L
ac-à-l’Ombre, petit village perdu dans l’hiver québécois est le lieu de bien curieux événements qui viennent en rompre la tranquillité. Entre légendes et merveilleux, le destin de ses habitants va basculer à jamais…
Parue en 2011, La bête du lac n’avait pas été – lors de sa sortie outre-Atlantique - l‘objet d’une promotion forcenée en France. Deux ans plus tard, Vent d’Ouest tente à nouveau l’aventure en sortant le tome 2, mais change de titre et opte pour Le mangeur d’âmes.
Transposant sur les grandes étendues de la Belle Province certaines paraboles du Vieux Continent en les métissant joliment avec ceux de la culture amérindienne, La porte comme Le gardien ravira petits et grands.
La structure très classique des planches peut surprendre pour un album dont les confrontations belliqueuses prennent progressivement une tonalité heroic-fantasy ! La force de François Lapierre est justement de savoir contenir dans un espace très structuré et des enchainements précis un récit à plusieurs lectures, le tout reste ainsi parfaitement cohérent et canalisé. À cela s’ajoutent quelques dialogues savoureux qui, loin de paraître anachroniques, confèrent à l’ensemble une pointe d’humour et relativisent la noirceur du propos. En écho, le trait fin et synthétique de Patrick Boutin-Gagné apporte sa précision et son détachement à une kyrielle d’êtres improbables qui, juste avant d’éteindre les lumières, feront gentiment frissonner les plus jeunes tout en offrant à leurs aînés une histoire plaisante à lire.
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