D
octeur ès Francis, je peux affirmer trouver ce tome plus à mon gout que le précédent (Francis rate sa vie). Certes, je n'en suis pas encore à retrouver ces délicates sensations que m'avait procurées la lecture du premier, à savoir rire seul dans les transports en commun à l'heure de pointe. Cependant, cela a tendance à me rassurer sur mon évolution : j’ai quitté l’adulescence et je maîtrise mieux mes pulsions. D’autres diront que je vieillis mal. Pendant ce temps-là, Francis n'a rien perdu de sa vigueur et se tape toujours la femme de son ami Lucien… L'altier Ramon n'a qu'à bien se tenir !
La vieillesse ? On n’est pas loin du cœur du sujet. Si Francis est malade ne déroge pas à la règle de l’ouverture sur un, ô surprise, "Francis se promène dans la campagne", son propos tourne autour d’une grande cause nationale : le trou de la Sécu (puissent nos anciens me pardonner ce rapprochement foireux). Toujours est-il que ce petit fascicule (20 par 15, c’est pratique *) pourrait être distribué aux puissants qui dirigent le pays afin de leur rendre accessibles les tenants et aboutissants du problème (ne dit-on pas qu’un petit dessin vaut mieux qu'un long discours et que la bayday permet aux plus limités d'entre nous de comprendre certaines règles simples). Ça traite donc, en vrac, des médocs et des génériques, des malades et des hypocondriaques, des arrêts de complaisance et des abus des patrons, du clonage et de l'euthanasie pour tous... et de la femme de son ami Lucien offerte comme un remède miraculeux ; la sainte femme.
En effet, comme par le passé, afin que le lecteur retrouve ses petits, chaque strip se conclut, soit en bouclant la boucle, soit dans un mur, soit, encore, dans l'épouse de son ami Lucien ; finesse quand tu nous tiens. Mais si telle est la solution pour redresser une France déprimée et rabougrie, alors, ne mégotons pas : aux grands maux les grands moyens (j’ai honte…).
* Enfin pas en toute chose, parce que, monsieur Cornélius, je ne vous apprends pas que les tomes 4 et 5 font 17 par 15 et que les trois premiers font eux 17 par 7, je ne vous dis pas le bordel dans ma bibliothèque. Je ne vous salue pas...
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