basculement dans le fantastique ? Si tel est le cas, espérons que cette série au dessin soigné saura garder sa crédibilité et sa cohérence.